La saga de Narnia a été publiée entre 1950 et 1956 et c'est la deuxième série de livres la plus vendue dans le monde. Editée à près de 100 millions d'exemplaires et en 35 langues, la saga de C.S. Lewis est considérée comme l'un des classiques les plus imaginatifs de la littérature. En outre, le premier film a rapporté plus de 745 millions de dollars dans le monde et ce sont près de 100 millions de billets qui ont été vendus, dont 5.6 en France.
Andrew Adamson, le réalisateur, a fait évoluer les personnages et le monde du film : "La grande force de ce film est de prolonger l'univers d"jà découvert, de le révéler sous un autre angle, et d'y ajouter une puissance émotionnelle inédite. Les Pevensie voudraient pourtant retrouver le monde qu'ils ont connu dans le premier chapitre, mais Narnia a changé et ils devrontt l'accepter. Je pense qu'avec ce roman, C.S. Lewis voulait parler de la transition entre l'enfance et l'âge adulte et du fait qu'il faut savoir abandonner certaines choses pour grandir".
C'est Andrew Adamson qui l'avoue : trouver l'interprète du Prince Caspian ne fut pas une mince affaire. "Le casting a été très long. Nous avons cherché en Argentine, en Italie, en France, en Espagne et en Angleterre. C'était un rôle difficile à distribuer parce que je voulais une personne capable de s'intégrer facilement à notre petite famille d'acteurs". Et Ben Barnes (découvert dans Stardust) s'est imposé de lui même lors des entretiens.
Afin d'éviter d'éventuelles fuites de la part d'indélicats, la préparation et le tournage du film ont longtemps été nommés sous le nom de code "Toastie", que l'on pourrait approximativement traduire par "toasté dans un grille pain".
Le premier volet des aventures de Narnia comptait 60 à 70% d'images réalisées en studio. Pour ce second volume, les proportions sont inversées, puisque il y a beaucoup plus de prises de vues réelles. Le tournage s'est donc étendu sur sept mois, de la Nouvelle-Zélande à la Slovénie, en passant par la Pologne et la République Tchèque.
Les 130 figurants qui interprètent les créatures ont nécessité chaque jour plusieurs heures de maquillage. Howard Berger, le maquilleur (oscarisé pour son travail sur le premier film), a travaillé avec une équipe de 50 personnes et a supervisé 4600 sessions de maquillage tout le long du tournage. A lui seul, l'acteur Warwick Davis passait chaque jour 3 heures et demie au maquillage pour se faire poser les prothèses faciales qui le transformaient en Nikabrik, le nain noir.
C'est Isis Mussenden (Shrek, Shrek 2) qui a supervisé la création des costumes du film, et notamment ceux des Telmarins (l'armée de Miraz) pour lesquels elle s'est inspirée des oeuvres du peintre Le Greco. Les principaux acteurs et actrices ont nécessité pas moins de 1042 éléments de costumes différents, le plus souvent confectionnés à la main.
L'acteur Warwick Davis (Nikabrik) a interprété pour la BBC les rôles de Reepicheep et Glimfeather dans les téléfilms "Prince Caspian and the Voyage of the Dawn Treader" (1989) et "The Silver Chair" (1990). Ce n'est donc pas son premier voyage dans le monde de Narnia.
La scène finale du film, que l'on ne dévoilera évidemment pas, a été tournée à près de deux heures de route de la ville de Prague, en rase campagne, dans une clairière et un pré. Lors des repérages, la production loua des terres auprès d'un agriculteur, qui servaient en temps normal à faire paître ses moutons...Pour l'anecdote, elle lui demanda de laisser l'herbe pousser pendant plus de six mois. Par ailleurs, le terrain étant peu facile d'accès car situé en plein dans les bois, l'équipe du film a dû construire une route menant jusqu'à une grande clairière de plusieurs hectares, où elle devait emménager le temps de tourner les scènes.
Selon le créateur des décors Roger Ford, cité en 1995 à l'Oscar des meilleurs décors pour son travail sur Babe, le cochon devenu berger, le château du cruel roi Miraz (incarné par Sergio Castellitto) est fortement inspiré du célèbre château de Pierrefonds, situé en Picardie entre Compiègne et Soissons. Il fut construit au XIV-XVe siècle, aux alentours de 1395, pour s'achever en 1406. Dans le film, le château possède d'inquiétantes gargouilles et des aigles, "dont l'aspect s'inspire fortement du style fasciste des années 30" explique Roger Ford. De même, on y trouve aussi des sculptures de Lions; un clin d'oeil à l'animal qui personnifiait la Grande-Bretagne dans les diverses illustrations depuis le début du XXe siècle et jusqu'à la fin de la Seconde guerre Mondiale (pour rappel, la France était incarnée par un Coq, tandis que l'Allemagne était symbolisée par un aigle). Il a fallu 15 semaines de travail à une équipe de 200 personnes pour le construire.
De l'aveu de la production et du réalisateur Andrew Adamson, Le Monde de Narnia : chapitre 2 -Le Prince Caspian a été voulu comme un film sensiblement plus sombre que le premier volet. Une dominance que l'on devrait retrouver dans le troisième volet des aventures de la famille Pevensie, Le Monde de Narnia : chapitre 3 - l'odyssée du Passeur d'Aurore, en cours de production. Toutefois, ce n'est pas Andrew Adamson qui réalisera le film, se contentant d'être à la production, mais Michael Apted.