Comme l'explique Pierre Léon, à l'origine de ce film, il y avait un "désir contrarié". Le réalisateur avait eu l'idée d'un feuilleton tiré de L'Idiot de Dostoïevski. Pour écrire le scénario, il avait sollicité une aide, qu'il n'a malheureusement pas obtenue. Peu de temps après, son frère Vladimir, qui allait tourner un documentaire à Moscou, leur ville natale, lui a demandé de l'y accompagner. Pierre Léon s'est alors dit qu'il tournerait quelque chose en marge du film de son frère. Et que ce quelque chose tournerait lui-même autour du célèbre roman de Dostoïevski."Mon frère, le chef opérateur Sébastien Buchmann, et moi, sommes montés dans le train Bruxelles-Moscou, se souvient-il. Il m'a semblé aller de soi que trois hommes qui voyagent dans le même train parlent de "L'Idiot" de Dostoïevski." C'était en octobre 2004.
Pierre Léon se souvient de l'état d'esprit dans lequel il a conçu Octobre : "Je vois chacun de mes films comme une première expérience, c'est-à-dire l'occasion d'essayer ce que je ne sais pas faire. Je n'avais encore jamais improvisé un film. Des morceaux, des scènes, oui, mais risquer le film dans son ensemble, non. Mais pour ça, je sentais intuitivement que "L'Idiot" seul ne me suffirait pas, qu'il fallait aussi esquisser une histoire pour chacun de nous qui traverserions ce film. C'est pour cela que j'ai emprunté à mes films précédents le personnage de Benoît Barnum, à la fois mon double et mon négatif, et je lui ai donné la mission de se rendre à Moscou."
Né le 11 novembre 1959 à Moscou, Pierre Léon a réalisé en vidéo de nombreux moyens métrages dont Le Dieu Mozart (1996), Oncle Vania (1997) ou encore L'Etonnement (2001). Il est également traducteur et critique, en tant que membre du conseil de rédaction du magazine Trafic. Parmi ses publications, on compte Comme de la peste (1992) et Le Pont de Moscou (1994), deux ouvrages parus chez Gallimard.