Ce sont deux anecdotes qui ont donné à Laetitia Colombani l'idée du scénario. Pour la première, la réalisatrice était en tournée au Japon pour promouvoir son film A la folie, pas du tout. C'est là qu'elle rencontra une jeune comédienne japonaise qui était harcelée par un fan qui s'en prenait aussi à d'autres très grandes stars. "Quelque temps plus tard, à Los Angeles, je suis allée chez CAA, l'une des plus grandes agences de représentation, dont je suis sortie tard, se souvient la cinéaste. L'immense bâtiment était sur le point de fermer et j'ai croisé un agent d'entretien. Il allait se retrouver seul au milieu de ces bureaux déserts, remplis d'adresses, de contrats, de scénarios destinés aux plus grandes stars du monde. J'ai pensé à l'utilisation qu'il pourrait en faire... C'est ainsi qu'est née l'idée de l'univers du fan confronté à celui des actrices dans une comédie dont le thème serait l'obsession."
Pour le rôle de Robert, Laetitia Colombani porta son dévolu sur Kad Merad après le succès de Je vais bien, ne t'en fais pas. "Je le découvrais capable de passer de beaucoup de loufoquerie à une grande sobriété très introvertie, et cela m'a intriguée, se souvient la réalisatrice. Et de poursuivre sur sa rencontre avec le comédien : "Christophe Rossignon, qui avait produit le film de Philippe Lioret et produisait le mien, l'a appelé un soir pour lui proposer le scénario. Kad l'a lu immédiatement et a rappelé dès le lendemain matin pour accepter le rôle. Je l'ai rencontré pendant deux heures et sa manière de parler du personnage, de l'incarner déjà m'a convaincue qu'il était Robert – Monsieur Tout-le-monde avec un grain de folie mais aussi beaucoup d'émotion. C'est son humanité qui permet au public de s'identifier à lui. Robert est le fil rouge du film. Malgré tout ce que ce fan commet - détruire la voiture d'un journaliste, provoquer la rupture d'une actrice avec son fiancé... - on devait sentir qu'il n'était pas vraiment dangereux. Au fond, il est dans son monde, et même s'il va loin, on doit être avec lui. Avec une très grande sincérité, Kad défend parfaitement ce personnage qui aurait pu, sans lui, devenir pathétique, inquiétant ou malsain."
Catherine Deneuve a lu une première fois le scénario mais l'a refusé, parce qu'il lui semblait que l'évolution des actrices devait être mieux différenciée. Dans la version qu'elle avait lue, les actrices n'apprenaient rien de Robert alors qu'il apprenait beaucoup d'elles. Elle a donc poussée Laetitia Colombani vers une réflexion plus approfondie qui l'a d'ailleurs amenée à réduire le nombre initial de quatre actrices à trois et à entrer plus profondément dans la vie de chacune. La cinéaste s'est remise à l'écriture pendant six mois, au bout desquels le producteur Christophe Rossignon et elle lui ont demandé de bien vouloir relire ce scénario. C'est là qu'elle a accepté le rôle.
Laetitia Colombani avait depuis longtemps envie de travailler avec Emmanuelle Béart, "cette actrice magnifique, à la sensibilité à fleur de peau, d'une intensité incroyable à l'écran". "Je ne l'avais jamais vue dans une comédie, mais j'étais sûre qu'elle avait un éclat, quelque chose de pétillant, une luminosité que je voulais montrer, confie la cinéaste. J'ai retravaillé son rôle pour lui donner plus d'humanité, montrer qu'elle avait des problèmes de coeur comme tout un chacun. Son personnage est au faîte de sa gloire et il lui est difficile de rencontrer l'homme qui pourrait satisfaire son désir de maternité. Ce rôle est d'ailleurs en partie inspiré par l'engagement d'Emmanuelle vis-à-vis des enfants, notamment en tant qu'ambassadrice de l'Unicef."
Pour le rôle de Violette Duval, Laetitia Colombani recherchait une très jeune comédienne qui puisse apporter fraîcheur, ingénuité, spontanéité et naïveté. "En admiration devant les deux autres, elle se retrouve au milieu des conflits, précise la cinéaste. Elle devait être suffisamment jeune pour être nouvelle dans l'univers des castings et se voir dépasser par d'autres personnes plus connues. C'est l'ingénue Agnès de "L'Ecole des Femmes" qui, révélée par ce film, deviendra elle aussi une actrice très connue. Il était également important de montrer que Robert, ce fan admiratif des grandes actrices, possède un flair et mise sur elles, grâce à une intuition juste. J'avais vu Mélanie Bernier dans la série "Vénus et Apollon", dans "Marie Besnard, l'empoisonneuse" et Sa Majesté Minor de Jean-Jacques Annaud. Elle est d'une beauté lumineuse et son énergie est très communicative."
Parmi les seconds rôles, on découvre Patrice Leconte faisant ses premiers pas d'acteur. Laetitia Colombani explique comment lui est venue l'idée de faire jouer ce cinéaste : "Je connais bien Patrice Leconte, car, après avoir vu mon premier film en salle, avec une élégance qui lui ressemble, il m'avait appelée pour me féliciter. Cette démarche vraiment généreuse m'avait touchée et c'est naturellement vers lui que je me suis tournée pour le rôle du célèbre réalisateur. J'adore ses films et il est d'une générosité et d'une humanité rares. Il n'était jamais apparu à l'écran. Il l'a fait pour moi en me disant que c'était le début et la fin de sa carrière d'acteur !"
Avant que Kad Merad n'accepte de jouer le personnage de Robert, le rôle avait été proposé à Jean Dujardin qui l'a finalement décliné. Sophie Marceau et Monica Bellucci étaient pour leur part pressenties pour camper deux des trois comédiennes dont est épris ce fan.