Puisque j’ai adoré le roman Soie d’Alessandro Baricco, je n’ai pas pu m’empêcher de voir le film, que j’avais de toute façon repéré depuis longtemps vu que Keira Knightley joue dedans.
Hervé Joncour est devenu militaire pour faire plaisir à son père, mais ce n’est pas vraiment ce qui lui plaît. Il rencontre Hélène, qu’il épouse, et Baldabiou, un homme du village, veut relancer le commerce de la soie. Il propose à Hervé d’aller chercher les œufs de vers à soie, une mission qui le conduira au bout du monde, au Japon, et des voyages qui changeront sa vie.
Autant le dire de suite, ce film n’est pas du tout à la hauteur du roman. Non pas qu’il ne soit pas fidèle ; je crois simplement que ce n’est pas un livre fait pour être adapté. La langueur qui le caractérise, si délicieuse sur papier, est vite ennuyeuse sur pellicule. Le film ne peut pas retranscrire le caractère très particulier d’Hervé et n’a pas su retranscrire l’ambiance particulière de ses voyages au Japon. L’histoire perd beaucoup de sa profondeur et de son mystère, et les raccourcis un peu faciles du scénario n’aident pas à améliorer ce point. Des choses ont également été ajoutées mais n’apportent rien de plus. Le film aurait gagné à copier la petite longueur du roman, en ne dépassant pas 1h30 voire 1h15.
J’ai également eu un problème avec l’acteur principal, qui me fait furieusement penser à un veau perdu. Son interprétation d’Hervé Joncour m’a rendu le personnage presque antipathique. Je n’ai rien de particulier à dire de Keira Knightley en Hélène. Son personnage est davantage mis en avant, ce qui flingue au passage une partie de la fin je trouve. Complètement inattendue dans le roman, elle se laisse dans le film facilement deviner. La musique est sympathique mais ne marque pas, les paysages sont jolis mais ne suffisent pas à insuffler la dimension du presque-conte, avec un quelque chose d’universel.
Donc surtout, lisez le livre, et évitez de voir le film avant car vous risquez de ne pas aimer et donc de vous bloquer pour le roman qui est pourtant merveilleux.