Sam Karmann revient sur la genèse du projet : "Cynthia Liebow, l'éditrice de Stephen McCauley en France depuis bientôt vingt ans, sait qu'il aime beaucoup le travail d'Agnès Jaoui, et a l'idée d'envoyer son livre La Vérité ou Presque aux productions Les Films A4. Agnès aime le livre, mais prise par un autre sujet, me conseille le bouquin. Au départ, je me demande comment un roman américain, et donc inscrit dans une culture américaine, pourrait être proche de moi. Mais il s'avère que McCauley est de Boston et sans doute influencé par cette ville qui a gardé une très forte influence européenne, j'ai retrouvé à la lecture dans sa façon d'aborder ce thème une vraie proximité. De son côté, Stephen voit mes films et les apprécie. Nous nous rencontrons. Je l'apprécie aussi. Je peux me lancer dans l'adaptation."
Troisième long métrage de l'acteur-réalisateur Sam Karmann après Kennedy et moi (1999) et A la petite semaine (2003), La vérité ou presque est l'adaptation du roman True enough de l'Américain Stephen McCauley, lauréat du Prix Fémina étranger 2002 (le livre était paru en France sous le titre La Vérité ou presque). C'est la deuxième fois qu'un des livres de cet auteur originaire de Boston est porté à l'écran après The Object of my affection, dont l'adaptation fut signée Nicholas Hytner, avec Jennifer Aniston. C'est aussi la deuxième fois que Karmann porte un livre à l'écran après Kennedy et moi, qui, malgré ce que le titre peut laisser penser, était inspiré d'un best-seller français de Jean-Paul Dubois.
François Cluzet et Karin Viard avaient déjà été partenaires dans deux films, une comédie (France boutique de Tonie Marshall) et un polar (Je suis un assassin de Thomas Vincent). Tous deux figruent également au générique de Paris de Cédric Klapisch(2008). D'autre part, André Dussollier était un des nombreux partenaires du césarisé Cluzet dans Ne le dis à personne de Guillaume Canet.
Sam Karmann revient sur le travail d'adaptation : "J'ai repris le canevas d'origine : la rencontre d'un personnage, employée d'une télé locale, qui vit à Boston, avec un autre, universitaire, qui vit à New York. Ils n'ont pas le meme culture et vivent dans des univers différents. Le scénario se transpose sans trop de difficulté en France, la Bostonienne se retrouve Lyonnaise, animatrice à Télé Lyon Métropole, tandis que le New-Yorkais, intellectuel, gay, biographe, vient de Paris. Dans l'absolu, il n'y avait pas d'incompatibilité." Quant à Marc, qu'interprète François Cluzet: "Eh bien, ce personnage est la contraction de deux protagonistes du livre : l'ex-mari volage d'un côté, et de l'autre, le frère d'Anne, plus ambigu, marié à une jeune femme Caroline. Je ne trahis pas, je concentre. D'ailleurs, durant toute l'écriture, McCauley n'a cessé d'être encourageant, sachant que de toute façon, son livre se serait qu'une source d'inspiration. "Ne te soucie pas d'être fidèle, fais un beau film", me répétait-il.
L'acteur-réalisateur parle de son travail de mise en scène : "J'aime tourner en dehors de Paris. L'équipe, ayant rompu avec son quotidien parisien, est généralement plus soudée, concentrée sur le projet. En amont, je ne storyboarde pas. En revanche, je réfléchis dès les repérages au découpage des prises de vues. Je prévois si telle scène sera en mouvement, dynamique ou si je préfère découper beaucoup en plans fixes. J'essaie de trouver une nouvelle forme (pour moi) à chaque film. A la petite semaine, qui devait dégager un certain état d'urgence, a été tourné entièrement caméra à l'épaule. Là, j'ai voulu obtenir une certaine élégance, que la photo soit soignée, que les gens soient beaux, qu'il y ait un certain classicisme dans le découpage mais avec un vrai dynamisme dans le montage."
Pour l'écriture de l'adaptation, le cinéaste s'est adjoint les services du scénariste Jérôme Beaujour, connu notamment pour sa longue collaboration avec Benoît Jacquot. Il a co-écrit avec ce cinéaste trois films : Le Septième Ciel et Pas de scandale (tous deux, déjà, avec Vincent Lindon) et La Fille seule. Egalement romancier, Beaujour a travaillé entre autres avec Emmanuel Carrère sur La Moustache. Il a par ailleurs consacré un documentaire à Marguerite Duras.
Le rôle-clé de Pauline Anderton, la chanteuse de jazz imaginaire, est tenue par Catherine Olson, la compagne du réalisateur. Elle interprète elle-même les chansons, dont elle a également écrit les paroles.
Le rôle de la fille de la chanteuse Pauline Anderton est tenu par Liliane Rovère. Ce personnage fait écho à la vie de la comédienne, puisque celle-ci fut une égérie de nombreux musiciens de jazz dans le Saint-Germain-des-Près des années 50 et 60 (elle partagea la vie de Chet Baker et Dexter Gordon. Le cinéaste confie que les photos d'époque présentées dans le film son issues de la collection privée de l'actrice.