J’aime souvent rappeler que je trouve les films d’horreurs d’antan sont mille fois mieux que les daubes actuelles qu’on nous sert ces dernières années, à l’exception bien évidemment de James Wan. Mais j’ai tendance à oublier les années 90. Les films d’horreur de cette époque, y en a pas des masses et à part à les suites de franchises comme les éternels Freddy ou Halloween, difficile de trouver quelque chose d’original dans tout ça.
Cependant, un grand du cinéma d’horreur, Wes Craven réalise dans cette décennie, le fameux Scream qui deviendra sans doute le dernier grand slasher du précédent millénaire. Et comment mieux conclure cette génération d’horreur qu’en y faisant constamment référence tout en s’en moquant un peu. Clairement, j’ai adoré Scream, sans pour autant effrayé les foules, Scream réalise un tour de force au niveau de sa narration et de son suspens. Il suffit de voir les vingt premières minutes pour comprendre qu’on est là devant un film de qualité qui jouera avec les codes de l’horreur comme le fera Wan vingt ans plus tard (d’une autre manière). Sans pour autant abandonner les clichés idiots, Craven s’en moque et joue avec nous. Va-t-il oui ou non, utiliser ce procédé d’horreur vue mille fois dans d’anciennes créations. Il se permet même de se moquer de lui-même en parler de son chef d’œuvre « A Nightmare On Elm Street ». C’est dire si je me suis demandé plus d’une fois comment allait finir les personnages. Car, oui, on ne sait pas qui va survivre ou mourir. Car au lieu de faire tuer ses personnages bêtement un par un (car croyez-moi, il y en a des personnages dans ce film), Craven fait planer un doute constant qui ne sera résolu qu’à la fin du film : qui est le tueur ? Et encore une fois, Craven joue avec nous. Au lieu de nous donner des indices cachés qui nous permettrai de vaguement deviner l’identité du meurtrier,il fait carrément l’inverse, il fait tout pour que l’on accuse plusieurs personnages. A un moment, on croit que c’est lui, dix minutes plus tard, c’est un autre. Chaque personnage est un suspect et le scénario aime le rappeler.
Et c’est lors de cette révélation finale où tout s’éclaire, où tout prend un sens. Et que dire… bravo. C’était à la fois prévisible et imprévisible. Bien sûr qu’on avait soupçonné ce personnage, mais comme nous étions trop concentré à chercher l’identité, nous avions fini par oublier. Et c’est par une scène rudement bien mené que Craven nous dit clairement « je t’ai eu, pauvre spectateur qui pensait se retrouver face à un film d’horreur classique ». Et oui, j’ai aimé me faire avoir parce que c’est toujours un plaisir de se rendre compte de quelque chose quand on regarde un film. Quand on se rend compte que le scénario est merveilleusement bien mené pour que l’on ne sache pas comment ça se finit et qu’on soit surpris. Et c’est une chose que l’on voit de moins en moins dans les films d’horreurs, c’est ce suspens constant qui nous amène à nous demander « comment cette folie va prendre fin ? Qui va survivre ? ». Et c’est pour ça que j’aime autant les films d’horreurs d’antan, tout simplement parce qu’ils sont plus palpitants et que je me pose bien plus de questions que quand je regarde un Rec ou un Paranormal Activity où on sait d’avance comment ça va finir.
Et c’est ainsi que l’on peut reconnaître les grands réalisateurs de films d’horreurs, ils ont des idées et savent écrire. Alors pourquoi James Wan est le seul à savoir faire ça aujourd’hui ? Pourquoi je suis obligé de regarder des films d’horreurs sur ma télé dans ma chambre, alors que je pourrai en voir d’autre sur grand écran qui rendrait l’expérience plus intense ? Parce que les films d’horreurs ne savent plus nous captiver par un scénario. Parce que maintenant, ça ne compte que sur du sang et des jump scare. Et quand j’y pense, je n’ai vu aucun jump scare dans ce film et il est efficace. Merci Wes Craven. Merci d’avoir été un si bon réalisateur. Et merci de m’avoir fait rêver avec tes films, car ils sont bons, car tu es bon, parce que ton Freddy est un chef d’œuvre, et que ton Scream est peut-être l’un des films d’horreurs les plus virtuose et les plus grandiose dans ce domaine car il est particulier. Merci.