Bon, ben une adaptation pas fameuse du célèbre roman, par un Bernard Rose emprunté dans ce film, qui ne retrouve pas la force de ses précédentes réalisation.
Le casting est très bon, et franchement, on ne pouvait qu’espérer Sophie Marceau dans ce rôle qui lui sied fort bien. Elle est à l’aise, bien que la versatilité de son personnage, trop apparente dans ce film trop court pour le sujet, soit parfois agaçante. Reste qu’elle apporte son charme, et un jeu sobre tout à fait appréciable. Sean Bean reste moyen dans son rôle romantique, ce n’est pas franchement là qu’il semble le plus à l’aise, et heureusement les seconds rôles sont très solides, avec un remarquable James Fox, et un Alfred Molina toujours bien engagé, et souvent brillant dans les seconds rôles qu’il campe. A noter la présence de la charmante Mia Kirshner aussi. Beau casting donc, avec seulement Sean Bean en-dessous de ses confrères.
Le scénario reste le maillon faible du film. Malheureusement le métrage est trop court pour son propos, et cette fresque romantique ressemble donc à une version Reader Digest de l’histoire originale. Ça pourrait être une idée, seulement du coup tout s’enchaine à une vitesse folle, avec des ellipses trop grosses, ça manque de fluidité car il a fallu supprimer les transitions, et au final on peine aussi à croire à des retournements de sentiments qui paraissent trop rapides pour être crédibles. Donc on ne s’ennuie pas vraiment, mais ça manque forcément de souffle, l’émotion peine à percer sous ce rythme survolté qui ne permet jamais de se poser, excepté dans un final très soigné, qui nous rappelle que Bernard Rose est un maître de la chute (quand bien même ici elle ne surprendra pas !).
Sur la forme on soulignera les très beaux décors, les costumes somptueux, une belle bande son classique mais élégante, bref, tous les atouts d’un bon film d’époque, avec une mise en scène qui reste tiède. Bernard Rose surprend par sa réserve et presque une certaine austérité à la Benoît Jacquot. Le film reste froid, et cela n’aide pas à faire percer les sentiments, ce qui par certains aspects et voulu pour révéler l’austérité de l’aristocratie russe, mais enfin plus d’expansivité, de sensualité lorsqu’il s’agit de filmer Marceau et Bean ensemble par exemple aurait été judicieux. Une réalisation plus caressante aussi. Finalement Rose ne semble pas très à l’aise avec cette histoire d’amour classique.
En conclusion cette adaptation, quoiqu’assez élégante et doté d’un joli casting ne convainc pas franchement. Je craignais à la vue de la durée du film un résultat trop light et rapide, et c’est exactement cela, même si le manque de fantaisie de Bernard Rose m’a aussi relativement surpris, et pas en bien. 2