Isolation a remporté le Grand Prix du meilleur long métrage au festival du film fantastique de Gérardmer en 2005.
Même si Isolation reste un film de fiction, le thème du clonage reste suffisamment porteur pour que le spectateur fasse un parallèle évident avec la réalité. Le réalisateur Billy O'Brien a donc joué la carte du réalisme afin de donner à son film une très grande crédibilité " Isolation présente un atout certain : sa crédibilité est universelle. Tout le monde est prêt à croire que se déroulent, "quelque part", des expériences ultrasecrètes et potentionnellement dangereuses. Partant de là, j'ai essayé de parer cette histoire d'un maximum de réalisme, de façon à la rendre aussi vraisemblable que possible."
Pour traduire l'aspect réaliste du film et le sentiment d'isolation, la plupart des scènes ont été tournées en décor naturel, comme le précise la productrice Ruth Kenley-Letts : " Tout a été tourné sur place, en décors naturels, hormis trois scènes qui se déroulent à l'hôpital, dans la forêt et dans un décor très particulier, qui n'apparaît qu'à la fin du film et pour lequel il fallu reconstituer une partie de la ferme en studio."
Le casting de Isolation est un élément fondamental pour le film. En effet, puisque l'action ne s'opérait qu'à travers cinq protagonistes, les acteurs devaient afficher une personnalité réaliste et crédible. Le réalisateur Billy O'Brien souligne l'importance des acteurs "Isolation est un film de genre très dépouillé. Sa simplicité fait sa force. L'action se déroule dans une ferme et confronte cinq personnages -- le fermier, la vétérinaire, le savant, le voyageur et sa copine -- en qui le spectateur doit croire sans réserve. Cela demandait des interprètes solides.".
Les couleurs jouent également un rôle fondamental dans l'atmosphère unique de Isolation. Selon le chef décorateur, Paul Inglis " Nous avons décidé qu'il serait aussi froid et "scandinave" que possible : un minimum de couleur dans la ferme, avec seulement de petites touches de bleu ou de vert. Nous avons privilégié les textures et multiplié (remplacer par) les éléments translucides. Le décor n'a globalement rien de confortable ni d'accueillant. Alors que les intérieurs irlandais présentent généralement des tonalités crémeuses ou brunes, nous avons opté pour un bleu très sombre sur lequel se détache encore mieux le visage de Dan (John Lynch)"
Afin de rendre les lieux inhospitaliers au possible et de conférer un sentiment de claustrophobie au film, il a été important de travailler l'aspect visuel global de Isolation. Robbie Ryan, le directeur de la photographie, évoque ses efforts pour maintenir ces effets : "Pour souligner l'austérité du lieu et en renforcer l'aspect inquiétant, nous avons tenté une approche visuelle originale. L'une de nos premières options consista à tourner caméra à l'épaule, sans verser pour autant dans le style documentaire, avec force mouvements d'appareil et cadrages erratiques".
Isolation, comme le titre l'indique, joue beaucoup sur le sentiment d'isolement et de solitude. A cet effet, le choix du décor s'est avéré primordial dans l'élaboration du film. C'est ainsi que le réalisateur ont visité pendant trois semaines des fermes irlandaises particulièrement réputées pour leur côté "coupées du monde" qu'elles inspirent. C'est ainsi qu'ils repèrent Le Manoir Kilbride dans les environs de Dublin, site idéal pour le contexte du film " Il nous fallait avant tout, un bâtiment principal d'allure fonctionnelle, aussi peu pittoresque que possible, possédant une bonne laiterie et plusieurs grands hangars. Par chance, la ferme que nous avons trouvée présentait toutes ces qualités" nous explique Paul Inglis, le chef décorateur du film.
Les effets spéciaux ont été réalisés sous la supervision de Bob Keen, à qui on doit les maquillages des films horrifiques Hellraiser et Highlander.
Afin de conférer un aspect réaliste optimal aux scènes d'horreur, le réalisateur s'est mis d'accord avec les responsables des effets spéciaux pour ne pas utiliser des effets numériques. Le maquilleur Bob Keen s'exprime à ce sujet : "Il avait été décidé dès le départ d'exclure les effets numériques, de manière à conférer un maximum de réalité physique à l'image (...) Le film demanda quantité de recherches et de préparation minitieuse. Il fallut trouver des solutions originales du fait que l'horreur revêt ici un visage inédit. A quoi s'ajoutait la contrainte d'une représentation exacte d'un bétail familier (...)". C'est ainsi que Bob Keen et son équipe ont peaufiné les effets spéciaux pendant 14 semaines en se basant sur une grande variété de matériaux tels que le silicone, la fibre de verre, le caoutchouc...
Puisque les procédés numériques ont été, par choix, proscrit dans l'élaboration des effets spéciaux de Isolation, l'équipe a eu recours à l'utilisation des animatroniques (des automates radiotélécommandés) pour représenter les différents mutants du film. Le responsable des effets spéciaux, Bob Keen explique sa démarche "On ne les voit pas très longtemps à l'écran (...) mais il nous les fallait pour illustrer l'évolution de la créature. La phase finale nécessita la fabrication de 8 versions différentes, certaines télécommandées, d'autres capables d'évoluer dans l'eau, de se déployer ou d'accomplir des actions spécifiques le temps d'un plan (...)". Afin que ces robots automates prennent vie et "remplacent" le bétail vivant, l'équipe a utilisé un procédé en montage serré en alternance de plans des bovins vivants et des plans de créatures animatroniques. Le producteur Bertrand Faivre s'exprime sur cette difficulté de parcours "C'est un challenge de mêler ainsi créatures animatroniques et espèces vivantes car l'animatronique, aussi réaliste soit-elle, ne peut rivaliser avec le vivant. Les enchaînements sont particulièrement délicats, et le proble a consister à les rendre aussi fluides que possible.".