Votre avis sur L'inferno ?

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2,5
Publiée le 11 février 2017
L’Enfer est un des premiers longs métrages de l’histoire du cinéma, et il s’agit donc d’une adaptation de Dante, lequel se prêtait bien, en effet, au style « tableau » typique des films pionniers du cinéma. Le résultat reste mitigé.
En effet, il n’y a pas réellement d’histoire en fait. On assiste à ce que L’Enfer semblait devoir être sur le papier : c’est-à-dire une succession de visions de l’enfer, où l’on voit les pécheurs torturés et maltraités. Sur le fond, le propos reste donc très restreint, et on assiste davantage à ce qui pourrait ressembler à l’assemblage de courts métrages sur un même thème. Même si le métrage est court, et même si finalement adapter L’Enfer de Dante semblait devoir inéluctablement conduire à un tel film, c’est assez frustrant de ne pas avoir beaucoup d’épaisseur. Dans ce contexte, le casting ne joue pas de rôle spécifique, les interprètes étant vu à distance, et ne faisant pas grand-chose, si ce n’est errer dans l’image.
Ce qui retient l’attention surtout dans L’Enfer, c’est le travail visuel. Pour tout dire, on sent qu’on est davantage sur un film expérimental, un film qui tente des choses sur la forme, et qui utilise pour cela un fond littéraire mais de façon prétexte. Visuellement, c’est vrai que L’Enfer est un film marquant. Les décors sont réussis, il y a quelques effets visuels d’un bel effet, mais surtout, ce qui est frappant, c’est la représentation des tortures. Parfois violentes (la tête coupée qui parle), elles ont surtout un côté graphique très réussi de par la nudité des protagonistes, la gestuelle accentuée qui n’est pas sans rappeler certaines toiles de la Renaissance, et il faut avouer que ça retient l’attention. Même si la réalisation est placide, avec la construction typique du temps en tableaux qui se succèdent devant une caméra fixe, L’Enfer est un film qui parvient, en bon pionnier, à imposer le cinéma comme un art de l’image.
Honnêtement, malgré les belles qualités formelles, L’Enfer reste avant tout une curiosité. L’absence de vraie histoire, le jeu quasi-inexploité des interprètes, la mise en scène tout à fait basique, cela ne permet pas à ce film, en dépit de ses décors réussis, de ses scènes iconiques et de son caractère pionnier de s’imposer véritablement. Mais c’est à découvrir dès lors qu’on s’intéresse à la genèse du cinéma. Il y a des moments qui resteront longtemps ancrés dans la tête. 2.5
3,0
Publiée le 1 juillet 2019
Autant document historique que véritable film, cette série de tableaux vivants se veut très fidèle à l'oeuvre de Dante, au point d'être d'une littérarité parfois assez ennuyante. De beaux moments, tout de même.
2,5
Publiée le 4 février 2025
Un film pas mal pour son époque.

Les décors et les effets speciaux sont magnifiques surtout pour leur temps. Ils font littéralement toute la beauté du film.

Malheureusement, la mise en scène, elle, a un peu souffert. Elle ne correspond pas vraiment aux attentes que l'on peut avoir aujourd'hui.

Le film, c'est une panneau récitant un passage de la bible suivi d'un plan fixe le suivant. Et ça pendant 1 heure.

À voir pour les fans de films muets.
3,0
Publiée le 20 août 2021
Ce film est considéré comme le premier long-métrage italien. Pour marquer le coup, on a choisi d'adapter the classique de la littérature italienne : la Divine Comédie de Dante.
Pendant plus d'une heure, ce sont des tableaux de l'Enfer qui vont se succéder les uns après les autres, un peu à la façon de Jigoku (l'Enfer) de Nakagawa Nobuo. Pour les moyens de l'époque, les effets spéciaux et la mise en scène sont encore surprenants aujourd'hui. Cet enfer ne fait pas frissonner, mais les différentes toiles offrent au pire des moments sympathiques grâce aux trucages à l'ancienne qui témoignent d'un indéniable savoir-faire. On retrouve ainsi des effets proches de Mélies, de même pour les décors en cartons pâte.
L'enfer de Dante est d'inspiration chrétienne et gréco-romaine, les possibilités de tableaux fantastiques sont donc nombreuses : démons, monstres, pluie de feu, tourbillon d'âmes volantes, têtes coupées, effets théâtraux, acteurs câblés, surimpressions, jeux d'échelles pour les géants (du Ray Harryhausen avant l'heure) même un ancêtre du morphing. Si bien sûr, l'ensemble peut faire aujourd'hui sourire, pour l'époque si on veut bien se dire que le film a plus d'un siècle c'est impressionnant.
Dans l'oeuvre originelle, Dante traverse l'Enfer, le Purgatoire pour arriver au Paradis, mais le métrage durant un peu plus d'une heure, on ne verra que l'Enfer.
On pourra penser au film Häxan de Christensen sur la sorcellerie (1922) pour les nombreuses scènes hallucinées et pour la nudité très présente. Par rapport à ça, il faut noter que les nus féminins sont très peu nombreux en comparaison de leurs homologues masculins...
Enfin, la musique est originale pour un film muet puisqu'elle est composée par Tangerine Dream. On a donc une partition que pour ma part j'aime beaucoup. Elle confère une atmosphère envoûtante et mystérieuse à ce petit bijou du muet.
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