Magistral film d’animation.
Mr Fox, le bien nommé, un fieffé rusé, est un voleur de poules en reconversion. Manquant de se faire piégé avec Mme Fox enceinte dans un poulailler, il décide de se ranger et de prendre un emploi plus confortable. La réussite professionnelle est au rendez vous de ce nouveau job, tout lui réussi à ce renard débrouillard. Lui prend alors des envies bourgeoises : une maison dans un arbre aux essences nobles. Proche d’exploitations avicoles, la tentation de revenir aux affaires revient très vite, quitte à mettre sa petite famille en danger. Et hop, revoilà, le renard pilleur de poulailler.
Wes Anderson adapte ici un roman de Roal Dhal (« Charlie et la chocolaterie ») avec maestria. Son renard n’est qu’un prétexte pointer nos déviances humaines dans ce conte merveilleux aux couleurs automnales. Orfèvre du visuel, Wes Anderson réalise un film d’animation à l’ancienne : les marionnettes sont d’un réalisme criant, la fourrure du renard au poil, les décors magnifiques, l’animation image par image minutieuse, la texture des costumes authentique. Grand spécialiste de cinéma, son film est aussi truffé de références cinématographiques : western, Scorcese, Tarantino,… Il travaille aussi avec un souci esthétique prononcé autour de la symétrie de ses tableaux.
Visuellement impressionnant, la musique est aussi très présente dans ce film. Chaque thème musical nous plonge dans un univers et chaque chanson fait référence à la scène en cours (« Heroes and Vilains » des Beach Boys en début de film) ; dommage que je ne sois pas bilingue pour saisir toute la subtilité de ce long métrage. En effet, si en français Isabelle Huppert est parfaite en doublure de Meryl Streep ; Mathieu Amalric est paraît-il beaucoup moins performant que George Clooney en renard charmeur. Réputé pour son écriture, la traduction est bien réalisée, les dialogues sont savoureux, riches en vocabulaire et toujours très légers.
Considéré comme un réalisateur dandy du cinéma américain, il est en tout cas parmi les derniers mohicans d’un cinéma outre atlantique souvent trop formaté. Par bonheur, son film est loin des Pixar et autres Disney. J’ai adoré toutes ces petites trouvailles, son humour corrosif et ses joutes verbales cinglantes tout comme j’avais adoré son « A bord du Darjeeling limited ».
A voir impérativement… 1h20 de bonheur en famille… Et vous oublierez, tout comme moi, le très médiocre « Là-haut ».