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thethythy
22 abonnés
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4,0
Publiée le 30 janvier 2008
Oeuvre hermétique et peu accessible comme beaucoup de ses films, il est difficile de critiquer un film de Godard si on ne s'est pas livré au préalable à son étude attentive. Ici, Godard travail sur le mystère chrétien de l'immaculée conception. Transposé dans des temps contemporains (Joseph est chauffeur de taxi et Marie tiens une station d'essence avec son père) mais se voulant intemporel (par exemple avec l'encart régulièrement montré "En ce temps là"), le cinéaste reprend les éléments de l'histoire connue au travers de nombreuses références bibliques (l'annonce de l'ange Gabriel à Marie de la venue de Jésus, l'âne, la pomme, etc.). Il propose ensuite une réflexion sur l'origine de l'homme, soit de provenance Divine, soit de provenance extraterrestre comme l'explique un personnage du film. Enfin, ce qui a s'en doute le plus gêné les croyants, il donne une lecture charnelle du mystère de la vierge Marie. Marie est belle et aimée de Joseph mais leur relation n'est que platonique. Joseph doit apprendre à l'aimer sans la toucher (d'où la fameuse scène «C'est ça "je t'aime" ?»). De son côté, Marie, soumise aux nécessités de son corps de jeune femme (le film opère un peu comme un immense "zoom" vers le sexe de Marie), doit apprendre à accepter d'être l'instrument de Dieu.
Le collage godardien appliqué à l'immaculé conception, ça donne un film progressivement charnel et boiteux qui serait un peu la suite de "Passion", quelque part. Myriem Roussel y est magnifiée par la caméra dans de longs plans picturaux qui s'attardent notamment sur sa nudité, comme s'il s'agissait de relire avec insistance aphorismes païens et versets de la bible. Aux alentours de deux ou trois scènes que l'ont voit d'elle, on découvre la débutante Juliette Binoche qui porte sur elle déjà bien des promesses. Une curiosité qui se laisse voir, non sans quelques spasmes d'ennui.
Avec ce film, Godard "revisite" la naissance de Jésus et plus particulièrement la vie de Joseph et Marie avant sa naissance. Comme a son habitude, JLG y injecte sa vision et une sexualité très présente qui a conduit au rejet du film par les catholiques. Côté techniques, on retrouve le style de ses films précédent des années 80 avec l'usage de la vidéo et d'un minimalisme aussi bien dans l'éclairage que la mise en scène. Cependant, une histoire plus complète aurait rendu le film plus "consistant" et intéressant. Ce film reste tout du moins un bon Godard et cette vision de la nativité est plutôt original.
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3,0
Publiée le 12 avril 2011
il est frappant de constater que des films qui auraient ètè interdits aux moins de dix-huit ans voici trente cinq ans, aux moins de treize ans en 1981, sont dèsormais tous publics! Telle est la sagesse du temps: lorsque cela est nècessaire, les meilleurs auteurs tels que Jean-Luc Godard, n'hèsitent pas à mettre en scène les situations les plus fortes. "Je vous salue Marie" heurte quelque part la sensibilitè religieuse et arrachera quelques protestations lors de sa sortie en 1984! Un nouveau scandale de plus à rajouter sur le tableau de chasse de Godard qui reprend dans ce chaos d'images et de sons le problème du mystère de l'incarnation en le plaçant dans notre monde moderne sans un certain humour! Un film dèroutant et l'ètrange beautè de Myriem Roussel pour une oeuvre inclassable! C'est aussi l'un des premiers rôles de Juliette Binoche! On n'aime ou pas...
Je ne suis pas parvenu à rentrer dedans. Après 10 minutes à peine, le film se perd et montre vite ses limites. Pourtant y a quelque chose de très gracieux, voluptueux, cette façon de filmer Marie comme s'il était obsédé, passionné. La musique aussi est merveilleuse (Dvorak et Bach il me semble). Mais derrière tout ça il n' y a pas grand chose. L'idée de faire un film sur l'immaculé conception en ayant une approche psychanalytique et iconoclaste aurait pu faire des merveilles. Après le film, j'ai mis un interview d'Antoine de Baecque (toujours très intéressant pour comprendre un peu mieux les films de Godard) et là on se rend compte que Je vous salue Marie est un film très personnel, presque intimiste. Godard met plus en scène l'amour qu'il porte pour Myriem Roussel qu'autre chose. Le problème, c'est qu'on le remarque beaucoup trop et quelque part ça rend son film inintéressant et hermétique ô possible. Le spectateur ne trouve pas vraiment sa place à travers ce long-métrage... Sinon la mise en scène est assez belle, les 10 dernières minutes plutôt sublime et je le redis une BO extra. Aurait pu mieux faire...
J'ai vu ce film a l"age de 16 ans d'une nullité absolue (ah non pas nul, excuse moi petite soeur juste rien compris ou plutot rien a comprendre).Les quelques films de M GODARD que J'ai vue sont mal jouer mal tourner l'intellectuel a la mode a l'époque.
Mon tout premier Godard, qui sera sans doute également le dernier. L'idée de transposer dans le monde actuel l'histoire de la naissance de Jésus ainsi que par exemple les questionnements sur l'origine de l'homme (vie extraterrestre) sont intéressants, mais voilà... le film est super chiant. Les dialogues entre les protagonistes sont tout sauf crédibles, le montage est quand même assez foireux par moment (surtout l'intégration des musiques classiques dans les scènes qui sont coupées brusquement ou encore empêchent d'entendre clairement ce que disent les personnages) et le jeu des acteurs est terrible. J'ai juste trouvé certains passages involontairement drôles mais c'est là le seul point "positif" du métrage.
C'est loin d'être le meilleur Godard, il se contente sur la fin de filmer sa Marie (très jolie) totalement nue, son sexe en gros plan parlant en quasi voix off, c'est pas trop mal, mais dès qu'il y a interactions avec d'autres personnages ça semble moins inspiré. La toute fin est au dessus du reste.
Apprécier ou non un film de Jean-Luc Godard tient beaucoup à la situation dans laquelle on le découvre et l'appréhende ; cela demande souvent un effort d'implication ou, plus largement, un certain état d'esprit. C'est pourquoi le jugement critique à l'égard de son Oeuvre est souvent faussé car influencé par les conditions de visionnage et la réputation de chacun de ses films. Clairement ancré dans la période musicale et expérimentale de Godard Je vous salue Marie est un long métrage déroutant, émulsif et iconoclaste qui nécessite un spectateur en terrain connu... Car entamer la filmographie de Godard par ce redoutable essai reviendrait à courir un marathon sans échauffement préalable. Même si certaines images de ce poème marquent l'esprit l'ensemble est tout de même sacrément aride et hermétique. Oui la mise en scène est superbe et la beauté quasiment pasolinienne de Myriem Roussel est une fête pour les yeux... hélas l'omelette que nous sert Jean-Luc Godard réserve un goût de lait tourné qui provoque rapidement la lassitude, puisque le discours de ce Je vous salue Marie amalgame les incessantes vérités du réalisateur : corps après l'esprit, enfantement ou miracle, chaînon manquant, miracle céleste ou vie extra-terrestre, scène de transe comme symbolisme sexuel... On peut voir ce qu'on veut dans ce film-essai décourageant et pénible à suivre, et quand même assez vain. Dommage, car certains plans sont magnifiques...
Godard se livre à une transcription moderne de l'Histoire sainte, plus précisément, de l'histoire de Marie et de sa grossesse divine. Joseph et l'ange Gabriel font aussi partie de cette évocation très personnelle -on l'imagine bien!- où l'on devine par instants, de la part de Godard, une certaine malice et sans aucun doute son incrédulité. Cela dit, le propos du cinéaste, crypté par une bande-son cacophonique et par une mise en scène pas précisément lumineuse, demeure tout au long du film particulièrement complexe et déroutant. Quel sens recouvre ce récit désordonné et allusif, où le cinéaste semble opposer au dogme de la Vierge Marie ses convictions sur l'humanité, la pureté, la sexualité, le nationalisme? Toujours est-il que j'ai vite renoncé, par incapacité, à dénicher dans les images et dans la vague intrigue de Godard leur signification...Peut-être la nudité de Marie exprime-t-elle son appartenance à l'espède humaine, de chair et d'os... Aux questions insondables concernant la divinité ou pas de Marie, s'ajoutent celles relatives au film et au mécanisme créatif de Godard.
Jean-Luc Godard mérite que l'on connaisse toute son oeuvre pour pouvoir parler de manière juste de ses films. Cependant on peut remarquer qu'il aborde ici l'immaculée conception avec un ennui évident. Si le talent et toute la singularité de ce cinéaste est incontestable, JE VOUS SALUE MARIE souffre d'une platitude et d'un jeu d'acteur navrant. Hermétique et viscérale, cette oeuvre est difficilement accessible par son caractère particulier à transposer la divinité et la réalité des choses. La perplexité finie par nous envahir au terme de cette confrontation expérimentale entre l'irrationnel (le spirituel) et le rationnel (la matérialisation, le caractère physique) qui soulève l'interrogation sur l'intérêt et le but de l'oeuvre.
Godard signe là un de ses plus beaux films visuellement parlant. Un film plutôt apaisé si on le compare à d’autres de ses films, des films plus énervés et peut-être plus agaçants pour le spectateur, comme Week-end par exemple. Ici rien ne sert de tout comprendre, il vaut mieux se laisser porter par cette histoire, plus ou moins fragmentée, comme d’habitude chez Godard. La beauté des plans pardonne le caractère éclaté du film et du scénario, et on comprend très vite que l’on a affaire à de très grands cinéastes. Je parle au pluriel puisque ce film contient deux métrages qui se succèdent très harmonieusement, que ce soit sur le plan formel ou thématique. En effet, le court-métrage d’Anne-Marie Miéville a autant de qualités que le long-métrage de son compagnon, qui lui succède après 30 minutes de virtuosité, notamment la prestation de Bruno Cremer, avec des gros plans très réussis. Quant à Godard, celui-ci laisse aller son penchant pour la contemplation en filmant de très belle manière une histoire assez provocatrice vis-à-vis de l’Eglise - le Nouveau Testament version années 1980 - mais tellement originale qu’elle en vaut le détour, avec une bonne poignée d’acteurs, Myriem Roussel notamment dans le rôle de la Vierge, même si certains seconds rôles ont un peu trop tendance à déclamer leur texte de façon peu naturelle, presque pédante. Pourtant les dialogues et les aphorismes sont très intéressants et donnent à réfléchir, on sent un certain goût des mots. Mais ce film reste néanmoins difficile d’accès, à voir après avoir vu d’autres Godard, afin de l’apprécier pleinement, car ce Godard vaut le détour. Vous pouvez lire ma critique-interprétation complète (et illustrée) ainsi que d’autres critiques et articles sur le cinéma ainsi que des extraits de films sur mon blog : 7emeart.wordpress