L'Héritage s'intitulait à l'origine L'Ame perdue du sommet, mais ce titre n'a finalement pas été retenu lors de la sortie en salles du film.
Originaire de Tblissi en Géorgie, Gela Babluani est le fils du metteur en scène Témur Babluani, à qui l'on doit entre autres La Migration des moineaux, sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes en 1988, et Le Soleil des veilleurs, Ours d'Argent à Berlin en 1993.
Gela Babluani a 17 ans quand son père l'envoie avec ses trois frères étudier en France. A Paris, l'adolescent écrit beaucoup, s'enthousiasme pour la langue française et s'intéresse au cinéma. Ses références restent celles du septième art soviétique, des grands films en noir et blanc, muets, qu'il découvrait sur grand écran à Tblissi avec son père.
Il monte rapidement une structure de production, Les Films de la Strada, et réalise son premier court métrage, A fleur de peau, en 2002. 13 tzameti est son premier long métrage. Récompensé par le Lion du Futur au Festival de Venise 2005 et par le Grand Prix à Sundance en janvier 2006, ce film choc s'est vendu dans plus de 20 territoires dans le monde et bénéficia d'une importante sortie aux USA en juillet 2006.
Dans une interview accordée à AlloCiné lors de la sortie en salles de 13 tzameti, Gela Babluani parlait en ces termes de L'Héritage : "C'est un film qui parle du destin, de choses qu'on n'a pas réellement choisies et qui s'imposent à nous. On y apprend qu'avec les meilleures intentions du monde, on ne parvient pas nécessairement aux meilleurs résultats mais à l'effet contraire. C'est également une réflexion sur la nature humaine et sur la façon d'être, ce qu'on accepte et ce qu'on ne peut pas accepter."
Témur Babluani parle de L'Héritage en ces termes : "Une volonté de rompre avec le désespoir, avec cet étouffement infini, qui me suit, me court après, qui ne me lâche pas, depuis que j'ai appris à être un homme... Le passage dans un monde violent, les crimes prémédités... C'est un enfant, un enfant pas comme les autres, un enfant responsable, naïf mais conscient, fier... Face à la vie, face au destin que l'on finit par accepter... Un autoportrait, pas une autocritique... Un autoportrait avec des couleurs pâles, passées... Une volonté de repeindre..."
"Comme dans ses autres longs métrages, le monde de Témur Babluani est un monde de violence, explique Jean Radvanyi, professeur à l'INALCO et coordinateur du cinéma géorgien au Centre Georges Pompidou à Paris. Violence sociale de la guerre civile (celle des années 1920 et celle du début des années 1990) de ses premiers films ou violence intérieure de ses héros en perpétuel déséquilibre. Mais cette violence est toujours teintée de tendresse comme celle des petits gestes du jeune homme qui accompagne son grand-père à la mort. Et c'est bien ce mélange de violence et de tendresse qui fait tout le prix des films de ce réalisateur géorgien àdécouvrir."
Georges Babluani, qui incarnait également le héros du jeu macabre 13 tzameti, précédent film du cinéaste Gela Babluani, n'est autre que son jeune frère.
Gela Babluani retrouve ici le comédien Augustin Legrand qu'il a eu auparavant l'occasion de diriger dans 13 tzameti. Ce dernier incarnait alors un homme de main nommé José.