A travers cette comédie sentimentale, Steve Carell et Juliette Binoche nous démontrent que l’onirisme amoureux et le flirt ne s’appliquent pas qu’aux ados. L’un, père de trois jeunes filles, divorcé et encrouté ; l’autre, vivant au rythme des rencontres et des plaisirs simples de la vie. Lorsque l’opportunité réciproque les réunit enfin, l’ambigüité d’une nouvelle situation les éloigne à nouveau, paradoxalement sous le même toit. A moins que le destin soit une remarquable facétie, on réalise que les sentiments honnêtes éprouvés lors d’une rencontre en librairie peuvent s’éparpiller au grès de deux frères enjalousés par la même femme. Amour partagé ou cauchemar familial ? Une autre preuve évidente que l’amitié homme/femme n’est qu’une hérésie, démontrée sur le long terme par une attirance sous-jacente bien plus forte qu’une simple copinerie. Un film coquasse, gravitant essentiellement autour de lapsus et de jeux d’attirance ambiguës. Il parait évident que ce genre de famille nombreuse, ouverte à l’excès, et puritaine au possible, n’est pas un modèle d’idéalisme. C’est avant tout un ramassé de clichés d’une grande naïveté. Steve Carell et son air perpétuellement triste, entouré de parents attentifs, d’oncles et de beaux frères envahissants, de neveux turbulents, et de frères indiscrets, mène une vie sentimentale retranché sur le lui-même. Un exemple purement erroné où la vie sociale ne doit avoir aucun secret pour les uns et les autres. Mais cette histoire d’amour oscillante est aussi un agréable moment de sensiblerie, de partage humain, et d’humour crétin que l’on assaisonne avec beaucoup de bonne humeur. Outre ce côté vaudevillesque, c’est également une belle leçon de réconciliation avec soi-même pour ce père et ses trois filles. Agréable et bien joué. A voir. 4/5