Une histoire très banale qui obligeait le film à émouvoir, à être original dans la présentation de son sujet. Mais les scènes convenues se succèdent, sans jamais surprendre ni intéresser: la mère a trompé le père, et elle est partie. Alors, le père est énervé, et il crie sur ses enfants. Les enfants, eux, subissent. Et les comédiens ne convainquent pas: la soeur est transparente dans son rôle d'adolescente obnubilée par le sexe. le père n'est pas attachant, il ne donne pas envie d'avoir de la compassion pour lui, il n'éveille pas la pitié. De multiples scènes violentes ou sadiques le présentent comme un salaud, et peu importe s'il croit avoir ses raisons. La mère, elle, n'émeut jamais: quand elle pleure devant ses enfants, on la sent jouer une scène de cinéma. Tout est classique: on sait une heure avant la compétition que l'enfant ne remportera pas la finale, et s'arrêtera au milieu du bassin. On sait que son père ne lui pardonnera pas. On sait que l'enfant sera tenté de renier son père, mais qu'il reviendra dans ses bras, et que ce dernier, subitement animé d'humanité, déclarera à son fils qu'il aime. Et on n'y croira pas non plus. Car tout est excessif, simplifié, souvent simpliste.
Seul le fils élève parfois son jeu à la hauteur de l'ambition du film, mais c'est bien peu.
Il ne reste, à la fin, qu'une histoire de couple brisé, douloureuse à regarder pour sa violence physique et psychologique, et sans profondeur.
Avec le même sujet et la même matière (Le caïman), Nanni Moretti a réussi un film émouvant, drôle et sensible. C'est donc bien que tous les réalisateurs ne sont pas égaux devant le cinéma...