Rarement à l'honneur, le cinéma Africain ne nous livre (du fait de la situation économique du continent) qu'un nombre extrêmement limité de productions, d'où notre curiosité lorsqu'une de celles-ci arrive sur nos écrans, qui plus est avec une flopée de critiques enthousiastes... On se demande bien pourquoi d'ailleurs ! Le simple plaisir de voir un long-métrage Tchadien, et ainsi pouvoir se vanter d'avoir assisté à la projection de quelque chose que personne n'aura vu ? Si tel est le cas, ceux-ci me paraissent profondément masochistes, à moins qu'ils ne se soient arrêtés à la bande-annonce... Malgré un point de départ pour le moins alléchant (tuera ? tuera pas ? et la culpabilité dans tout ça ?), "Daratt" se désintègre très vite. Les belles images maintiendront notre attention un petit quart d'heure (des couleurs vivantes et agréables à l'oeil ne font pas un film entier) avant que l'ennui ne prenne très vite le dessus (forcément, lorsqu'il ne se passe rien). Je veux bien admettre que le rythme puisse être lent, très lent même ; que l'on observe des détails, que les personnages parlent peu... Seulement, il y a un moment où on en a marre ; la caméra ne bouge pas, les protagonistes non plus (ah si, ils se rattrapent mutuellement dans la rue ; l'un dit un truc, l'autre n'est pas content et lui lance "attends". Même geste quinze fois de suite dans les deux sens, accrochez-vous !) ; on se regarde, on s'astique, on tourne la langue sept fois dans sa bouche avant d'aligner trois mots. Pourquoi ? Pour rien, bon sang ! Une allure d'escargot, rien d'intéressant à raconter, pas de style revendiqué (tous les pseudos-intellos sans moyens laissent tourner leur machine de cette façon) : le néant. De plus, l'interprétation est mauvaise et les angles de prise de vue conventionnels et carrés. Non, franchement, je ne vois pas ce qu'on peut trouver à ce film. Une qualité ? Nous faire rire en nous incitant à repenser au sketch "Cinéma, cinéma" des Inconnus. Il y a tant de points communs !