En quinze ans de réalisation Sam Karmann n'a réalisé que quatre films dont un court-métrage mémorable Omnibus, Oscar en 1992. Ces deux longs Kennedy et moi et A la petite semaine sont assez restés dans les mémoires pour que nous attendions ce nouvel opus avec impatience. L'attente a été récompensée car La vérité ou presque est plutôt une réussite. D'entrée on pense au films du tandem Bacri/Jaoui. C'est d'ailleurs cette dernière qui a conseillé le roman dont est tirée le film à son metteur en scène. On y pense mais sur le fond celui-ci est un peu moins mordant ou corrosif que ceux du tandem précité. On assiste tout de même à une très bonne comédie douce-amère sur les mensonges et les faux semblants qui peuvent apparaître dans les couples au fil du temps. Pour cela Sam Karmann et son co-scénariste ont brossé le portrait de deux couples et de quelques personnages gravitant autour d'eux avec beaucoup de tact et de sensibilité. S'ils ne sont pas montrés sous leur meilleur, on s'y attache tout de même. On ne les juge pas, mieux on les comprend et quelque part on leur ressemble un tant soit peu. En parallèle de ces mensonges et cachotteries, une histoire de secret est aussi au coeur de la trame secondaire du film, le documentaire que réalisent les personnages de Karin Viard et André Dussolier. Cette histoire dans l'histoire apporte à l'ensemble un sentiment encore plus nostalgique et émouvant. Le scénario et les dialogues, toujours savoureux, sont magnifiquement interprétés par une bande d'acteurs formidable. Karin Viard et François Cluzet sont parfaits comme souvent, tout comme André Dussolier, d'une sobriété et d'une discretion incomparable. Les seconds rôles ne sont pas en reste : Brigitte Catillon, Julie Delarme et Liliane Rovère ne souffrent pas de la comparaison avec les trois précédents nommés. Ils sont tous attachants de réalisme et d'ambiguité. Une excellente direction d'acteurs...suite sur mon blog...