Un silence particulier a été présenté dans divers festivals en Italie. Le réalisateur Stefano Rulli a vu son documentaire récompensé à l'issue du Festival du film de Venise, ainsi que par l'ensemble de la critique italienne. Il a aussi été sacré meilleur documentaire lors des David Di Donatello Awards (l'équivalent des Oscars) en 2005.
En France, Un silence particulier faisait partie de la sélection de long métrage en compétition lors des Rencontres Internationales du Cinéma de Paris en 2005.
Stefano Rulli, le réalisateur d'Un silence particulier, a débuté dans l'univers du cinéma en 1975 avec Fous a delier. Jusqu'en 1980, il se consacre essentiellement à l'art du documentaire pour ensuite se tourner vers l'écriture de scénario. On lui doit entre autre celui de Nos meilleures années ou plus récemment celui de Romanzo criminale. Un silence particulier marque son retour à la réalisation de documentaire dix ans après L'Unico paese al mondo. Stefano Rulli s'essaye à la comédie en faisant une apparition dans le rôle de Giudice dans Le Caïman de Nanni Moretti.
Un silence particulier est basé sur l'histoire personnelle de Stefano Rulli et de son fils Matteo Rulli souffrant d'autisme : "Avec ma femme, Clara Sereni, nous avons expérimenté ce qu'on éprouve en tant que parents d'un enfant qui a des problèmes psychiques : les regards effrayés des autres, la fuite silencieuse des amis et des connaissances, la compassion de qui se sent renforcé dans sa normalité par la différence de l'autre. (...) Des fragments de vie personnelle apparaissent ici et là dans les personnages et les dialogues du film que j'ai écrit. Mais il m'a fallu un long voyage avant d'accepter de nous porter à l'écran, moi-même, Clara et mon fils, Matteo."
Stefano Rulli semble très attaché au thème du regard porté sur les gens "différents", un sujet qu'il avait préalablement traité dans son premier documentaire, Fous a delier.
A l'origine, le réalisateur Stefano Rulli avait pour objectif de filmer un documentaire sur La Cité du Soleil, une fondation prenant en charge des personnes atteintes de troubles psychique. Cependant, un changement d'attitude dans le comportement de son fils Matteo l'a poussé à prendre une autre direction : "Puis peu à peu Matteo, qui était là hors champ, m'a fait comprendre dans son langage fait plus de regards et de gestes que de paroles, qu'il pouvait y être lui aussi, qu'il était prêt à se raconter et à me laisser le raconter, que nous pouvions partager l'expérience qui consistait à être ensemble devant une caméra. C'est ainsi qu'est née l'idée d'Un silence particulier, comme une sorte de journal intime d'une famille "différente", un récit fait de l'intérieur, c'est-à-dire sans la présence de regards extérieurs venant modifier notre expérience."