Wilderness est un film d’horreur tout à fait correct, mais je ne dirai pas qu’on évolue véritablement dans le survival ultime pour reprendre le slogan de la jaquette.
Au casting déjà on retrouve des acteurs assez inégaux, et des personnages pas vraiment bien établis. C’est le cas notamment de celui de Toby Kebbell, a priori le héros de l’histoire, qui s’avère assez inconsistant. Si l’acteur se débrouille correctement, le rôle en lui-même est assez bizarre, le personnage est difficile à cerner, et finalement il n’accroche pas. Les autres rôles sont a priori plus intéressants, mais les meilleurs disparaissent assez vite dans le film. On se coltine trop à mon gout les plus caricaturaux, les plus lourdingues, et de fait le film finit par perdre un certain intérêt au fur et à mesure qu’on s’approche du final. Dans l’ensemble j’ai trouvé que le film se dispersait peut-être un peu trop avec ses personnages, nombreux, se marchant trop sur les pieds car finalement pas assez dissemblables.
Le scénario fait preuve d’un rythme solide, avec de bonnes scènes horrifiques, avec un déroulé classique mais maitrisé. Je regretterai tout de même que le suspens ne passe pas les trente minutes. L’identité du tueur est trop vite révélée, c’est dommage, et par ailleurs il y a de franches incohérences dans ce film. Je pense notamment à une fameuse scène avec une mèche, mais pas que. Au bout du compte Wilderness reste attrayant pour l’amateur de survival, mais il s’avère nettement moins réaliste et percutant qu’un Eden Lake, et nettement moins borderline et violent qu’un Détour mortel. Ce film se plaçant à mon sens un peu entre ces deux films.
La réalisation est efficace. Le réalisateur utilise bien ses décors, il maitrise ses scènes violentes, il propose quelques passages très réussis, notamment avec les attaques des chiens, et son film est donc très propre de ce côté-là. De même, en matière de décors, de photographie Wilderness est tout à fait à la hauteur, et rend très bien visuellement. C’est esthétique, c’est élégant, l’ambiance est agréable, bref, c’est assez classieux, et la bande son, discrète mais soignée ajoute encore à cette impression. Au niveau des effets horrifiques je dirai que Wilderness tient la route, se montre bien violent par moment, mais cède parfois à une certaine facilité. Je comparerai d’ailleurs à ce sujet les deux attaques de chien de ce film et d’Insane, que j’ai vu il y a peu. Autant celle d’Insane apparait réaliste, tout en étant aussi gore, autant celle de Wilderness montre certes des effets sanglants, mais peu crédibles avec des morsures de chien. C’est un peu fait pour être sanglant, mais ce n’est pas vraiment en adéquation avec la nature de l’agresseur. Reste que le film est agréablement sanglant, pour les amateurs c’est parfait.
En somme Wilderness est un survival agréable, qui se suit sans déplaisir mais qui n’est pas non plus le vrai coup de poing annoncé. Finalement assez classique, c’est surtout sur le fond que le film est faiblard, avec un suspens qui s’étiole vite, un aspect trop prévisible, des scènes un peu absurdes, des situations forcées qui viennent affaisser le film. Je donne 3.5.