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reymi586
467 abonnés
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4,0
Publiée le 2 août 2010
Dans cette impressionnante reconstitution d'une descente aux enfers qui allait durer deux ans, Winterbottom cale le récit sur l'essentiel : les mille et une manières de démantibuler un individu, corps et âme.
Je gonfle volontairement la note parce que ce docu/film est absolument indispensable et aussi courageux, quelque part. En tout cas c'était le premier du genre sur le sujet.
En tant que spécialiste du documentaire épatant,Michael Winterbottom ne pouvait se louper sur "The Road to Guantanamo",tant les enjeux sont importants.Même s'il s'en défend,il s'agit là de dénoncer les pratiques des Etats-Unis en matière de sécurité extérieure,et dans sa manière arbitraire d'emprisonner les suspects.Ainsi,trois jeunes anglais en partance pour le Pakistan seront confondés,jetés dans la prison maudite,avec leurs illusions jetés à la poubelle,corps et âmes démantibulés.Si la partie réaliste provoque l'effroi,la partie fictionnelle sent la manipulation et le cheap.
Michael dénonce ici les abus de pouvoir inquilifiables des Américains qui depuis une demi douzaine d'années retiennent plusieurs centaines de prisonniers sans aucun respect des règles internationales (ni même des règles américaines, encore moins de la plus élémentaire humanité). Le 11 septembre sert de justification à ces séquestrations arbitraires. En ce sens, on ne peut qu'adhérer à cet objectif. Et peu importe que les héros du film soient coupables (de quoi ?) ou innocents. Ce qui importe c'est la méthode employée par les américains. C'est ça le pays de la liberté, le chantre de la démocratie ? Et les images de Winterbottom nous renvoient à quelques scènes vues dans les journaux télévisés puis vite oubliées (et dont les responsables se sont fort bien tiré). Et l'on ressort de ce film un peu plus dégoûté de ce monde pourri où les puissants peuvent tout se permettre (mais ce n'est pas nouveau, déjà Jean de La Fontaine dans "les Animaux malades de la Peste" concluait "Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. "
Cette histoire vraie vous glace les veines et vous soulève un sentiment d'incomprehension envers ce pays devenue complétement dingue depuis le 11/09/01.
L'idée est bonne mais le message ne passe pas du tou. L'histoire ne m'a pas vraiment touchée malgré quelle soit tragique mais j'ai trouvé le sujet très mal traité et on ne s'attache pas du tout aux personnages peut-être parce que ce long métrage oscille entre documentaire et film dramatique, ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas !
Passez moi le terme, mais ce film est un véritable coup de pied dans la gueule. Malgré quelques incohérences ou plutôt maladresses au début (certainement liées à la volonté du réalisateur de recréer exactement des faits basés sur des témoignages partiels), Road to Guantanano touche, émeut, écœure, révolte. Parce que les droits de l'homme ne sont respectés nulle part, même pas en occident, il faut des films pour dénoncer. A mettre entre toutes les mains
L'éprouvante odyssée des 3 anglais envoyé à Guantanamo et film tiré de leur expérience. On entre dans la folie Américaine avec la peur de l'étranger où les mesures de sécurité sont affolantes et surprenantes ! On veut de résultat et quelque soit le prix. On regrettera que le film soit monté comme un documentaire (vraiment dommage) et que le début soit très longuet et inutile pour la majeur partie. 2.5/5 toutefois mais ne m'a pas accroché !!!
Bientôt cinq ans que les attentats du 11 septembre ont eu lieu, et cest avec The road to Guantanamo que Michael Winterbottom & Mat Whitecross nous font revivre le destin tragique de quatre Anglais dorigine Pakistanaise, arrêtés en Afghanistan puis transférés à Cuba, dans la prison de Guantanamo. Fiction ou reconstitution, le film est ponctué de témoignages émanant des trois victimes (la quatrième ayant disparu lors dun raid). Un film poignant, nous faisant revivre leurs incarcérations vraiment honteuses, une prison hors normes aux allures de zoo (des prisonniers cloîtrés pendant des semaines, sans pouvoir marcher, dans des cages sous le soleil ardent), une prison où les droits de lhomme sont bafoués. Au final, on repartira avec un goût amer, tant de cruauté envers de jeunes innocents. Les réalisateurs (qui ont par ailleurs reçus lOurs dArgent à Berlin) noublieront pas de rappeler quà Guantanamo, cest avant tout : 750 incarcérations, quà lheure daujourdhui ils sont 500 et quil ny a eu que 10 inculpés ! Tout cela pour en arriver là ! !
L'outil pédagogique est sans doute indispensable mais la forme employée, celle du docu-fiction, ravira tata Chantal adepte de la génération Anne Sinclair ou de l'ineptie hypocrite des journaux télé actuels, mais jamais le cinéphile adepte d'un journalisme d'investigation sans effet séducteur et qui fait cruellement défaut à notre "démocratie".
Il serait tentant dironiser sur le destin des infortunés jeunes gens entraînés dans la triste aventure que met en images Winterbottom. Ne sont-ils pas des petits délinquants de Birmingham, en liberté surveillée, qui partent presque par hasard dans le pays de leurs pères, le Pakistan ? Et peut-on vraiment penser quune fois sur place, ils ont juste fait une petite excursion en Afghanistan pour la beauté du paysage ? Quils ont juste voulu aider les Afghans dans le besoin ? Ils nétaient pas seulement « au mauvais endroit au mauvais moment » mais à Kandahar quelques semaines après le 11 septembre, après avoir écouté les discours enflammés dun imam. Ces réserves faites, et après avoir dit que la méfiance des Américains pouvait se comprendre, il est impossible de cautionner les méthodes employées avec les suspects incarcérés à Guantanamo. Méthodes contraires aux principes du droit, tortures physiques et psychiques, intimidation (des scènes dinterrogatoire ne manquent pas dhumour noir : lofficier « britannique », la jeune femme à la voix doucereuse). On a reproché au réalisateur de ne pas avoir remis en cause les récits des trois hommes. Mais dautres témoignages sont venus les corroborer. Ce nest pas faire de lanti-américanisme que de dénoncer les horreurs de Guantanamo. Une grande puissance qui se veut démocratique ne peut sabaisser à faire fi du droit, sabaisser au rang des terroristes quelle combat et détenir sans preuves et sans procès des suspects. La réalisation du film est prenante et efficace. La première partie est pleine dironie et de drôlerie, relatant lerrance et les mauvais choix successifs des trois hommes. On bascule ensuite chez Kafka ou chez Staline. Les Américains, après avoir ignoré ce qui aurait dû leur sauter aux yeux avant le 11 septembre, une considérable menace dattentat, passent dun extrême à lautre. Dans ce cas précis ils auront fait de jeunes un peu paumés des musulmans pratiquants. Je me demande si cétait le but recherché!
Michael Winterbottom continue son oeuvre engagée avec ce brûlot contre les Etats-Unis, justement accusés par le cinéaste de ne pas respecter les droits de l'homme et la convention de Genève. Ce film est salutaire afin de dénoncer toutes les dérives induites par la lutte anti-terroriste. Pourtant, si le cas de ces trois hommes accusés à tort est bien sûr exemplaire, le cinéaste a choisi de montrer, parallèlement à la fiction, des images des véritables victimes de cette méprise. Ce procédé ne permet pas au spectateur de s'impliquer émotionnellement dans ce qu'il regarde et leurs interventions apparaissent souvent comme une paraphrase de ce qui est présent à l'image. Cette structure mêlant reportage et fiction alourdit sérieusement le tout et ce refus de choisir est quelque peu destabilisant. Autrement, le film est tout de même de salubrité publique car il permet de révéler des agissements qui ont un écho encore plus grand depuis aujourd'hui puisqu'on vient d'annoncer aux infos le suicide de trois détenus de cette prison de Guantanamo, encore une épine dans le pied des ricains.
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4,0
Publiée le 16 décembre 2020
Il est totalement fascinant de voir comment l'histoire se déroule et l'épreuve de cet homme Murat contre lequel les Américains n'avaient aucune preuve autre que la culpabilité d'association et d'être au mauvais endroit au mauvais moment. Désaffecté et désenchanté dans sa ville natale de Brême et avec sa vie de videur dans une boîte de nuit Murat se tourne avec toutes les bonnes intentions pour trouver un sens plus profond à la religion de l'Islam. On ne nous donne pas tous les détails mais Murat semble bientôt se retrouver en compagnie de personnages louches qui ont plus à offrir que ce qu'ils promettent. Finalement les cinq années de détention et de torture de Murat deviennent une fin en soi. C'est un excellent film et cela m'a rappelé un autre film récent Hannah Arendt sur le procès d'Adolph Eichmann. Là aussi Eichmann faisait simplement son travail en suivant les ordres pour un bien idéologique plus grand. Ironiquement c'est le rôle de l'interrogateur. Tout ce qu'il veut c'est obtenir des aveux de Murat afin de pouvoir accomplir la tâche qui lui a été confiée et de retourner chez lui, aux Etats-Unis auprès de sa femme et de sa fille. Pour lui peu importe que Murat soit coupable ou innocent. Survivre à Guantanamo m'a fait réfléchir au fait que sans une réflexion approfondie nous sommes condamnés en tant qu'espèce. Nos moyens technologiques de destruction sont devenus trop puissants pour la pensée tribaliste selon laquelle nous sommes toujours bons et les autres mauvais. Le bien et le mal résident en chacun de nous. Ce n'est qu'en pensant et en nous examinant nous-mêmes que nous pouvons distinguer le Bouddha de la Bête qui est en nous...
L'intérêt humanitaire du film est évident, l'intérêt cinématographique moins. Certes le témoignage se fait dans la durée mais en tant que spectateur, cela devient ennuyeux. Ce film permet d'approcher l'histoire actuelle de Guantanamo et de comprendre la bêtise du traitement en masse et sans ménagement des Américains...
Welcome to Wonderland. Après Sarajevo ( en plein marasme), le très engagé Michael Winterbottom retourne "in this world" ( post- 11 septembre), aux confins du Pakistan et de l'Afghanistan. La région est la cible des bombardements américains, qui ont fait d'Oussama Ben Laden leur cheval de bataille dans la guerre contre le terrorisme. C'est dans ce contexte inhabituel que quatre Anglais, d'origine pakistanaise, partent célébrer le mariage de l'un d'eux sur leurs terres d'origine. Comme la curiosité est un vilain défaut, ils ont la drôle d'idée d'aller observer ce qui se déroule à la frontière de ces deux pays. Ayant la tête de l'emploi, le cauchemar ne fait que commencer. Ils vont rejoindre la faune pénitentiaire de Guantanamo composée, soi-disant ( selon les dires de G. W. Bush), des plus grands assassins. Malheureusement, ce pamphlet "antiaméricanisme" a les défauts de ses qualités. Si les critiques incombées à l'encontre de la première puissance mondiale sont fondées et indiscutables, c'est le traitement à sens unique qui finit par lasser. Sans tomber dans le panneau du didactisme, on ne peut que déplorer le manque de points de vue. En effet, tous les protagonistes font partie du même camp, annihilant de la sorte toutes confrontations de pensées. On quitte ce pseudo-documentaire le sourire en coin quand on se remémore les paroles prononcées par Donald Rumsfeld: "Les traitements à Guantanamo sont humains et pour la plupart conformes à la Convention de Genève". Dans le genre asservissement psychologique, préférez l'incontournable "Punishment Park".