Il faut avouer qu’au départ, on est un peu dérouté par l’approche du cinéaste, on a un peu l’impression de voir un documentaire intitulé « Kusturica par Kusturica » tant le réalisateur se met en avant face à la caméra et à plutôt tendance à beaucoup parler de ses films et de sa vision des choses (tout en oubliant le sujet principal). Mais heureusement, la suite du film ressemble plus à « Maradona par Kusturica ». Un documentaire instructif (pour les novices qui n’y connaissent rien en foot et surtout sur ce personnage si atypique !). Celui qui est surnommé Dieu où que l’on considère comme le plus grand joueur de tous les temps, Diego Armando Maradona, avait de quoi courtiser n’importe quel cinéaste ! Sa vie, sa carrière, sa légende dans le milieu du football Argentin. Sa retraite au milieu des années 90, moment crucial dans sa vie, puisque pour lui, tout bascule, il deviendra un cocaïnomane de première catégorie, incontrôlable, prise de poids conséquente, le célèbre sportif ne ressemble à rien et s’apparente à un obèse en pleine déchéance. Fort heureusement, il a su s’aider, trouver les moyens de se remettre sur les rails, aujourd’hui, ce n’est plus que du passé, Maradona est toujours un Dieu incontesté dans son pays, adulé par des fans en furies, qui prient pour leur idole, comme si ils avaient affaire à Benoît XVI. Kusturica s’immisce dans sa vie privée, filme sa femme et ses filles, les suit partout. Il se confesse face caméra, nous raconte ses déboires, sa haine contre les Etats-Unis et particulièrement Bush junior (où il arbore fièrement différents tee-shirts anti-Bush), acclame Fidel Castro (qu’il a rencontré avec sa petite famille il y a quelques années). Maradona est le genre de personne à qui l’on ne dicte pas ses règles, ils se les imposent, se fait respecter et sais entretenir une légende qui perdure depuis maintenant près de trente ans.
Kusturica y réalise donc ici un documentaire passionnant et drôle, sur une célébrité pas comme les autres.