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Un visiteur
4,0
Publiée le 30 juillet 2007
Je viens de voir ce film à la seance de rattapage en ce mois de juillet pluvieux. Le matin à 11h10. Je crois que c'est mieux que le soir car il faut etre en forme je pense pour apprécier ce tres beau travail. J'étais en forme alors j'ai aimé. Toutes les images sont tres maitrisées, l'histoire en fond est superbe et chauqe scène est admirable.
Un film qui puise sa force dans sa lenteur et dans son réalisme. Tsai Ming-liang à magnifiquement su nous plonger dans son monde. A l'aide de scènes longues au cadrage fixe et de personnages au mutisme poignant on admire pleinement les décors naturels d'une Taïwan meurtris par la crise économique asiatique de 1990 et ses habitants qui vivent en s'entraidant afin d'y faire face. Chapeau bas aux acteurs et mention spéciale à Lee Khan-sheng qui interprète le clochard ainsi que le tétraplégique avec une justesse déroutante. Un film à voir, une leçon de cinéma.
Voilà un renouveau du cinéma asiatique qui me séduit plus que les Johnny To ou autres prodiges de la caméra virevoltante (ils ont leurs qualités mais je préfère ce cinéma là). Ici, au contraire, la caméra est posée au bon endroit et n'en bouge plus (ou presque) pendant tout un plan. En revanche, ce n'est pas un film statique ou contemplatif, les protagonistes, eux, bougent, entrent ou sortent du champ et nous racontent une belle histoirte de solidarité et d'amours entre jeunes gens simples. On est loin du cliché miracle économique asiatique, on est plutôt dans ses coulisses réelles, de ses laissés pour compte, de cette main d'oeuvre pas chère et servile (quand on dit que l'esclavage a disparu depuis un siècle, on y revient à grands pas). Les chambres où s'entassent des benghalis, la sous-pente où vit une jeune serveuse qui sert de garde-malade au mari de sa patronne, les immeubles en construction, les ruelles insalubres, telle est le Kuala Lumpur (Malaisie) que nous dépeint ce réalisateur chinois talentueux. Coup de chapeau.
un matelas transporté - vers un lieu où dormir - des corps contre lesquels se coucher - trouver le sommeil - le désir - de l'autre - dans la moiteur d'une ville abandonnée - sans âme - une ville - une nuit - une cigarette - et la sueur sur les corps - qui voudraient se coucher les uns contre les autres - et dormir - des corps qu'on lave - qu'on soigne - qu'on apaise - des corps chéris
Tout simplement magique! Pas d'autres termes pour ce film sombre et très tendre! Quel amour! Quel désir! Des images qui réveillent nos sens appauvris! Délicieux et excitant!
Monsieur Tsai Ming Liang, votre cinéma est bouleversant. Depuis votre premier film, Les rebelles du Dieu Néon, que j'étais allée voir à cause de son titre sublime, je n'ai cessé de vous suivre, je n'ai pas raté un film, je n'ai jamais été déçue, et je crois bien, après avoir vu I don't want to sleep alone, ne jamais l'être avec vous. Car vous avez franchi un cap. Vous êtes allé si loin dans la sensualité des images et des corps (corps faits images) que vous ne pourrez jamais échouer. Vous êtes le seul à entrer de cette façon dans la brutalité et la fantasmagorie du désir. Le seul à savoir crever les blocs de solitude que vous nous présentez. Votre cinéma fait partie des plus beaux qu'il m'ait été donné de voir, et des plus consolants. Mille merci pour ces caresses infinies. Cordialement, Glissante.