Tobe Hooper n'a finalement réalisé que très peu de bons films. Nous pouvons en effet citer "Massacre à la tronçonneuse" (que je n'apprécie pas à titre personnel mais dont je reconnais la qualité scénaristique ainsi que les très bonnes idées de mise en scène) et puis "Poltergeist", devenu tout aussi culte que le premier. Ses autres films ne sont pas vraiment marquants mais on peut malgré tout retenir celui-ci qui a l'air de plaire à une partie du public. Hooper reprend d'ailleurs ici les thèmes de "Massacre à la tronçonneuse". On retrouve en effet une nouvelle fois les jeunes banlieusards, bourgeois et prétentieux, entrant dans un autre monde, celui des bouseux (dans "Massacre", c'était les texans et ici, ce sont les forains), monde dont ils n'hésitent pas à se moquer ouvertement. On connait la suite, rira bien qui rira le dernier et le sourie bêta s'affichant sur le visage des ados se transforme progressivement en cris et en pleurs au fil du film. Et nous retrouvons également un autre thème phare du réalisateur : celui de la famille. On a en effet ici presque un décalque de "Massacre" puisque nous retrouvons le père protecteur, protecteur envers son fils, couvrant ses "bêtises" mais également protecteur de ses valeurs (dans "Massacre", c'étaient d'anciens ouvriers d’abattoir mis soudainement au chômage qui refusaient de bouger vers les grandes villes ici, ce sont donc des forains se tenant bien à l'écart des "gens du coin"). Et en plus du père, nous avons, une nouvelle fois, l'enfant handicapé qui ne peut s'empêcher de tuer car il ne voit pas bien la frontière entre le bien et le mal et entre l'amusement et le meurtre. Nous avons donc un film qui n'est finalement que peu inspiré puisque nous changeons juste de décor et nous avons, de plus, une mise en scène bien moins inspirée que dans "Massacre". Le film se conforme en effet aux codes d'un genre particulièrement en vogue dans les années 80, celui du slasher, en faisant d'ailleurs des clins d’œil amusants à "Psychose" et à "Halloween", tout en parodiant presque les codes du giallo, dans la scène d'introduction. Nous aurions donc pu malgré tout être devant un slasher sympa et divertissant. Mais on s'ennuie la plupart du temps, mis à part dans la dernière demie-heure, beaucoup plus rythmée. C'est avant tout dû à un manque de rythme mais le film est également assez mal construit, les personnages ne rentrant par exemple que dans le train fantôme (et donc, dans le vif du sujet) qu'au bout de trente-cinq minutes du film. "Massacre dans le train fantôme" est donc un petit slasher culte pour certains mais restera, en ce qui me concerne, très anecdotique.