Yeah !
Alors que l'on est sous la dynastie Song, tous les mecs sont morts, ce sera donc aux femmes d'aller faire la guerre pour protéger la Chine. Franchement, rien que le concept de base donne envie de voir le film, surtout lorsqu'il mis en scène à la sauce wu xia pian.
En tout cas, la Shaw Brother met le paquet, n'hésitant pas à débloquer un budget pharaonique et rappelant la folie des grandeurs de l'âge d'or hollywoodien, notamment de ses péplums. Cheng Kang s'attarde d'abord sur le contexte de l'histoire, avant de mettre en avant ces veuves bien décidés à se battre, se venger et mener une véritable campagne militaire. Il n'hésite pas à faire preuve d'une grande violence, c'est d'ailleurs ce qui frappe en premier lieu tellement on peut voir de nombreuses atrocités, à l'image des prisonniers molestés et torturés ou diverses décapitations, comme si cette horreur était devenue banale, et ici un peu excessive.
La réussite du film tient en partie dans ses personnages (avec un casting impressionnant d'ailleurs), que ce soit les femmes, véritables barbares dépeintes à l'image des masculins mais justes et chevaleresques, ou encore le fourbe Tien Feng. Le côté épique se ressent durant une grande partie de l'oeuvre, on s'en prend plein la gueule, avec plusieurs séquences d'actions aussi bien foutues que mémorables, et un sens certain du rythme, rendant Les 14 Amazones tout le long prenant et surtout captivant, avec une dimension forte.
Bizarrement, là où le bat blesse légèrement (et sans réellement porter préjudice à l'oeuvre), c'est notamment dans les reconstitutions extérieurs, avec un espace pas toujours bien utilisé, et un ensemble pas forcément toujours à la hauteur des ambitions. Jusqu'à un impressionnant final, les temps-morts sont tout simplement absents, alors Les 14 Amazones propose évidemment un aspect féministe plutôt bien foutu ainsi qu'un côté rappelant parfois les westerns italiens, notamment dans la réalisation et la violence.
Oeuvre d'une immense ambition, Les 14 Amazones surprend par sa démesure ou sa violence mais, malgré une ou deux maladresses, se révèle particulièrement prenant avec une forte dimension épique.