J’avoue, j’ai honte, voilà que je découvre les célèbres Goonies seulement en 2014. Film ayant bercé l’enfance de bon nombre de cinéphiles actuels, le récit d’aventure de Richard Donner, production Steven Spielberg, aura porté sur ses épaules la responsabilité de vendre du rêve à une jeunesse toujours plus aventureuse. La chasse au trésor d’une bande de gosses hétéroclites dans les sous-sols d’une bourgade nord-américaine aura comblé les attentes d’un public toujours charmé par ce type de production, bon enfant, rythmée et inventive techniquement. Que de scènes cultes, que de répliques amusantes, de la jupe courte de Kerri Green au look du jeune Josh Brolin, les Goonies auront marqués une génération. Pour autant, le film de Richard Donner s’avère intrinsèquement patraque, ou peu foutraque aussi.
Très bavard, les mots de cessent d’affluer des trombines de la bande, très bruyant, les Goonies est un film d’aventure artisanal qui, de nos jours, semble porter sa croix d’avantage que rafraîchir un nouveau public. La réalisation est soignée, pour autant, rien n’empêche les grosses ficelles, les lacunes scénaristiques, d’apparaître au grand jour. Si Richard Donner aura pris soin de ne pas trop joué sur la corde enfantine de l’œuvre, rien n’est pourtant très mature dans son récit. Certes, le film s’adresse à la jeunesse, celle qui rêve d’aventure, de trésor, mais le temps passant, l’idéologie un peu niaise du film plombe le visionnage. Vive l’aventure, en toute liberté, que pourrait-on alors reprocher à Richard Donner et Steven Spielberg si ce n’est d’avoir ancrés leur film dans une mouvance sans doute trop bon enfant?
Pas toujours d’une limpidité très démonstrative, la narration est elle aussi handicapée par cette élan de légèreté. Là encore, si ce n’est pas un défaut d’alterner les séquences improbables en dépit de toute logique, le film prend un coup de vieux. Bref, si les Goonies n’est pas sans défauts, il reste une valeur sûre du divertissement des années 80, la signature d’artisans du cinéma animés par la passion de l’aventure, dont le crédo est sans conteste de vendre du rêve, parfois aux gosses, parfois aux plus grands. Steven Spielberg s’y connaissaient déjà, à ne pas s’y tromper. Amusant, parfois drôle, parfois presque touchant, les Goonies, malgré tous ses défauts, est une œuvre majeure dans la filmographique de ses acteurs, de son réalisateur et de son producteur.
Difficile de développer plus loin une critique finalement inutile d’un film qui à déjà tout prouvé, qu’on aime ou pas. Les amoureux d’aventure, les amoureux de la jeunesse y trouveront tous leurs comptes. 12/20