Les Enragés : les secrets du tournage

Les Enragés est l'adaptation cinématographique du roman Knallhart, écrit par Gregor Tessnow et Zoran Drvenkar. Ces derniers ont participé à l'élaboration du long métrage en tant que scénaristes.

Le réalisateur Detlev Buck évoque le message qu'il a voulu transmettre avec Les Enragés : "Je voulais montrer comment la violence quotidienne peut arriver à des situations où tout ce que l'on peut se dire est : "oh merde !" C'est pour cela que nous avons tenu à mettre la scène du "happy slapping", qui n'était pas dans le livre. Et franchement, la scène telle qu'elle est filmée est de la rigolade à côté de ce que celà peut être dans la réalité. (...) Nous avions pensé appeler le film Testostérone... D'un côté, le personnage d'Erol est un jeune père de famille, qui aime sa femme et achète des couches pour son bébé. De l'autre, il joue l'homme fort et se comporte comme une terreur, ce qui le conduira à sa perte."

Pour réaliser Les Enragés, film sur la condition des adolescents d'aujourd'hui dans les quartiers pauvres de Berlin, le réalisateur Detlev Buck a fait beaucoup de recherches, fréquenté les écoles, les rues et les lieux de rencontre des jeunes... Il raconte : "J'ai été dans les salles de classe. Je me suis énormément promené dans les rues de Neukölln, j'ai observé la vie de tous les jours dans ce quartier, le mélange incroyable de nationalités. Tu les vois se disputer dans la cuisine par exemple, et tu aperçois sur un coin de table une jeune fille qui fait ses devoirs ... J'ai juste pris le temps de regarder, sans prendre de notes ou de photos. A mon avis, c'est la meilleure façon de s'imprégner d'une atmosphère pour mieux la retranscrire."

Cem Özdemir, allemand d'origine turque, membre du Parlement Européen depuis 2004 et du parti Vert "The European Free Alliance", voit Les Enragés comme un film indispensable : "C'est un film magnifiquement interprété, un portrait dur et réaliste du quartier Neukölln de Berlin et de tous ses problèmes sociaux. Ce film est comme un cri contre la décadence des jeunes dans des écoles où les profs sont débordés, et contre le cercle vicieux de la drogue et de la violence qui conduisent inévitablement à tant de désespoir."

Le réalisateur Detlev Buck évoque de possibles influences sur Les Enragés : "Quelqu'un m'a dit récemment que mon film est un mélange de Moi, Christiane F. ..13 ans, droguée et prostituée et de films de Martin Scorsese comme Mean streets. Quelqu'un d'autre a trouvé des ressemblances avec Le Samouraï de Jean-Pierre Melville. Quant à moi, j'adore Les Quatre cents coups de François Truffaut. Tous ces films sont des films que j'aime, des films sur des gens seuls."

En 2006, Les Enragés a obtenu deux prix au Festival de Berlin, où il était présenté en Sélection Panorama : le Prix FIPRESCI et le Prix du Meilleur Film européen / Label Europa Cinemas. La même année, il a obtenu trois récompenses aux Lola awards, équivalent allemand des César : le Lola d'argent du Meilleur film, le Lola du Meilleur montage et le Lola de la Meilleure musique.