Contrairement à ce que je prévoyais je suis sorti de ce film regonflé à bloc, et en étant un peu plus optimiste sur l'avenir. Je n'arrive pas encore à analyser pourquoi. Tout simplement peut être pour essayer de ne pas finir comme ça ? Car Avant que j'oublie n'est pas un film triste, au contraire et son histoire est celle d'un homme qui, finalement, veut vivre.
Comme dans le récent et magnifique 4 mois, 3 semaines, 2 jours, il n'y a ici pas de musique. Elle n'apparaîtra que pour la dernière scène pour la sublimer et la rendre encore plus magnifique. Cela ajouté à un gros point noir qui grossit lentement dans un long plan en guise de générique peut braquer d'entrée. Tout comme le sujet. Même si on est à mille lieue de ressembler au personnage principal ou à sa vie, son histoire peut toucher tous les homos. Cela risque d'être peut être plus difficile pour les hétéros. La première scène très longue, sombre, très ennuyeuse laisse présager le pire. Mais petit à petit on est pris par le quotidien de Pierre et on le suit avec intérêt entre sa solitude, ses anciens amants, ses amis et ses gigolos. Même s'il vit dans un milieu plutôt bourgeois et assez particulier, une foule de références et de clins d'oeil le rapproche un peu de ce qu'on a déjà vu ou croisé.
L'interprétation est un peu décalée, un peu théâtrale mais on s'y fait très vite. Les acteurs sont presque tous non professionnels, hormis Jacques Nolot et Marc Rioufol il n'y a aucune tête connue.
La mise en scène est très sobre, un peu froide, un peu rigide, très lente, avec de longs plans à la limite du contemplatif. Les dialogues sont à la fois très crus, souvent drôles mais toujours magnifiques et réalistes. La dernière scène sans dialogue elle, mais avec la seule musique du film, est d'une beauté glaçante, terrible, à la fois désespérée, tragique, mélancolique mais aussi pleine d'espoir pour l'avenir. En fait à l'image de l'histoire à laquelle nous venons d'assister.
Un film grave, mélancolique,intime.