Citoyenne du beau royaume d’Andalasia (mais si, entre la Vallée du Ravissement et les Collines de la Joie), Giselle est un peu niaise sur les bords et beaucoup au milieu, incapable d’aligner deux phrases sans chanter la troisième, ni de faire les poussières chez elle sans rameuter toute une ménagerie issue du bois voisin. Le genre de choses qui peuvent passer dans un Disney, mais ne sont absolument pas raccord avec le New-York de 2007. Manque de pot, c’est justement là qu’elle débarque avec ses fanfreluches, propulsée par sa maléfique sorcière de belle-mère (Susan Sarandon), où seul un avocat spécialisé dans les divorces (Patrick Dempsey, de “Grey’s Anatomy”) saura l’aider à s’adapter à cette jungle urbaine. Car, comme tout le monde peut s’en douter, la jeune fille, perdue au milieu des taxis, des fast-foods et des gratte-ciels, va d’abord enchaîner les catastrophes, même lorsqu’elle cherche à rendre service en lavant le salon de son bienfaiteur. Sauf que là, ce sont cafards, pigeons et rats qui viennent lui donner un coup de main, ce qui est nettement moins drôle. Pas pour nous, puisque voilà l’un des exemples les plus probants de l’auto-parodie qu’affiche Disney dans son nouveau long-métrage : prince stupide, sous-fifre transformiste, scènes cultes rejouées dans le monde réel… de bonnes idées qui rendent le film très amusant. Beaucoup moins lorsque Giselle commence à s’adapter à notre monde, se rapprochant de son hôte qui, lui, se remet à croire à l’amûûûr, le vrai. Un filet d’eau de rose qui noie le final sous les bons sentiments, rendant ce conte, hélas, un peu moins bon.