Avec "Tehilim",Raphaël Nadjari concourrait pour Israël à la si enviée Palme d'or.Injustement oublié d'un palmarès un peu trop optimiste et peu audacieux,"Les Psaumes" est un film qui méritait pourtant de repartir avec un prix.Nadjari conte,dans le Jérusalem d'aujourd'hui,la remise en question d'une famille bouleversée par la disparition soudaine du père.Entre peurs et scrupules,reproches et valeurs,les membres de la famille se questionnent,essayent de bien faire,d'oublier,de panser,essayent de se réfugier dans les extrêmes;la foi,le bienfait,la culpabilité,etc...sur un thème douloureux,Nadjari en tire un film lui aussi douloureux,grave et profond à la fois,porté par une mise en scène forte et captivante.Grâce aux extraordinaires prestations d'acteurs (Michael Moshonov,stupéfiant,méritait le prix d'interprétation masculine,et Limor Goldstein,magnifique,le prix d'interprétation féminine),le drame fonctionne.Pourtant,la caméra fait barrière là ou justement elle aurait du plonger:face aux sentiments de chacun des personnages,elle bloque l'empathie et laisse le spectateur à distance,le laissant seulement analyser et disséquer les réactions humaines des protagonistes.Une humanité réaliste qui saisit dès les premiers instants,mais dont la caméra bloque parfois l'accès total du film en général,laissant à l'observateur un sentiment amer de rejet.Cependant,on peut trouver en cela des qualités,comme le fait de pouvoir étudier à volonté les comportements sans se faire happer par les attrayants pièges de l'émotion (bel et bien présente).Nadjari arrive cependant,avec talent,pudeur et sans pathos,à décrire la difficulté du manque,la trace qui reste en nos coeurs au départ d'un être proche (la religion est donc une des échappatoires au drame,dans le film).Le scénario est bien conduit,tourne parfois un peu en rond,mais a le mérite de bien encadrer son sujet.Au final,de très belles scènes émergent de ce drame familial touchant,difficile mais toujours juste,que les visages purs des ac