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Marc Taton (Belgique)
32 abonnés
653 critiques
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3,5
Publiée le 25 novembre 2013
Un film coup de poing qui ne ménage pas le spectateur. Il n'y a pas de véritable scénario, on suit un groupe d'enfants soldats en enfer et qui entretiennent l'enfer. La bonne idée de cette réalisation est de ne pas avoir tourné un docu-fiction mais un véritable film dans lequel on s'intègre très vite. C'est dur, violent, choquant, le talon d'Achille de "Johnny Mad Dog" est probablement son côté caricatural poussé à l'extrême, mais cela reste tout de même une réussite.
Dans un pays d'Afrique anglophone non identifié -qui pourrait être, suivant l'histoire récente, le Libéria- s'affrontent, dans une guerre civile meurtrière, armée régulière et forces rebelles. Le réalisateur Jean-Stéphane Sauvaire s'attache aux basques d'un groupe d'enfants et d'adolescents embrigadés par les rebelles et illustratifs d'un typique phénomène africain. Déjà rompue au combat de rue, la petite troupe, disparate et bariolée, costumée comme au carnaval, spoiler: sème la mort en rejoignant la capitale, exécute sans discernement, ivre de haine et de violence.
Sans conscience politique, seulement guidés par les aboiements furieux de généraux auto-proclamés, ces gamins sans famille, gonflés par le pouvoir des armes, combattent en assassins et en chapardeurs. Le réalisateur évoque la condition de ces enfants-soldats sans discours, uniquement à travers leurs actes, souvent sadiques et humiliants, telle cette séquence spoiler: où un gamin haut comme trois pommes ordonne à un vieillard.
C'est un film âpre et brutal parce que réaliste -ses interprètes sont d'anciens enfants-soldats- et parce qu'il est dans l'action et la férocité constamment, éludant la politique et la morale. Le principal objectif de Sauvaire est de montrer, de comprendre comment ces jeunes africains ont perdu l'innocence.
On a beaucoup glosé sur ces enfants soldats et on les a excusés, comme s'ils n'avaient aucun discernement. Ce fut peut-être les cas pour les plus jeunes, encore qu'ils ne furent pas nombreux, comparés aux adolescents. Toujours est-il que ce film retrace les exploits peu glorieux d'un groupe de criminels en parallèle avec les tribulations d'une orpheline, dans un contexte de guerre civile et tribale, représentative d'un état de fait africain en diable. Cette Afrique qui n'en peut mais de ses déboires avec l'Occident et de ses potentats locaux. Le réalisme de cette oeuvre peu commune fait mouche, et touche quelque peu au documentaire si ce n'étaient des scènes complaisamment décrites. Les acteurs quant à eux sont convaincants, et pour cause, car il semblerait que certains furent de ces enfants-soldats. Ce qui n'apporte rien au film au contraire, l'emploi de criminels n'ayant rien de bien moral.
Documentariste de formation, Jean-Stephane Sauvaire passe par la case cinéma et réalise ici son premier long-métrage (produit par Mathieu Kassovitz). Au Libéria, où la guerre civile perdure, des enfants soldats livrés à eux mêmes se prennent pour des caïds, armés jusqu’aux dents, ils tuent sans pitié le moindre civil qui aurait le malheur de croiser leur chemin. Dans la veine de La Cité de Dieu (2003), ici, ce sont des adolescents qui tiennent le haut de l’affiche et pas n’importe lesquels, puisque, dans un souci de réalisme, la quasi totalité du casting est composée d’anciens enfants soldats ! La reconstitution est parfaite, on regrette simplement que le film soit dénué d’histoire. Une mise en scène assez répétitive mais qui parvient contre toute attente à captiver.
L'enfant meurtrier dérange le confort du spectateur, habitué à des repères catégoriels dans sa gestion narrative des « gentils » et des « méchants » au cinéma. La force de Jean-Stéphane Sauvaire est de partir de ce constat pour filmer bien plus qu'une allégorie politique, puisque les faits sont basés, comme on dit, sur des événements réels. À cet égard, les personnages de Johnny Mad Dog et de son acolyte No Good Advice resteront comme les plus effrayantes créatures de cinéma. Reste que le récit n'est pas exempt de lourdeurs, au-delà de son efficacité visuelle. Le cinéaste n'évite pas la complaisance.
Film très dur à voir car il renvoie aux pires aspects de l'être humain. Sans concession, "Johnny mad dog" ressemble presque à un documentaire tant il est réaliste et laisse peu de place aux sentiments humains. On en reste glacé d'effroi et longuement triste. Notre monde c'est aussi ça... et c'est terrible. C'est un film qui nous jette la réalité en pleine figure, faisant se succéder scènes de viols et de massacres, sans trop développer d'histoires, et c'est là son principal défaut cinématographique.
Malgré ses fulgurances visuelles et son impressionnante maîtrise technique, il y avait peut-être bien autre chose à faire que ce chaos oratoire, violent, bourré de séquences chocs écrites et filmées pour bousculer le spectateur sans forcément l'interpeller ou lui soulever une quelconque réflexion. Et surtout, il y avait une histoire à raconter chose que l'on ne devine pas forcément dans le scénario de "Johnny Mad Dog" qui dessine plus le portrait d'un enfant soldat que ses tribulations dans un destin tragique. C'est vraiment dommage car tout est là, et tout est possible, d'autant plus que même le sujet a déjà été exploité, il y a encore tout à dire dessus.
Pas mal , mais la cité de dieu est deja passé par là ... Reste tout de même quelque moment fort pour maintenir ce film à flot, en manque de scénario à proprement parler.
Tiré du roman éponyme, "Johnny mad dog" met en lumière le phénomène des enfants-soldats africains. Inspiré de la guerre civile congolaise des années 90, le film se situe pourtant à des années lumières du reportage. L'enrôlement des nouvelles recrues est torché en 2 mn top chrono. La question ethnique, pourtant essentielle, se résume au seul mot "Dogo" qu'on nous rabâche toutes les 10 mn. On devine l'animisme et le christianisme des Congolais avec les bijoux que porte le sale mioche. Les raisons politiques du soulèvement sont carrément passées sous silence, on sait juste qu'un quelconque président cherche à sauver ses fesses pendant qu'une poignée de casques bleus fait tapisserie. Le rôle des médias est survolé avec la prise de l'immeuble de la télévision. Frustrant donc, quand on s'intéresse à l'Afrique. Jean-Stéphane Sauvaire préfère compiler les scènes de combat, qui finissent forcément par lasser au bout d'un moment. L'immixtion des deux histoires, celle du chien fou et celle de la gonzesse, est trop déséquilibrée. Le film prend même parfois des allures grand-guignolesques, avec cette bande de mioches affublés de vêtements plus ridicules les uns que les autres. La déception domine donc.
Évoquant de front les enfants soldats comme un documentaire sans complaisance ni manichéisme, Johnny Mad dog aurait pu faire trés mal sauf que son action sur-découpé devient pénible à la longue ce qui est d'autant plus rageant que ces jeunes comédiens habités méritaient mieux.
Johnny mad dog où l'enchaînement d'images chocs mises bout à bout dans une Afrique ravagée par la guerre, une guerre imagée ici par la bande de Johnny, enfant soldat, véritable machine à tuer, piller et violer. L'idée de Sauvaire de filmer la réalité brute et sans concession immerge littéralement dans le film dès les premières minutes mais chemin de mort faisant, ne nous abreuvant quasiment que de scènes chocs, le film lasse et perd vite en intensité. Seuls nos yeux sont ici pris à parti et le manque de profondeur rend malheureusement les quelques tentatives émotionnelles vides et sans âmes. Un film qui manque de profondeur, certes à l'images de ces enfants perdus, mais qui empêche le tout de vraiment toucher. Un bon point pour l'esthétique et la triste authenticité qui se dégage malgré tout de l'ensemble et principalement des acteurs. Un amalgame d'images qui se voient et s'oublient et, avec un tel sujet, on aurait aimé que le film nous arrache les tripes, pour nous hanter encore quelques heures après le générique de fin. Dommage.
C'est un film choc, cru, implacable, efficace. Pas de temps mort, pas de scènes inutiles, pas de bons sentiments ou de violence gratuite. Tout est montré de façon brute, tel que la réalité doit l'être. Mais du coup le scénario en souffre. Les personnages n'ont aucune épaisseur, le scénario est vide. On avance avec le groupe qui sème la terreur et c'est tout. Il y a un vague parallèle avec une fille qui tente de se sauver avec son frère et son père, mais ça paraît bien superficielle. C'est dommage, ça aurait pu être un immense film. Il vaut quand même le coup d'oeil.
Une docu-fiction rondement menée sur le phénomènes des enfants soldats. Le film dénonce l'embrigadement quasi sectaires de ces enfants manipulés et exploités dans une guerre dont ils ne comprennent même pas les intérêts. La réalisation est exemplaire, les acteurs très bons et ce film est injustement méconnu car de grande qualité. Très violent sans être "too much" le film prend au tripes et fais réfléchir sur la condition humaine. Seule la fin du film, trop abrupte, aurait pu être plus étoffée. A voir !!
Jean-Stéphane Sauvaire réalise avec Johnny Mad Dog un docu-fiction coup de poing, interprété remarquablement et inévitablement par ces enfants libériens, notamment Christopher Minie. Il nous met sous nos yeux des images que nous n'avons jamais voulu vraiment regarder. Un équilibre de vitesse et de simplicité, mêlé à de l'authenticité font le succès de ce pari risqué.