Microclimat : les secrets du tournage

Tourné en 16 jours, en octobre, le plan de travail s'est plié à la météo. Comme l'explique la réalisatrice Marie Hélia, "soleil et nuages ont bousculé l'unité de temps de cette histoire, une journée de midi à minuit, et le titre s'est ainsi imposé : microclimat. Très vite accompagné d'une formule optimiste : microclimat, il fait beau plusieurs fois par jour !"

Microclimat est le premier long métrage de fiction de Marie Hélia. Celle-ci réalise en 1989 son premier documentaire, L'Usine rouge. D'anciennes ouvrières des conserveries y racontent leur quotidien à l'usine. Elle poursuit ce travail sur le rôle des femmes dans le monde maritime en prenant pour exemples les patronnes de bistros dans L'Etoile d'or (1991) et les ouvrières des conserveries d'aujourd'hui dans Les Filles de la sardine (2000). Peu soucieuse de rentrer dans les cases, elle mixe réel et fiction dans Traces de futurs, un documentaire d'anticipation. Côté fictions, Marie Hélia réalise : L'Ile noire, Prix Europa Porto 94, Monette avec Catherine Rouvel, sélectionné au Festival de Berlin en 2000, et Les Princesses de la piste (2004), un court multiprimé dans différents festivals.

Professionnels ou amateurs, ils sont la chair et l'âme de la famille Lucas. Ces comédiens sont : Julie Henry, élève au Conservatoire de Rennes, Jean Pencalet, patron pêcheur à la retraite, Jean-Paul Bathany, scénariste pour Les Guignols de l'info et VRP solitaire des Princesses de la piste, Catherine Riaux, qui a triomphé au théâtre dans la pièce Automne Hivers, Muriel Riou, qui était l'explosive Katia dans Les Princesses de la piste, Sandrine Bodénès, qui cherchait l'amour dans le même court métrage, et Frédéric Gélard, musicien et acteur de son état.

L'improvisation a été un élément important de la direction d'acteur. "Réunis pendant 16 jours dans cette maison, nous avons pris le temps d'imaginer d'autres situations, de pousser les scènes plus loin que ce qui était parfois écrit, confie la réalisatrice Marie Hélia. Ainsi, une scène qui durait 30 secondes dans le scénario est devenue un plan séquence de 6 minutes 30. Le plus diffcile à gérer, reconnaît la cinéaste, a été l'équilibre à trouver entre les comédiens qui travaillent dans la spontanéité et ceux qui ont besoin d'exercer leurs répliques plusieurs fois pour trouver le ton et le rythme justes."

Susumu Yokota est un musicien japonais impressioniste que la réalisatrice Marie Hélia a écouté par hasard il y a une dizaine d'années. "Des ritournelles qui vous trottent dans la tête, et la certitude qu'un jour ces notes de musique accompagneront des images, explique la cinéaste. Quand ces images se présentent, contact est pris via internet, envois de fichiers quicktime de quelques séquences du film, réponse immédiate."