Un film pas terrible que ce Poltergay, qui pour l’instant confirme à mon sens la faiblesse du cinéma de Lavaine. Des intentions sans doute louables en matière d’humour décalé, mais c’est tellement emballé n’importe comment que le résultat est piètre.
On peut déjà noter la faiblesse des acteurs. Hormis Julie Depardieu, qui trouve toujours le ton juste en matière de comédie, même si ici elle est peut exploitée, le reste est relativement mauvais. Clovis Cornillac n’évolue lui vraiment pas dans son registre avec la comédie. Il a du mal à faire autre chose que forcer son jeu, gesticulé, pour faire exister son personnage. Les fameux fantômes sont franchement caricaturaux, et par moment on se croirait dans une fameuse pub avec plein de sosies, tant c’est le même esprit (seulement sur un clip de 10 secondes ça va, mais étendue sur un film qui multiplie les gags redondants c’est lourd !).
Au casting faible s’adjoint une histoire faible. Toujours autant de mal chez Lavaine à structurer une histoire. Ici c’est totalement décousus, les sous-intrigues sont très mal amenés, finalement les fantômes paraissent assez mal exploités, et servent essentiellement quelques gags pesants. L’humour du film joue (et c’est souvent le souci chez le réalisateur) toujours sur la même corde tout le long du film, et donc on finit par avoir des redondances, ou des creux lorsque le réalisateur se refuse à offrir une répétition. En plus comme le film a beaucoup de mal à introduire un peu d’émotion ou un peu de profondeur, on ne se rabattra pas là-dessus.
Pour le reste Lavaine filme un métrage sans grand génie. Manifestement doté d’un petit budget, il fait le minimum niveau décors, ambiance, et sa réalisation reste à la limite du téléfilmique. Ca manque de piquant, et c’est d’autant plus gênant que ce film, avec son histoire de fantôme avait de quoi offrir un spectacle visuel attrayant, au moins en terme d’ambiance. Presque tourné exclusivement en intérieur, Poltergay n’a pas vraiment fier allure, en dépit d’une bande son blindée aux classiques qui reste appréciable.
Lavaine réalise ici un premier film faible, peu intéressant, dans lequel on retrouve en fait les atouts du cinéaste (peu nombreux cependant, mais avec l’intérêt sur la musique, la volonté burlesque de l’humour), et ses défauts criants. 1.5