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Un visiteur
5,0
Publiée le 14 janvier 2007
L'histoire, très drôle malgré le sérieux du contenu, tourne autour d'un débat ubuesque portant sur la question, titre du film original dailleurs: y a-t-il eu ou pas révolution dans la petite ville de Vaslui, qui se trouve à l'est de Bucarest, avant 12H08, lheure où Ceausescu sest enfui ? Plus qu'un film sur la révolution, c'est un film sur la face cachée des choses, sur la vérité et le mensonge, sur le pouvoir de la télévision, qui est, dans la société moderne, un démystificateur mythomane. C'est un film qui traite de la manipulation et qui en même temps met en pratique cette manipulation. Peu de gens qui sortent du film se rendent compte, en fait, qu'ils se conforment aux conclusions toutes faites, et que, à l'instar de la télévision, le film manipule lui aussi, mais cette fois-ci dans le but de prouver qu'on peut, à n'importe quel moment, être manipulés. C'est un film qui, sous une couche rigolote, traite des problèmes beaucoup plus sérieux, mettant en cause notre propre discernement sur le monde, sur le mensonge et sur la vérité. C'est un film sur la relativité de toute chose, sur un professeur qui vient à la télé pour dire la "vérité" sur la révolution, qui est démasqué par tous les témoins (bon, on se fixe à cette conclusion hâtive, mais hélas, si primaire et si "toute faite") . De petits détails, pour ceux qui restent attentifs et qui ne se laissent pas entraîner par le superficiel, montrent que ce professeur, que tout incrimine, s'est trouvé sur la place de la petite ville. Accablé, désespéré, il est la vraie victime de cette machine infernale qu'est la télévision, qui déforme la réalité jusqu'à présenter un monde à l'inverse sous des prétendues intentions de "trouver la vérité". Film facile quon peut regarder à un premier degré, en tant que comédie et divertissement - il y a des scènes d'une drôlerie mémorable, il est en réalité une réflexion profonde, universelle sur la société où l'on vit. Il y a des films qui durent le temps de la r
Caméra d'or 2006 à Cannes pour cette petite surprise venue de Roumanie.Largement supérieur à la Palme d'or(ratée) de cette année là,j'ai nommé "le vent se lève"(sic),"12h08 à l'est de Bucarest" est d'une intelligence et d'une pertinence inattendue.Parler d'un sommet de l'histoire de son pays(ici la chute de Ceausescu,donc la révolution)à travers un discours qui tend vers l'absurde,tel est le point de départ délicieux de ce film généreux en situations cocasses.Passé une mise en scène plutôt plate mais travaillée vu le manque de moyen évident du film et un état des lieux sur le passé qui se répète trop souvent,vous trouverez probablement votre compte:"12h08 à l'est de Bucarest" est un film hilarant(immense scène de l'émission,à mourir de rire,qui doit bien durer 50 minutes),mais aussi intelligent.Porumboiu revient sur un épisode clé de la Roumanie,en posant cette ultime question comme une farce:y-a-t-il eu,oui ou non,une révolution 16 ans avant ce jour là?Sans réponse,mais avec un sens du burlesque inestimablement réussi et drôle,ce réalisateur incontestablement doué met en scène deux personnages Chapliniens(quels acteurs!),entre morosité et sens de la dérision impressionnant.La vitalité de l'ensemble est très réjouissante et le concept bien trouvé:pas de réponse,juste une question pour remettre en cause un pays en crise,et des personnages plus dévolus à leurs situations familiales qu'à la politique qui dirigerait leur pays,ainsi que cette question dont tout le monde se fout aujourd'hui de la réponse.Porumboiu propose donc une vision décapante du présent par le passé,pour exprimer ce que son pays à vécu.Et il n'a même pas besoin de ne serait-ce qu'une seule image d'archive,il fait tout dans le présent,dans le speed aussi,et ça marche.A ce stade là,on peut appeler ça une réussite.
Après le tragico-comique La mort de Dante Lazarescu, le cinéma roumain nous sort un nouvel aperçu de son humour bien particulier, fait de petites touches, de bric et de brac, d'intrigue rachitique et d'acteurs à l'allure un peu fatiguée. Ici, il s'agit de discuter, en direct, au cours d'une émission télévisée, de l'opportunité ou non de qualifier la journée qui a vu fuire le Dictateur Ceausescu en Décembre 89 de révolutionnaire ou non. Le film nous présente au préalable ce qu'est la vie des deux invistés à cette émission, censés représenter les "révolutionnaire" de cette journée. Un professeur alcoolique endetté et un vieil homme qui n'a strictement rien à dire (en fait il se souviens en détail de ce qu'il a fait ce jour là mais pas grand chose de ce qui s'est passé sur les lieux du "soulèvement"). Malaise au studio télé. Un humour pince sans rire. Une belle démythification de l'histoire récente, car il en ressort qu'en réalité il ne s'est rien passé d'extraordinaire avant 12hO8 à Bucarest, ce jour là.
Crace à ce brillant apologue sur l'histoire contemporaine (et la grande misère des médias indépendants), j'ai reconnu chez reconnu chez le réalisateur le même sens de l'absurde, l'humour indémontable, la foi obstinée en l'esprit et la haine du totalitarisme que l'on retrouve chez son compatriote Ionesco. Que ceu qui aime donc cet auteur courrent voir 12h08.
Ca fait du bien ! C'est un bon petit film "bouffée d'air frais", pas prise de tête pour deux sous. On est très rapidement mis dans l'ambiance, les personnages sont humains, drôles (ça découle du qualificatif précédent) et attachants - je pense tout particulièrement aux deux invités de l'émission télévisée. Voir un journaliste roumain se "battre" pour résoudre une question existentielle dont tout le monde semble se moquer, avec l'aide d'un saoûlard notoire qui veut jouer les héros et d'un ancêtre, est assez délectable. J'ai trouvé qu'il y avait de très rares longueurs, mais globalement l'originalité du thème et la façon dont il est traité compensent largement, à tel point que le film ne saurait selon moi passer à côté des 4 étoiles. Allez voir "A fost sau n-a fost ?" ("Y a t-il eu ou pas [de révolution] ?" si on veut traduire le titre mot à mot), vous ne le regretterez pas.
L'an dernier, Cannes présentait 2 films roumains dans ses différentes sections, 2 films qui abordaient la même période del'histoire roumaine de façon très différente. Le premier est déjà sorti il y a un moment, il m'avait paru excellent : "comment j'ai fêté la fin du monde". L'autre, c'est "12h08 à l'est de Bucarest" : il faut reconnaître qu'il avait énormément plu aux spectateurs et qu'il avait obtenu la très convoitée Camara d'or. Personnellement, ce film m'avait laissé dubitatif : très bon sujet (comment se fait-il que des milliers de personnes prétendent avoir participé à l'événement déclencheur d'une révolution alors que l'histoire a retenu une participation beaucoup faible à ce moment précis ?) traité au travers d'une émission de télévision totalement foutraque mais réalisation paresseuse, très répétitive. On rit parfois, mais personnellement, je suis sorti déçu.