L'actrice Sophie Quinton qui interprète le rôle titre de Avril, est l'actrice favorite de Gérald Hustache-Mathieu. En effet, la jeune femme est apparue dans Peau de vache et La Chatte andalouse pour lequel elle a reçut le prix d'interprétation au festival de Clermont-Ferrand.
En évoquant les différences de tonalité entre des cors et une chorale pour le choix de la bande son de Avril, le réalisateur Gérald Hustache-Mathieu décrit le contraste qu'il aimerait retranscrire, à savoir un mélange entre le "léger" et le "grave" : "Ca pourrait être un symbole du genre de choses que j'aime : les mélanges inattendus, où le cocasse flirte avec la poésie, l'émotion. Ce à quoi j'aimerais que le film ressemble. J'aimerais réussir à trouver l'équilibre entre la joie et la mélancolie, le faux et le vrai, le léger et le grave.".
Avant de tourner en Carmague, l'équipe de tournage a investi un véritable couvent pour les besoins du film. Le réalisateur Gérald Hustache-Mathieu revient sur ce contraste entre le monde technique et moderne des plateaux et l'espace sobre et silencieux des couvents : "C'est un peu Cinecitta dans un ancien couvent de Dominicaines...Le jardin du cloître est envahi de projecteurs et de rails de travelling, la cantine est installée dans l'abbaye, le chef déco a investi le bureau de la mère supérieure et les anciennes cellules servent de loges maquillage et costumes. J'aime beaucoup ce mélange des genres."
Le travail du son participe amplement à la structure du film. Lors d'une séance de montage en présence du monteur son, le réalisateur évoque les dimensions sonores, qui sont pour lui essentielles à l'élaboration de Avril " (à propos du monteur son) Il n'est pas que l'ingé son et le monteur son du film, il est aussi son "musicien". Sa passion du son me permet d'aller très loin dans ce que je considère être la piste "inconsciente" du film. Le choix des ambiances, le son des vagues, des vents, participent de l'écriture du film, tout autant que le scénario. Ils sont d'abord au service de la vraisemble (...), les voix, les ambiance, et les bruitages, sont la matière première du film, c'est par elle que l'émotion est véhiculée."
Le thème du secret est déterminant dans Avril. Le réalisateur revient sur cette dimension lorsqu'il évoque une des scène clés du film (lorsque Soeur Bernadette avoue son secret). Par ces affirmations, il met également l'accent sur l'aspect très personnel du film. "Je ne réalisais pas à quel point [la séquence] touchait à quelque chose d'intime en moi, qui prend sa source dans l'histoire de ma propre famille. Un secret entre ma mère et sa propore mère (...) C'est sans doute pour cette raison que le thème du secret est devenu l'un des enjeux du film. Comme si la vérité de la fiction pouvait guérir des mensonges de la réalité. Quand Flora se met à parler, c'est peut être un peu aussi pour ma mère."
Initialement, Avril devait avoir pour titre Les Poils du pinceau -la peinture tient une large place dans le film.