Avis sur Mange, ceci est mon corps

Michelange Quay, artiste du septième art, ne laissera personne indifférent avec son "Mange, ceci est mon corps". Le moins que l'on puisse dire, c'est que le garçon place d'emblée la barre très haut : citation exhaustive d'un passage de la bible, des noirs qui plongent la tête dans un liquide blanc, enfants qui répètent des mots tels des adeptes d'une secte, musique répétitive et flippante... le genre d'initiatives scénaristiques promptes à faire fuir la moitié de la salle avant la fin de la première demi-heure. La visée symbolique est certes louable, en outre on sort clairement des sentiers battus. Seulement, un léger problème se pose. Un détail. Trois fois rien. Mais quand même. "Mange etc" s'avère inregardable. L'avalanche d'images à tendance symbolique dans la première moitié du film ainsi que les interminables plans-séquences de la fin assassinent l'hypothétique plaisir qu'un spectateur normalement constitué pourrait ressentir. En clair, on y pige rien et on s'emmerde. On aura tous compris le jeu des couleurs, avec le noir et le blanc qui s'entremêlent. On arrive aussi à saisir grosso merdo la métaphore politique, avec la domination européenne vacillante. Mais pour le détail, bien mail est celui qui peut tout saisir. Michelange Quay, lui-même, le pourrait-il ? Rien n'est moins sûr. Son film ressemble finalement plus à un attrape-bobos qu'à une vraie œuvre politique. Le côté esthétique me laisse lui-aussi songeur. Je trouve le mariage entre les images et la musique disharmonieux. Le bilan est donc, pour ma part, sans appel. "Mange et compagnie", c'est beaucoup d'air brassé pour pas grand chose.

Si le monde était vaginal, ce film serait son symbole phallique. C'est une merveille d'image, une poésie poignante et bouleversante. On se sent happer par chaque plan, par chaque hochement de tête, on en redemande ; non par gourmandise, mais pour s'immiscer encore plus loin, là où le réel et l'irréel se confondent.

Le pire film de l'année. Une catastrophe de prétention et de poses auteuristes. Si encore la poésie qui se dégage de certains plans n'était pas gâchée par le dégoût profond suscité par l'accumulation de scènes ouvertement choquantes (transe, bouche filmée de très près, utilisation "ludique" de la nourriture, nudité sans esthétisme, etc...), mais il n'en est rien. Bravo à tous les courageux qui sont restés jusqu'au bout.
P.S.: La méthaphore du lait sur la peau noire utilisée, comme ici, sans discernement peut apparaître comme particulièrement raciste.

Ce film est une blague non ???? La couleur est annoncée dès le générique : une production "les films à un dollar" !! D'entrée un plan interminable de survol de l'île, suivi d'un plan d'une femme enceinte qui souffre. Puis une fête vaudou interminable également suivie du monologue insupportable de bêtise d'une vielle femme sur son lit, le tout filmé en gros plan... Derrière une scène débile où Sylvie Testud apprend à des enfants en costumes noirs à manger un hypothétique plat puis des remerciements sans fin... Ah oui, Je vous passe juste avant un long travelling sur le tuyau des douches, ca vaut aussi le détour !! Bref... j'ai tenu 40 mn. Un film atterrant, sans doute le 2ème plus grand désastre et malheur dans l'histoire du peuple haitien derrière le tremblement de terre !!! Sylvie Testud est pathétique dans cet abîme de bêtise affligeant... Au secours ! AU SECOURS !!!!

Ce film n'a pas d'histoire. C'est un "ressenti", un festival d'images. Il nous transporte dans un univers différent : très long plan (15mn) de survol d'Haïti ; arrivée dans une fête vaudou ; mélange de personnages, d'ambiances...

Il faut quelques minutes pour revenir dans le monde réel à la fin de la séance.

Difficile d'en parler plus. Je sais déjà qu'il fera partie de ces quelques films auxquels je pense régulièrement.