Coécrit avec Karine Sudan, qui signe habituellement le montage des documentaires de Jean-Stephane Bron, Mon frère se marie est le premier long métrage de fiction du réalisateur. Celui-ci n'avait, jusqu'à présent, fait que des documentaires.
Thanh An , qui joue le rôle de l'oncle du marié, a débuté sa carrière à l'âge de 9 ans, et est très connu au Vietnam pour être un acteur comique de show télévisé. Man Thu, la mère du marié a quand à elle, démarré sa carrière à l'âge de 16 ans et est célèbre pour être une grande actrice de théâtre et de cinéma vietnamien.
Pour Jean-Stephane Bron, Mon frère se marie est " plus qu'une fable sur les leurres de l'image idyllique de la famille, ou de la Suisse vue comme Paradis terrestre, le regard de Madame Nguyen pose la question de notre désir de croire aux histoires qu'on nous raconte, même si on se doute qu'elles ne sont qu'illusions..."
Jean-Stephane Bron précise qu'il a tenu à trouver, pour les rôles de la mère et de l'oncle, des acteurs vivant au Vietnam, et non à Paris comme on le lui avait conseillé à plusieurs reprises, pour des questions de facilité. Le réalisateur avoue que ses obsessions de documentariste ne lui ont pas toujours facilité la tâche. En constante recherche de réalité, le choix des acteurs a été un travail fastidieux puisque pour lui, "la vérité de la famille du film devait s'inscrire dans la concordance des physiques, des yeux, du nez, mais aussi des expressions, des gestes, des regards... " Il a alors dû rechercher des acteurs ayant réellement des airs de famille les uns avec les autres.
Mon frère se marie est, selon le réalisateur, un drame qui prête parfois à rire, ou une comédie qui prête parfois à pleurer. Jean-Stephane Bron s'est inspiré de la citation d'Oscar Wilde : "Pour faire pleurer le lecteur, il faut l'avoir fait rire" et a essayé d'emprunter cette voie.
Dans le film, les dialogues sont épurés de toute explication sur les causes de l'éclatement de la famille. Jean-Stephane Bron avoue, qu'il ne voulait pas trop identifier cette famille afin qu'elle ne soit pas trop marquée, et que le spectateur puisse s'approprier l'histoire pour y projeter la sienne.
Le réalisateur a souhaité ancrer sa première fiction dans ce qui lui était proche : la famille. Il a débuté de la même manière avec ses documentaires puisque qu'il a commencé par filmer un voisin, puis un ami, et a ensuite élargi son horizon à des inconnus vivants en Suisse romande, puis à la Suisse entière avec son documentaire Le Génie helvétique.