"12h08..." est un film comique et austère mais surtout comique parce qu'austère : la Roumanie est morne et grise. Le temps semble s'être arrêté. Le film relate un débat et ses préparatifs, lequel débat vise à savoir si des habitants de la ville se sont insurgé il y a 16ans contre Ceausescu avant ou après 12h08, heure de sa fuite. Cette tentative de réminiscence semble très clairement venir d'un désir de projection dans un passé qui, entre un régime et un autre, semble avoir trouvé vie avant de s'éteindre (à nouveau ?). Une comédie très triste.
je m'attendais a mieux vu les critiques. il ne se passe pas grand chose dans cette émission et a force on s'enmerde grave les 20 dernieres minutes. Dommage car le début était prometeur.
En dehors de toute actualité, je poursuis mon exploration du cinéma roumain contemporain. Après les excellentes surprises de 4 mois, 3 semaines, 2 jours et de California Dreamin', voici un nouveau film phare en provenance de Bucarest (Caméra d'Or à Cannes). Hélas, autant les plans séquences de la Palme d'Or m'ont renversé, autant les arabesques recherchés des films de Nemescu m'ont attiré, autant je suis resté de marbre devant 12h08. Le pitch est pourtant rigolo : 16 ans après la révolution, un animateur de radio anime une émission sur le sujet "La révolution a t'elle eu lieu chez nous ?". Sous entendu : les gens ont-ils manifesté avant ou après la chute de Caucescu ? Avec témoins (grotesques) à l'appui. Le problème est que le réalisateur, Porumboiu, ne semble pas savoir faire autre chose que des plans fixes, ce qui devient lassant après 30 minutes. La deuxième partie, qui est constituée de l'émission de radio proprement dite est assez intéressante, mais que le film est poussif jusque là ! D'une certaine façon, et je sais que c'est cruel de le dire, mais le film ressemble à ce qu'il dénonce : une farce en béton. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
Très à la mode depuis quatre ou cinq ans, le cinéma Roumain connaît actuellement un certain écho dans l'Hexagone et il n'est pas rare de voir des productions de ce petit pays rassembler ici un public relativement large. "12h08 à l'est de Bucarest" en est l'exemple-type, lui qui fut entre autres présenté sur la Croisette (si je ne m'abuse) dans des sélections parallèles. Etat des lieux de la situation Roumaine actuelle, ce long-métrage propose une sorte de premier bilan de la révolution nationale qui renversa seize ans auparavant le régime de Caucescu en tentant de prendre le pouls d'une population en apparence guère épanouie. Tout cela commence plutôt bien avec une mise en contexte intéressante et la présentation de personnages n'ayant que peu de points communs. Le récit est équilibré, le cadre est distant et sobre, servant des scènes relativement lentes mais offrant une progression logique, qui plus est avec du relief du fait de l'interprétation globalement honorable. Le temps de prendre ses marques pour une première demie-heure donnant un ton plaisant, fait d'un regard un brin désabusé et de désillusions analysées avec sagesse sans masquer d'inévitables regrets. L'humour (emblématique des pays de l'Est) est lui aussi présent, les personnages attachants... Et puis, le film part en sucette. On ne saisit que très mal son sens, ses objectifs ; ne sachant pas où aller, le cinéaste se réfugie alors dans la mise en scène d'une émission télé d'un snobisme et d'un ennui pour le moins éloquents. Perdu, il laisse dérouler des monologues donnant tous leur version des faits. La morale : l'Histoire est d'abord réécrite par les vainqueurs puis sans cesse arrangée, d'où l'intérêt de revenir aux sources. Merci, on le savait ! Sinon, quoi d'autre ? Ben, on regarde notre montre patiemment, déçus et désemparés comme les protagonistes par un film qui commençait plutôt bien et s'est ensuite perdu dans un narcissisme discutable. Des regrets mais pas de masochisme. Tant pis !
L’histoire correspond avec le cinéma comme dans une dialectique dynamique de laquelle peut sourdre, dans le meilleur des cas, la vérité. Pour cette raison, les pays les plus hantés par leur histoire produisent les œuvres les plus riches et les plus intéressantes. La Roumanie s’éveille grâce à de jeunes cinéastes préoccupés par leur passé communiste. Inutile d’énumérer les grands films roumains récents, «A faust sau n-a faust ?» (2006) de Corneliu Porumboiu représente éminemment le cœur de ce mouvement cinématographique. A l’occasion du seizième anniversaire de la révolution contre Ceausescu, la télévision locale d’une ville de province organise un débat pour savoir si la révolte a eu lieu avant ou après 12h08, heure à laquelle le dictateur roumain s’est enfui. Cette interrogation permet de déterminer si les habitants de la ville ont entrepris cette révolte de leur plein gré, faisant d’eux d’illustres gloires nationales, ou s’ils n’ont été que des opportunistes pris dans l’euphorie de la libération. Porumboiu scinde son film en deux parties. La première présente les trois protagonistes principaux, la seconde met en scène le tournage du débat télévisé. Les deux se joignent par le plan-séquence d’une voiture roulant dans des rues délabrées et mornes. La façon dont Porumboiu procède pour articuler son film (présentation puis action) se contente d’appliquer le canon établi du récit. Toutefois, la manière dont chacun des évènements échoue à atteindre son but renvoie au burlesque, que la situation historique du film se charge de moderniser. Les comportements enfantins d’un vieillard, les caprices autoritaires du patron de télévision et la lâcheté du professeur d’histoire vont à contre-emploi de l’imaginaire révolutionnaire. En révélant dans le cadre d’une émission de télévision ces attitudes vraies, drôlement vraies, où les témoignages cachent davantage qu’ils ne dévoilent, Porumboiu énonce la difficulté de la télévision à véhiculer la vérité historique.
Délicieuse petite comédie sans prétention, mais pleine de charme. La scène principale de l'émission de télé est hilarante à souhait et le naturel des acteurs est touchant...
Réalisé très sobrement avec des plans toujours fixes et des acteurs méconnus (mais excellents), "12h08 à l'est de Bucarest" parvient à surprendre de par son ton décalé au vu d'un sujet assez grave, à savoir la révolution roumaine de 1989. Faisant parfois penser à "Goodbye Lenin !" avec sa légère critique du système néo-capitaliste où les valeurs d'antant sont oubliées et où l'arrivisme est roi, ce film ne se veut néanmoins pas nostalgique, et semble plutôt dresser un constat. Au final, il s'agit là d'une petite réussite pimentée d'un humour parfois très drôle, et forte de fond.
Un sujet très intéressant aux thèmes multiples : comment se construit l'Histoire, quel crédit apporter à un témoignage, où en sont les pays de l'est près de 20 ans après l'effondrement du bloc communiste. Les personnages sont traités avec humanité et humour. Malheureusement, la mise en scène est sans relief. Bref, le contenu est bon, la forme moins.
Bon film bien qu'un peu déçu au vue de la critique. Néanmoins, l'idée ne manque pas d'originalité et l'on suit ce portrait de la Roumanie et de son histoire avec intérêt. A noter de très bonnes touches d'humour.
Quelle déception ! c'est avec joie que j'allais voir ce film dont on a tant fait d'éloges, et pour cette même raison je me sens le devoir d'avertir d'autres futurs spectateurs. Le film est d'un ennui mortel et absolument pas drôle. Non que je n'aille au ciné que pour rire mais je ne comprends même pas ce qui a pu faire sourire certains. En tout cas ds la salle, tout le monde est sorti aussi accablé que moi. On se croirait devant une mauvaise émission de télé alors qu'on a perdu la zapette...il ne reste plus qu'à subir ce débat sans intérêt. Au moins un truc de réussi...on s'emmerde autant que les spectateurs supposés du programme !
Une petite ville de province roumaine à la veille de Noël, seize ans après la Révolution et le départ de Ceausescu. Un journaliste local organise un débat télévisé avec deux habitants pour se rémémorer le fameux jour. Emission qui va partir en vrille avec l'intervention des télespectateurs traitant les invités de menteurs ou d'alcooliques, étaient-ils au bar ou dans la rue en train de faire la révolution?? Original, audacieux, hilarant, un petit bijou que ce film qui réussit à faire rire tout en posant la question de l'interprétation de l'histoire. Décapant.
Décidement, les cinéastes roumains sont bourré de talent. Avec trois fois rien, Porumbiu nous en dit beaucoup plus sur la Roumanie qu'un documentaire d'Arte. Drôle et burlesque, la petite histoire nous donne une autre perspective de l'Histoire, de ces pays de l'est...
Un petit film original qui nous rappel la révolution roumaine. Trois personnages, trois versions, une reconstruction de l'histoire. Un film léger et qui donne à sourire.