Le réalisateur Marco Carmel est pour vous un illustre inconnu ? Normal, c’est son seul et unique film référencé à ce jour sur Allociné. Il a surtout fait des téléfilms, des documentaires et des séries pour la télévision israélienne. Malgré son manque de renommée, il a réussi à s’attacher les services d’une grande figure du cinéma français : Richard Berry, mais aussi de Gad Elmaleh et de Yaël Abecassis. Mais le casting ne fait pas la qualité d’un film. "Comme ton père" a été tourné comme un téléfilm quelconque, avec une réelle recherche de profondeur dans la chronique d’une famille venue d’Israël venue en France en 1970 (et non en 1968 comme dit dans le synopsis) pour aspirer à une vie meilleure. Sauf que ça ne va pas vraiment se passer comme prévu, si toutefois quelque chose était un tant soit peu prévu. Cette profondeur est inexistante. Les longueurs sont nombreuses, le rythme est mou, et les personnages ne sont pas rendus intéressants, ce qui fait que j’ai eu beaucoup de mal à ne pas m’endormir devant ce qui ressemble vraiment à un quelconque téléfilm de bas étage. Il est pourtant intéressant de voir Gad Elmaleh dans un rôle auquel il ne nous avait pas habitués. On saluera au passage le travail qu’il fait sur lui-même pour interpréter ce genre de rôle. Quant à Yaël Abecassis, elle fait une jolie mère courage mais son personnage n’a pas été suffisamment exploité, pas assez fort. Richard Berry fait le boulot, mais ne parvient jamais à faire ressortir ni l’aura ni la grande influence que peut avoir un parrain à caractère mafieux, fut-il local. Seul le jeune Jules-Angelo Bigarnet fait sentir un parfum de naturel. En dehors de ça, il n’y a pas grand-chose à retenir, pas même la musique d’Armand Amar qui nous avait habitué à mieux. La photographie est par moments intéressante, mais elle reste anecdotique, tout comme l’histoire en elle-même, finalement. En fait, tout est anecdotique, et on suit sans grand intérêt cette saga familiale sans saveur, le premier vrai coup de théâtre n'intervenant qu'au bout d'une heure. La réalisation est on ne peut plus classique, aucun plan ne subjugue les moments-clé ou les personnages, ce qui fait que l’ensemble est d’une extrême fadeur. Un film qui s’oublie aussitôt après visionnage.