Faire une comédie avec un titre pareil peut paraître surprenant, car ce dernier n’a à priori rien de comique. Pour réussir le pari, le casting a été soigné. Mais le film ne repose pas sur Bruno Salomone ni sur Jean Dujardin, lesquels font une apparition courte mais remarquée. "Hellphone" est en réalité un teen movie à la française qui repose sur une idée originale basée sur l’avènement du téléphone portable. Force est de constater que la quasi intégralité des gens sont devenus dépendants de leur téléphone portable, ce qui représente une vraie manne financière pour les opérateurs téléphoniques, les fabricants industriels, sans oublier le fisc, TVA oblige. Mais ici, ce n’est pas n’importe quel téléphone portable, et même les différentes générations de smartphone peuvent aller se rhabiller. En effet, le téléphone portable mis sur le devant de la scène est doté d’une intelligence artificielle, proche (euh non) confondante avec l’intelligence naturelle. Sauf que cette intelligence… est incarnée par le diable en personne, ce qui peut rappeler "Christine" réalisé par John Carpenter d’après le bouquin de Stehen King. Alors oui le scénario est intéressant, les lignes générales sont bonnes, et la musique est adaptée. Le choix d’orienter le sujet vers une comédie est louable, d’autant plus que le rythme est soutenu, ne laissant que très peu de temps morts. Seulement voilà : comme trop souvent constaté dans les comédies françaises, on en fait trop, tellement trop que ça tombe par moments dans le ridicule, voire carrément dans le pompeux, laissant place à quelques répliques qui n’ont rien à faire là comme "elle est passée où la mimine ?" Cela dit, il y a de bonnes scènes, notamment celle du striptease de Virgil, celle où la mère de Pierre tout de rouge sexy vêtue jette son dévolu sur Sid, ou encore celle où des coups de latte sont distribués à foison à grands coups de skateboard. La musique accompagne bien le film, et la bande son est de bonne facture, ce qui donne une intéressante emphase aux différents coups portés et qui paraissent lourds de… détermination. Mais je ne peux m’empêcher de penser que le sujet aurait mérité un style plus gore, en tout cas plus sérieux, en gardant toutefois l’esprit teen movie (en résumé à la sauce Christine) et pourquoi pas une bonne dose d’humour savamment distillée ici et là. Alors oui, c’est une comédie très moyenne pour ne pas dire médiocre, qui alterne le bon et le moins bon, qui se laisse regarder, aussi ne vous attendez pas à du grand art. Jean-Baptiste Maunier parvient toutefois à nous surprendre dans ce rôle de jeune qui veut séduire Angie (délicieusement incarnée par Jennifer Decker), lui qui avait émerveillé bien du monde avec son rôle aux vocalises d’ange dans "Les choristes".