Aaaah... Anthony Hopkins... Hopkins, quoi !!
Sur une histoire vraie (basée sur un biopic donc), Roger Donaldson ("La mutante", "13 jours" avec Costner, "Le pic de Dante"...), réalisateur et scénariste du film, orchestre un ballet de bons sentiments.
Travail de longue haleine pour Donaldson qui mit trois décennies de sa vie à pouvoir mettre en scène ce "Burt Munro".
Bourré de qualités, je vais essayer d'aller au plus court pour expliquer ce "Burt Munro".
Au gré de ses rencontres, le "jeune" Burt Hopkins va connaître la vie et la culture des gens et se remettre en question via les sentiments qui sont émanés en lui et qu'ils nous passent en témoin. En cela, le film lorgne vers une fable humaniste où le jeu de Hopkins est jusqu'au boutiste. Son rôle nous est ainsi touché du doigt (pardon !, de l'oeil !!) et "tient" magnifiquement la route !!!
Road movie aussi, car "Burt Munro" nous présente les paysages (au passage, j'en profite pour donner mon chapeau au directeur de la photographie David Gribble !!, partenaire de Van Damme pour "Cavale sans issue" et "Le grand tournoi") au gré de la route parcourue. Un road movie particulier aussi car Anthony Munro traverse le Pacifique avec sa bécane !
Comédie dramatique de premier abord de par un duo (in)approprié (sic !) entre le très bon jeune et regretté (!!) Aaron Murphy (14 ans à peine sur le tournage !!!), qui m'a fait penser à l'interprétation de Haley Joel Osment sur le "Sixième sens", et l'inaltérable Anthony Hopkins qui joue ici en désinvolture complète, un jeu bien à l'opposée du Dr Hannibal dans la désormais célèbre trilogie qui l'a fait triompher ("Le silence des agneaux", "Hannibal" et "Dragon rouge", ce dernier étant le remake de l'original de Michael Mann, "Le sixième sens"). De plus, en vieil ours mal léché, Hopkins cabotine rien que pour nos zygomatiques !
Pour résumer, les genres se télescopent (biopic, comédie dramatique...), mais qu'importe ! Nous sommes toujours en état de fonctionner, tout comme l'Indian de Burt, et nous croquons la vie à pleines dents !
Que dire de plus aussi si deux seconds (!!) roulent leurs mécaniques dans ce "Burt Munro" : Diane Ladd (mère de Laura Dern et ex-femme de Bruce Dern. Actrice dans "Chinatown" de Polanski, "Sailor et Lula" et "Primary colors" de Mike Nichols notamment.), qui porte la touche féminine du film (merci encore Diane !!), et le non-moins charismatique Bruce Greenwood (et retrouvant ainsi Donaldson après son "13 jours". Vu aussi dans "L'enfer du devoir" de Friedkin, "Truman Capote" avec Philip Seymour Hoffman, ...).
Merci Roger, tu viens sans doute de signer ton film le plus personnel qui m'a touché en plein coeur. Car ici, exit Hollywwod et la poésie de "Easy rider" façon Dennis Hopper. Ici, c'est non seulement Roger qui nous convie autour de sa table (de conduite !!! (ironie)), mais c'est aussi sans doute une façon bien à lui de parler du lien d'amitié qu'il avait avec Burt Munro.
Roger signe non seulement un film d'auteur, mais il signe (et dédicace) aussi un vibrant hommage à tous les motards en rêve de liberté.
Spectateurs, ceci n'est pas un ovni. Il s'agit simplement d'une tranche de rigolade entre potes, cousins connaissances d'un jour ou de toujours, avec la famille... bref, d'une initiation à la vie. Ne LA manquez surtout pas !!!!, liberté oblige !!!
PS : je suis allé voir "Le pacte" au cinéma, dernier film de Donaldson à ce jour. Je l'ai trouvé excellent, tant dans l'interprétation (avec un Nicolas Cage dans l'un de ses meilleurs rôles, je trouve, depuis 2002 et son "Windtalkers") que sur le scénario, malin, toujours (!) pris de haut par notre Roger international. Après le bijou, ce sont les dialogues croustillants et étincelants : "Après le lundi ? Le mardi. Le hibou ravit ? Jubile...". Résultat : une merveille... que je n'ai toujours pas oublié depuis une semaine.
Alors Roger, c'est pour quand ton prochain film ???