Le cinéaste Abel Gance s'est toujours montré passionné par le destin de l'Empereur Napoléon Bonaparte. Il a consacré trois films à ce haut personnage historique français : Napoleon (1927), première partie d'une oeuvre qui devait à l'origine en comporter six, Napoleon Bonaparte (1934, version sonore de Napoléon suivie bien plus tard, en 1971, d'une nouvelle version remaniée) et Austerlitz (1960), plus centré sur la célèbre bataille du même nom.
Abel Gance peut être consiséré comme pionnier du cinéma français. Celui qui a largement honoré Napoléon sur grand écran, mais qui a également signé des oeuvres marquantes comme le film muet La Roue ou le pamphlet anti-militariste J'accuse, s'est distingué en inventant de nouvelles formes cinématographiques. A l'origine de nombreuses innovations techniques, il est l'un des grands instigateurs du parlant avec son Napoleon (1927) pour lequel il expérimente un triple écran lors de sa projection.
C'est le comédien Pierre Mondy qui incarne l'Empereur Napoléon Bonaparte dans le long métrage d'Abel Gance. Après ce rôle, sans doute l'un des plus marquants de sa carrière, Mondy s'est diversifié avec bonheur, passant régulièrement du théâtre au cinéma ou à la télévision. Sur grand écran, il s'est distingué dans Compartiment tueurs, Pierre et Paul, Mais où est donc passée la septième compagnie ? ou Le Fils prefere.
Pour mettre en chantier ce vaste projet qu'a été Austerlitz, Abel Gance a bénéficié du soutien de Nelly Kaplan, qui a officié en tant que co-scénariste sur le film. Celle-ci allait ensuite réaliser certaines des scènes d'action de Cyrano et d'Artagnan, dernière oeuvre de Gance, puis mettre en scène La Fiancee du pirate en 1969.
De nombreux films et téléfilms ont traité du personnage de Napoléon Bonaparte. Parmi ses plus célèbres interprètes, Albert Dieudonné l'incarna deux fois dans Napoléon (1927) d'Abel Gance et Madame Sans-Gêne (1941) ; Charles Boyer dans Marie Walewska (1937) ; Sacha Guitry dans Le Destin fabuleux de Desirée Clary (1942) ; Gérard Oury dans La Belle espionne (1953) et L'Amante di Paride (1954) ; Marlon Brando dans Desirée (1954) ; Daniel Gélin dans Napoléon (1955) et Pierre Mondy dans Austerlitz (1960). Bruno Solo et Christian Clavier l'ont tout deux incarné à la télévision en 2002, respectivement dans Madame Sans-Gêne et Napoléon.