Un film résolument moderne, qui s'affranchit de tous les canons de l'écriture scénaristique en cours dans l'immédiat après guerre. Devenu banal (voire indigeste ) depuis les années 1970, la simple chronique d'une vie quotidienne (içi d'un jeune couple parisien) n'existait tout simplement pas en 1947. Le cinéma , dans un résumé assez grossier, oscillait alors entre le mélo et la comédie de boulevard.
Or ici, au bout de 50 minutes, aucun élément dramatique, aucun ressort particulier, simplement un couples de jeunes qui s'aiment, dans un petit logement, l'évocation de leur travail et de leurs amis. Un tableau très vivant et tout à fait contemporain, avec l'odeur du rationnement et du retour à la vie.
Surgit une intrigue assez banale, celle du billet gagnant égaré, prétexte à un aller retour aux rêves et à la déception de gens peu fortunés , avec l'image forte des désirs inscrits à la craie, effacés le lendemain
Si ce film m'est si cher, c'est qu'ils montrent des gens sans le sou et sans confort heureux, et pourquoi ne le seraient-ils pas étant jeunes , en bonne santé, amoureux et pleins d'amis? Aujourd’hui la pauvreté est considéré comme le fléau ou la disgrâce majeur , au delà de la maladie de l'isolement ou du manque d'amour et le cinéma français la montre ainsi, comme si l'argent était la valeur supréme
un très joli film