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    Bobby
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Bobby" et de son tournage !

    La longue odyssée d'Emilio Estevez

    Cantonné à des seconds rôles et méconnu du grand public, Emilio Estevez a dû batailler dur pour imposer son projet et sa volonté de réaliser un tel film. "Ca fait dix ans que je suis emprisonné par le cinéma. (...) Ce fut une décennie très intéressante mais je suis content d'en être sorti.". L'acteur était en pleine crise lorsqu'il a écrit ce scénario, et il a pu compter sur le soutien de sa famille pour s'en sortir, comme son frêre Charlie Sheen (Hot Shots ! et Hot shots ! 2): " Tu dois finir ça. C'est potentiellement le travail d'une vie... qui va changer ta vie" lui a-t-il dit après avoir lu 30 pages du scénario. A l'arrivée, l'actrice Demi Moore et l'acteur Anthony Hopkins ont été les premiers à vouloir participer au film, suivis par de nombreuses stars.

    Un écho dans l'Amérique actuelle

    Le film Bobby et toute la politique du sénateur qu'il revisite trouve un terrible écho dans l'Amérique actuelle. Pourtant, le réalisateur Emilio Estevez déclare avoir commencé l'écriture du film bien avant les attentats du 11 septembre où la politique de guerre de Bush : "Malheureusement le film est devenu de plus en plus d'actualité sans que j'y sois pour quelque chose. C'est plutôt l'administration actuelle qui y est pour quelque chose." dit-il, tout en se réjouissant que le discours de l'homme politique soit encore plus écouté dans ce contexte: " Au temps de Bobby, c'était une autre guerre, celle du Vietnam (...) je crois que nous avons besoin d'entendre plus que jamais la voix de Bobby Kennedy."

    Hommage à un mythe

    A travers son cinquième long métrage, le réalisateur Emilio Estevez ressucite le mythe de Robert F. Kennedy surnommé Bobby. Issu de la grande famille des Kennedy, ce dernier entretenait une étroite complicité avec son frère John Kennedy, qu'il a épaulé durant la campagne sénatoriale (1952) et présidentielle (1957-1960). Aprés avoir été le ministre de la justice sous la direction de son frère alors président des Etats-Unis, il est élu en tant que sénateur en 1965. Son discours profondément novateur, s'impose par simplicité auprés du peuple américain qui voit en lui un candidat potentiel à la présidentiel.Son style unique, associant concepts radicaux, humanisme et valeurs traditionelles, lui vaut une immense audience, tant auprés des jeunes que des seniors, des riches que des pauvres, des blancs que des noirs. Son assassinat à l'hôtel Ambassador de Los Angeles, dans la nuit du 04 juin 1968 bouleversa l'Amérique qui voyait en lui l'incarnation de l'espoir de renouveau et de justice.

    Autour de la tragédie

    Anthony Hopkins, qui joue le rôle de John Casey, un portier à la retraite, a gardé un vif souvenir lors de l'assassinat de Robert F. Kennedy :"J'étais au maquillage, dans un studio de Londres, lorsqu'on m'apprit son assassinat. Je me suis dit que le monde était devenu fou. En l'espace de quelques années, on avait tué JFK, Malcolm X, Martin Luther King, et maintenant Robert Kennedy. J'ai eu le sentiment que tout fichait le camp. C'était hélas vrai." L'acteur Harry Belafonte, qui incarne le personnage de Nelson dans le film, témoigne aussi : "J'avais travaillé pour lui et l'avais côtoyé durant pas mal de temps. Cette nuit du 4 juin a changé à jamais le cours de l'Histoire, pas seulement pour notre pays, mais pour le monde entier.". Signalons qu'il a été pendant 5 ans, le conseiller culturel des Peace Corps du président Kennedy.

    Un souvenir d'enfance

    Alors qu'il n'avait que 6 ans, Emilio Estevez apprend par son père Martin Sheen, la mort de Robert F. Kenndedy. Le réalisateur se souvient le jour où son père, ardent supporter du sénateur, l'emmena sur les lieux du drame: " Je me souviens que nous avons arpenté ces grands halls, main dans la main, tandis que mon père m'expliquait la perte que venait de subir l'Amérique."

    Rien n'a changé...

    Bobby permet non seulement à Emilio Estevez de rendre hommage à cette figure politique mais aussi de dresser un constat personnel sur la situation politique dans le monde: "L'histoire de Bobby Kennedy n'appartient pas seulement au peuple américain, elle est une source d'inspiration pour le monde entier. Son message et son rêve sont encore vivants" puis ajoute: "Les problèmes auxquels il s'attaquait à l'époque ne sont pas encore résolus. À travers ce film, je pose une question : "Pourquoi n'avonsnous pas avancé d'un pas ?", et je tente de montrer en quoi les idées de Bobby restent pertinentes."

    Une merveilleuse coïncidence

    La phase de l'écriture du scénario a été un moment éprouvant pour Emilio Estevez, qui s'est isolé dans un hôtel pour trouver de l'inspiration. Apprenant, qu'il était en train d'écrire un film sur Robert F. Kennedy, une employée de l'hôtel, lui confie qu'elle avait épousé un jeune homme à l'époque, qui refusait d'aller se battre au Vietnam. Ce témoignage inspira Emilio Estevez qui mettra en scène une partie de cette histoire interprétée par Lindsay Lohan et Elijah Wood.

    Entre fiction et réalité

    Les 22 personnages présents à l'hôtel Ambassador ont été inspiré à la fois par l'esprit de l'époque mais aussi par les expériences personnelles du réalisateur: "J'ai voulu qu'ils soient emblématiques et contribuent à faire avancer l'intrigue. Ils sont à certains égards des archétypes, mais ce sont aussi des gens que j'ai connus de près et qui ont joué un rôle dans ma vie. Quant aux rôles féminins incarnés par Demi Moore, Sharon Stone, Heather Graham et Helen Hunt, le réalisateur s'est inspiré de sa mère: " Ma mère m'a sans doute grandement influencé dans l'écriture des ces personnages. C'est une femme forte qui a laissé son empreinte sur ce film."

    Retour sur un lieu mythique

    Construit sur le Wilshire Boulevard à Los Angeles en 1921, l'hôtel Ambassador a accueilli les présidents des Etats-Unis, ainsi que les plus grandes stars d'Hollywood. Son célèbre cabaret le Coconut Grove animait la vie nocturne de Los Angeles. Vingt ans aprés la mort de Robert F. Kennedy, ce lieu mythique a dû fermer ses portes car il était devenu trop ancien. Au terme d'une longue bataille juridique, il a été décidé en 2005 de construire une école sur son site.

    Petit délai...grand tracas

    Alors que les travaux avaient déja commencé pour construire l'école, Emilio Estevez a réussi à obtenir une autorisation de tournage de Los Angeles Unified School District. Ne disposant que d'une semaine, il n'a pu filmer que la façade de l'établissement, ses halls et sa cafétéria: " Nous pensions faire circuler la caméra de chambre en chambre, dans un mouvement fluide et continu. L'architecture de l'hôtel aurait tissé un lien narratif entre toutes ces histoires. Nous n'imaginions pas un instant qu'il nous faudrait filmer "façon puzzle", et composer notre Ambassador à partir d'une multitude d'établissements dispersés dans L. A."

    Panique à l'hôtel Ambassador

    La séquence finale qui met en scène l'impuissance et la panique des personnages au moment de l'assassinat du sénateur, était non seulement difficile à réaliser sur le plan technique mais aussi éprouvante pour les comédiens. Jacob Vargas, qui interprète Miguel, un garçon de cuisine, se souvient : "Il régnait sur le plateau une atmosphère étrange et inquiétante...Des corps gisaient à terre, il y avait du sang partout, les gens hurlaient au comble de la panique. J'en ai eu la chair de poule rien qu'en visionnant le playback." Cette scène avait une importance vitale pour le réalisateur parce qu'elle clôt le film mais aussi parce qu'elle délivre le message anti-violence de Robert F. Kennedy, donné dans un discours en avril 68, et dont les extraits sont présentés en montage altérné dans la séquence.

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