Mère célibataire et encore adolescente, Katrina n’aime que son frère ainé, qui croupit à perpétuité en prison pour un meurtre sauvage. Sa vie n’est qu’un paroxysme de dépravation vicieuse et féminine sous toutes ses formes : paresse, consumérisme, esthétisme, profit, séduction, prostitution, manipulation, culpabilisation, mensonges, toxicomanie, assistanat, insolence, simulation, froideur, parasitage, escroquerie, cupidité, corruption, vol, victimisation, tous les moyens lui sont permis, étant donnée son excellence en manigance et son corps pulpeux. Par faiblesse parce qu’il est son unique parent, son père l’entretient comme une enfant gâtée, mais quand il finit par refuser de continuer et même d’envisager de lui confisquer la garde de son bébé chahuté partout, elle fomente son meurtre qui lui permettra de refaire sa vie ailleurs avec l’argent de la maison dont elle héritera.
Camera sur l’épaule, sans une once d’effet théâtral hollywoodien, comme dans le cinéma australien décidément souvent de qualité, le film fait froid dans le dos en nous plongeant dans l’intimité de tous les personnages, et gifle impitoyablement la morale et les idéaux. Il nous fait vivre le machiavélisme inouï et le pouvoir le plus vil qu’une jeune femme sait exploiter sans vergogne par tous ses attributs de fille, de femme, de gamine, de mère, de maitresse et de star publique pour parvenir à ses fins.