Certains en doutent encore, donc autant mettre les choses au clair : le cinéma dauteur italien nest pas mort. Mieux : même sans tenir une forme olympique, il continue de nous offrir, de temps en temps, quelques belles petites surprises, comme "Respiro" (Emanuele Crialese, 2002), ou ce "Libero", première réalisation de Kim Rossi Stuart, comédien que lon a découvert, cette année, dans "Romanzo Criminale" de Michele Placido. Pour son baptême du feu, il se lance dans un genre typique du cinéma transalpin, le mélodrame, très présent dans le néo-réalisme, après la guerre ("Rome, ville ouverte" ; "Le Voleur de bicyclette"
), et dont il reprend lun des thèmes-clés : lenfance. Sa caméra se place à la hauteur de Tommi, 11 ans (Alessandro Morace, une révélation, découvert dans son école par le réalisateur), et se penche sur ses rapports avec son père (Kim Rossi Stuart), un caméraman freelance affectueux, mais aux sautes dhumeur violentes, dans une famille qui tente de rester unie, malgré les aléas du quotidien, et la mystérieuse absence de la mère. Filmé avec toute la pudeur indispensable au traitement du sujet, et abordant, de façon réaliste et complexe, la relation père-fils, ou la difficulté de trouver sa place, Libero est un drame dur et juste, qui émeut souvent (malgré quelques longueurs, dans la deuxième partie), et révèle chez le comédien un talent de metteur en scène prometteur. Avec ce film, dont le titre renvoie au dernier défenseur au football, Kim Rossi Stuart frappe fort, et marque les esprits des spectateurs.