On est un vendredi soir, fatigué, je décide enfin de regarder un film qu'on m'avait conseillé à maintes reprises et il me semble même avoir entendu un "chef-d'œuvre" s'échapper. J'étais hyped, comme on dit en anglais, a l'idée de découvrir cette histoire, celle d'un homme quittant le monde civilisé en quête d'un bonheur simple, mais plus grande en fut la chute.
En effet, Into the wild est un des pires films qu'il m'ait été donnée de voir. Des mauvais films il y en a beaucoup et pour la plupart ce n'est pas grave car on les oublis. Mais celui-ci, je pense que je m'en souviendrais longtemps.... Dans ce sens, il aura au moins le mérite de m'avoir fait réfléchir, réfléchir à se que je trouvais si détestable et il m'aura fallu plusieurs jours pour bien le comprendre.
Sachez juste que dans cette critique je ne vais pas m'efforcer à résumer l'histoire car si vous lisez ceci, c'est que vous avez vu le film et si ce n'est pas le cas sachez juste que je ne l'ai pas aimé. Allez vous faire votre propre avis maintenant
Pour commencer, il faut comprendre l'intention du film et c'était la 1ère chose que j'ai entrepris. Après tout, à quoi bon reprocher à un film de ne pas faire quelque chose qu'il n'a nullement l'intention de faire ? D'abord, il est important de souligner que Into the Wild n'est PAS un film sur la nature, son titre le résume bien, "Into" se traduisant davantage par "vers" que "dans". Au contraire Into the Wild est un film sur l'humain, plus particulièrement un humain appelé Christopher McCandless. Il cherche à montrer sa libération de la civilisation et du capitalisme qui l'intoxique et sa fuite vers la nature. C'est donc un film sur son chemin vers l'émancipation.
Ce choix, bien qu'il ait le mérite d'exister, je ne le comprends pas. Je ne le comprends pas car l'histoire de cette émancipation, ce chemin vers la liberté est cruellement plat. C'est le principal défaut du film que de s'attarder sur une histoire déjà-vu, des personnages clichés, des interactions prévisibles et totalement tirés par les cheveux (sa maman femme au foyer, le papa violent qui aime sa voiture, Chris qui change la vie des gens qu'il rencontre en une discussion, Kristen Stewart qui se mord les lèvres, la liste peut continuer longtemps).
Pour moi, Into the Wild n’était ni plus ni moins qu’un un caprice d’adolescent raconté comme si c’était la quête pour le Graal. On a le droit de ne pas être heureux dans notre société, on a le droit de s’en marginaliser mais il n’y a pas sujet à en faire un film. Il y aurait eu de quoi raconter si on nous expliquait ce que la liberté d’être seul apportait de plus. Cependant, on se contente de montrer Chris faire des bruits de loup… serait-ce donc ça le bonheur le plus pure ?
J’ai trouvé la fin particulièrement magnifique car elle invalide tout ce que le film s’efforçait de mettre en avant.
Chris meurt comme une m**** en plein milieu de nulle part puisqu’il mange, par erreur, une baie empoisonnée.
C’était beau car ça donnait énormément de valeur à notre modèle social qui nous est vendu comme atroce et inhumain. Et bien au moins,
on n’y meurt pas en mangeant des fruits.
Ce film fait mal car il est au mieux paresseux et au pire malhonnête. Le thème du retour a la nature m’est cher et je pense qu’il y a énormément de choses critiquables dans la manière dont nous vivons. Et voir de mes propre yeux ce thème se faire traiter sans la moindre once de respect (ou de talent ?) n’était pas très agréable.