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Flavien Poncet
242 abonnés
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1,0
Publiée le 18 octobre 2008
Au-delà des attraits dramatiques qui visent à faire de «Das Leben der Anderen» (Allemagne, 2006) de Florian Henckel von Donnersmarck une œuvre historique sur la menace permanente en R.D.A., le cinéaste révèle une approche du monde par le son, emprunte à Coppola et son «The Conversation» un rapport auditif à l’environnement. Ce rapport, d’ordre suspect puisqu’il s’agit d’une situation d’espionnage, lie des accointances pour aboutir à un pathétique ténu. Mis sur écoute jour et nuit, le dramaturge Georges Dreyman donne sans le savoir chaque détail de sa vie au gouvernement de la Stasi. La relation que nouent par des biais labiles l’homme écouté et l’espion-écouteur Wiesler porte sur le seul son. L’identité des individus se révèlent par le truchement de leur voix, dans la faculté de leurs bruits à identifier leur caractère. Tout le suspense du film repose sur la potentielle faculté des sons et des bruits à trahir la vérité de ceux qui les produit. Donnersemarck, a contrario de Coppola ou de DePalma dans «Blow Out», emploie peu cette faculté du son seul à exprimer un récit. L’image vient bien souvent à l’appuie de l’audio. La tentative, pourtant ambitieuse bien que maintes fois traitées, de vouloir faire du son la piste principale échoue à plusieurs reprises. Là peut-être n’est pas l’enjeu désiré par le cinéaste. Dans une tendance allemande actuelle à faire de son Histoire un foyer riche d’intrigues, «Das Leben der Anderen» emprunte des moyens conventionnellement épiques, sans oublier une part tragique. Du regard sur les affres accomplies par la Stasi, un documentaire méconnu, «Zeit ohne Eltern» de Celia Rothmund parvient davantage à traduire les effets de la répression communiste. De la dimension «épique», le film ne conserve que l’ampleur historique. D’un fait anodin, Donnersmarck traite d’une pratique généralisée dans tout le bloc soviétique. La simplification manichéenne, progressivement renversée, finit d’affaiblir l’empathie de l’œuvre.
Quatre étoiles et encore, ce film en mériterais bien une cinquième ! Une oeuvre tout simplement magistrale et boulversante qui, on le comprend aisement, a collectionné les prix en tous genres. Une histoire dans ce qui fut une partie de l'Allemagne pendant près de 30 ans et à la porte de "chez nous", une blessure profonde qui brisa un pays entier par l'action du joug communiste qui se disait sain et detenteur de la vérité. Pourtant un agent de la Stasi, un des plus zélé, a lui même douté de ce en qu'il croyait en constatant les dérives paranoïaques et malsaines de cette police. C'est bien la preuve que la vérité n'était pas la et que la voix du coeur à été plus forte que celle du devoir. Aussi ce film se veut par cet exemple être un dénonciateur des dictatures de toutes sortes et du mal qu'elles peuvent engendrer. A voir et à revoir ab-so-lu-ment !
Humanité et parfaite description ... une histoire forte et émouvante, la qualité esthétique du film, le propos, les interrogations post-ouverture du mur clairvoyantes et critiques en font un film incontournable et magnifique. A voir au moins une fois dans sa vie.
De l'histoire moderne traitée avec le seul point de vue qui compte : celui de l'humain. Ulrich Mühe est pour moi une révélation. Quel talent trop tôt arraché à ce monde ! Quelle tristesse ! Ce film a bien mérité toutes les récompenses internationales reçues en 2007. A voir et à revoir...
Un film passionnant et émouvant. Il ne nous apprend finalement pas grand chose sur les pratiques de police politique en RDA, mais il permet de combler une lacune cinématographique dans le domaine de la guerre froide. Les acteurs jouent admirablement bien, on peut simplement regretter que le personnage de Christa-Maria Sieland ne soit pas plus approfondi. Elle est un peu transparente, alors que c'est peut-être le personnage le plus intéressant. La mise en scène est assez sobre, à l'allemande on va dire, mais avec un tel sujet on peut comprendre pourquoi : c'est une blessure encore vive et toujours visible en Allemagne.
En revenant sur un des épisodes les plus douloureux de son histoire récente, ce film nous montre les techniques utilisées par le gouvernement de la RDA pour espionner les dissidents du régime mais également toute leur machinerie à ficher et interroger les suspects. A travers le parcours d'un agent chargé d'espionner un célèbre auteur de théâtre et sa compagne puis qui va peu à peu se mêler de leur quotidien jusqu'à le faire basculer totalement. Avec sa démarche de robot et son allure chétive, U. Mühe compose un personnage troublant, une performance injustement ignorée à l'international, et nous plonge au coeur du quotidien de cet homme qui va peu à peu se fendre. La description du régime socialiste est peu flatteuse, loin de la nostalgie de "Good Bye Lenin". Un film au rythme très lent mais assez captivant, de pas par sa description du quotidien de l'artiste, assez peu original, mais par celle du gouvernement, représentant de valeurs qu'elle ne défend même pas et qui se sert de la machinerie de la Stasi afin d'assouvir leurs ambitions et leur soif de pouvoir. Un film intéressant mais exigeant, interprété avec brio et impeccablement mis en scène. D'autres critiques sur
Bien sûr l'histoire peut sembler initeressante, elle ne nous apprend pas vraiment quelque chose, mais quand on regarde un film devons-nous être surpris à voir une fiction? Il n'a pas été annoncé comme un documentaire, et n'y prétend pas. C'est une histoire qui selon comme elle est traîté provoque l'indifférence, mais c'est là que réside tout le charme du film: il dégage quelque chose d'insaisissable, quelque chose qui nous fait nous scotcher devant l'écran. Il y a beaucoup d'émotion et pourtant aucun témoignage direct, et je crois que de nos jours cela fait du bien.
Gros tapage médiatique autour de ce film Allemand qui devait en théorie passer inaperçu parmi les multiples longs-métrages remplissant chaque semaine les cinémas d'art et essai. Et puis finalement, de fil en aiguille, de critique en critique, le bouche-à-oreille aidant, il s'est construit une jolie carrière qui a d'ailleurs amené certains à lui accorder des jugements élogieux à mon sens complètement disproportionnés, jusqu'à cette apothéose dans le genre que fut la (souvent grotesque) cérémonie des Oscars. Allez, rédigeons ces quelques lignes de façon logique et intéressons-nous tout d'abord aux qualités de "La Vie des Autres". Traitant d'un sujet passionnant, tout sauf anodin, il retient dans un premier temps l'attention du spectateur grâce à une approche historique assez fidèle (par rapport à ce que j'ai déjà pu voir et lire sur la Stasi) et à une reconstitution d'ambiance dans l'ensemble réussie. Un peu de cynisme et de froideur viennent également pimenter cette solide production qui s'appuie sur des bases plus qu'acceptables. Bien mené, conduit avec métier, il ne souffre d'aucune longueur et parvient à éviter le gros mélo. Cependant, il faut bien constater que la mise en scène statique est extrêmement consensuelle et ne vient jamais au secours d'une interprétation monolithique voire fausse pour certains acteurs. Les personnages caricaturaux (tous les schémas attendus sont présents) n'aident pas à remonter la pente, pas moins que cet humanisme naïf ne sert des sentiments téléphonés, mal mis en valeur par une bande-son plus que lourde. Il y a en outre un côté "à la mode" assez agaçant et facilement perceptible dans l'utilisation de couleurs criardes ou d'une photo mal nuancée. Arrivé au générique, on se relève de son fauteuil, satisfait d'avoir passé une agréable soirée. Puis, on va se coucher, conscient que ce film conformiste sur bien des points ne restera guère longtemps dans notre mémoire. Destiné à ceux qui se satisfont des bonnes réalisations bien carrés.
Bouleversant, passionant, captivant, bref excellent ! La profondeur des personnages donnent ici tout son sens à ce premier film de Florian Henckel von Donnersmarck qu'il faudra suivre à l'avenir. La vie des autres, à travers l'un des meilleurs limiers de la RDA, se révèle d'une telle précision et d'une telle finesse, tout en étant entremêlé de paraboles, que l'on n'en ressort ébahi. Quand je est un autre ...
Critique du film 1 an après l'avoir vu, et quelques jours après sa diffusion sur Arte. Un très grand film, une idée assez originale et un scénario à la fois inatendu et fort ... Assez bouleversant, une page d'histoire d'outre rhin écrit de manière magistrale
Un magnifique film qui montre bien l'aspect odieux des régimes dictatoriaux, où règne la surveillance constante même dans l'intimité du foyer, où règne le droit de cuissage qui est pris par les puissants, qui imposent leur volonté par divers moyens de pression mais sans violence physique, un régime où l'on pousse les rivaux à la faute par pure jalousie. Et au milieu de tout ça, un agent de la Stasi, sérieux, solitaire, est confronté à un cas de conscience et ne veut plus cautionner l'injustice; un auteur dramaturge fidèle au régime mais qui peu à peu qui en assez de faire comme si de rien n'était, et une femme, souillée par un ministre pervers mais n'ayant pas d'autre choix que d'obéir. C'est donc un excellent film allemand, la réalisation est excellente, sans temps mort, on est vraiment suspendu à l'histoire.
La vie des autres est certainement pour le moment le meilleur drame historique que j'ai vu (tout en sachant que je n'apprécie pas vraiment le genre). L'histoire qui traîne un peu au début devient fluide, et claire (pour une fois!), les acteurs sont bons, ça sonne juste, et il existe cette dimension psychologique qui donne tout l'intérêt au film. Et encore heureux, parce qu'il faut avouer que même si la fin est très bonne, certains passages sont assez soporifiques.