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    Le Massacre de Fort Apache
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    Romain Z
    Romain Z

    13 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 février 2024
    1er volet de la trilogie dite de la Cavalerie, Fort Apache est à mon sens le meilleur de la série. Ford réussit à faire cohabiter et se succéder éléments de comédie et éléments dramatiques sans jamais se départir de son axe de mise en scène toute en retenue et en économie pour simplement faire du comportement de ses personnages dans le plan, la variable d’ajustement dans la progression de son récit. Fort Apache , variation libre et sans concessions sur la figure pathétique et le destin tragique de Custer , porte à l’inverse sur le peuple peau-rouge un regard empathique, pour ces hommes loyaux qui défendent avant tout leur terre et leur honneur, regard que l’on retrouvera beaucoup plus douloureux une dizaine d’année plus tard dans « les Cheyennes » admirable testament crépusculaire tant pour Ford que pour la nation indienne.
    chrisbal
    chrisbal

    15 abonnés 694 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 août 2023
    Le western version 'cavalerie americaine" selon John Ford : 1ère partie...
    La mise en scène et la photographie sont grandioses avec une fois encore le décor somptueux de Monument Valley et des scènes d'action vraiment bien réalisées et impressionnantes.
    Les acteurs sont bons (notamment John Wayne, tout en humilité) même si certaines scènes sont surjouées.
    Le traitement du Lieutenant Colonel Thursday dépeint comme un héros à la fin fait grincer les dents, mais c'est le propre du scénario...
    Du bon cinéma classique et relativement efficace.
    L'homme sans nom
    L'homme sans nom

    155 abonnés 974 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 avril 2023
    Western qui est plutôt historique, suivant le quotidien d'un fort militaire dans le démarrage de la dernière phase de résistance des Appaches. Ce film du fameux duo des John (Ford real - Wayne acteur) est un bon divertissement. Des scènes de bataille galvanisantes et un regard sur les Indiens moins "sauvages hostiles", tandis que la critique de l'armée américaine est assez vive. Donc bon même si dans l'ensemble, il suit tous les pré-requis d'un pré-blockbuster (en particulier la romance qui n'a pas grand intérêt).
    White Fingers
    White Fingers

    15 abonnés 1 237 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 janvier 2023
    Ce que j’apprécie avant tout chez John Ford, c’est la notion de communauté et l’idée qu’une troupe d’acteurs bien dirigée puisse transcender une histoire somme-toute simple, la vie dans un fort perdu au fin fond du désert, et en faire une histoire romanesque. Bien sûr, nous avons des têtes d’affiches, des premiers rôles. D’un côté Henri Fonda, l’officier supérieur pétri de valeurs et de principes, mais qui s’avère rigide voire obtus. De l’autre, John Wayne, beaucoup plus souple et tolérant, mais qui, en bon soldat, se plie aux ordres. Et puis, autour de ces deux étoiles, une multitude de planètes et de satellites qui viennent enrichir les rapports humains à l’images des « colosses » Ward Bond et Victor MacLaglen. Quelques scènes d’action, bien sûr, mais aussi une histoire d’amour entre la délicieuse Shirley Temple et John Agar, et des scènes burlesques (le cinéma muet n’est pas très loin) comme l’entrainement des nouvelles recrues ou l’initiation à la cavalerie. La mise en scène est admirable à l’image des scènes extérieures comme celle où les deux cavaliers filmés de très loin semblent écrasés par la montagne. « Le massacre du fort Apache » préfigure le meilleur à venir l’année d’après, à savoir « La Charge héroïque ».
    Retrouvez mon amour du Far West dans le roman WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU - Eds VERONE - TOME 1.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    686 abonnés 3 011 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2021
    Fort Apache a l’intelligence d’entrecouper ses séquences de vie quotidienne au sein de la cavalerie américaine par des scènes d’affrontement souvent brèves – et donc marquantes – qui font évoluer la situation des personnages, contraints de se retrouver dans ce fort basé loin des honneurs militaires, depuis l’anecdotique vers la tragédie historique. À mesure qu’éclatent les rivalités au sein des détachements, que se multiplient les dysfonctionnements et les désaccords entre les gradés, nous sentons que le vent tourne à l’orage et couve quelque chose de plus grave encore, quelque chose qui concerne les Indiens, associés au camp par le nom de ce dernier. John Ford mobilise d’ailleurs le modèle de la tragédie lorsqu’il réunit les mères et les épouses éplorées qui regardent leurs hommes partir à l’horizon, conscientes qu’elles ne les retrouveront pas pour la plupart, soucieuses de les savoir en prise directe avec leur condition de soldat et avec la gloire qui les attend une fois de l’autre côté. Aussi, le cinéaste regarde-t-il le microcosme qu’est la cavalerie avec un mélange d’ironie et d’attachement sincère, la clausule offrant par la même occasion une réflexion puissante sur la construction des légendes et la matière dont sont faites les icônes, soit un mélange de sang, d’irresponsabilité collective et de bravoure individuelle au combat. Le personnage interprété par John Wayne se situe curieusement en retrait, condamné à terme à camper une position de témoin en compagnie d’Owen : choisir l’éloignement spatial pour incarner à l’écran le désaveu de la manœuvre militaire constitue une idée brillante, que Ford renforce par l’introduction de jumelles qui servent aux deux soldats à observer depuis l’extérieur le massacre en question ; ils sont spectateurs d’un chaos qu’ils n’ont pas voulu, contre lequel ils ont souhaité marcher. De la même façon, proches de ces deux protagonistes hauts en couleurs et loyaux, nous sommes détachés de ce spectacle sanglant et portons sur lui un regard critique. Fort Apache s’affirme donc tel un modèle d’élaboration du récit et de mise en scène – de nombreux plans restent en mémoire après visionnage, comme ce miroir qui sert à Philadelphia de vecteur pour accéder à l’image de son amant ou ce plan sur John Wayne perçu par le prisme d’une fenêtre ouvrant sur le régiment d’outre-tombe. Un grand film porté par d’excellents acteurs.
    Dynastar21
    Dynastar21

    31 abonnés 438 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 novembre 2020
    Premiers opus d'une trilogie sur la cavalerie Américaine, ce Massacre de Fort Apache, m'a plu mais pas autant qu'espéré. J'ai été principalement gêné par cette alternance de comique et de tragique qui casse le côté réaliste du western, genre du cinéma à mon sens, sérieux de nature ; tout en étant bien conscient que c'est une habitude chez John Ford de saupoudrer ses films de notes d'humour. En ce qui concerne la lutte entre les militaires, joués respectivement par Henry Fonda et John Wayne, lutte entre un lieutenant-colonel autoritaire, théorique et cynique et un capitaine moins autoritaire, réaliste et humaniste, celle-ci sert de trame tout au long du film afin de dévoiler la vie d'un fort aux États-Unis, fin XIXème, et de montrer la contradiction entre la création d'une légende Américaine et les errements de sa face cachée. Effectivement, Thursday envoie ses hommes au casse-pipe par pêché d'orgueil lors de la bataille finale (référence au général Custer et à la bataille de Little Big Horn) contre des indiens pacifistes ici dépeints de manière assez positive (ce qui n'est pas fréquent dans le genre) et il en tire au final toute la gloire (de manière posthume certes) dans le cadre du roman national Américain. Alors qu'au contraire, le capitaine York joué par le "Duke" préfère saluer les hommes de sa garnison en disant "Personne ne les a oubliés parce qu'ils ne sont pas morts… Ils resteront vivants tant que le régiment vivra". Deux réalités opposées. Côté casting, les deux premiers rôles sont impeccables et celui de Shirley Temple apporte un peu de féminité dans un univers très masculin. Enfin il faut dire que la beauté des paysages de Monument Valley ainsi que la mise en scène réussie de Ford, sont indéniables. A noter le choix Français de transcription du titre original "Apache" en "Massacre de Fort Apache " qui spolie le spectateur de la surprise, ce qui s'avère dommage.
    GéDéon
    GéDéon

    85 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 janvier 2023
    En 1948, John Ford signe le premier volet du Cycle de la cavalerie (avant « La charge héroïque » et « Rio Grande »). Cette trilogie s’appuie sur la présence permanente de John Wayne et aborde en toile de fond l’ambivalence des rapports hiérarchiques et fraternels au sein de l’armée américaine. Le lieutenant-colonel Thursday (Henry Fonda) devient le commandement de Fort Apache et entend faire régner l’ordre. Cette prise de fonction autoritaire est progressivement tournée en dérision avec beaucoup d’humour et un sens dramatique. Le réalisateur montre également des Apaches fiers possédant beaucoup d’honneur et non comme des sauvages. Si l’on ajoute à cela les magnifiques paysages de Monument Valley qui servent de décors au film, on a affaire à un western de qualité. Bref, un grand classique.
    Jack G
    Jack G

    5 abonnés 175 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 juillet 2020
    Western au casting cinq étoiles, un projet cinématographique aussi ambitieux ne pouvait être porté à l’écran que par l’un des réalisateurs les plus incontournables du genre : John Ford.
    En 1939, après le succès de La Chevauchée fantastique, Ford s’associe au producteur Merian C. Cooper (producteur du légendaire film King Kong de 1933) pour fonder une société de production indépendante : Argosy Corporation, renommée « Argosy Pictures » en 1946. Un an plus tard, Les Hommes de la mer est la première production des deux nouveaux associés, mais la réception de ce long-métrage est un échec. La Seconde Guerre mondiale éclate et le studio est mis en sommeil jusqu’en 1946. Argosy Pictures signe alors un contrat de distribution avec la RKO, et en 1947, Dieu est mort est le deuxième long-métrage du studio et le premier à concrétiser ce partenariat. Mais cette nouvelle production est encore un échec, et la RKO commence à se désengager progressivement d’Argosy Pictures et de John Ford, ce qui n’empêche pas le cinéaste à se lancer dans son troisième projet au sein de son studio : Le Massacre de Fort Apache.
    Inaugurant son célèbre Cycle de la cavalerie, une trilogie consacrée à la cavalerie américaine et également composée de La Charge héroïque (1949) et Rio Grande (1950), John Ford s’accompagne d’un nouveau scénariste, Frank S. Nugent, qui remplace Dudley Nichols, qui a collaboré avec le réalisateur dans quelques-uns de ses plus grands succès depuis 1930 (La Chevauchée fantastique notamment). La cause de cette séparation est à rechercher dans l’échec du deuxième long-métrage d’Argosy Pictures, Dieu est mort, qui a contribué à aggraver les pertes financières du studio. Quoiqu’il en soit, ce remplacement est une date charnière dans la filmographie de Ford, car il modifie certains aspects dans ses nouvelles réalisations et sa manière de développer ses personnages. Bertrand Tavernier dénoncera d’ailleurs plus tard « l’influence pernicieuse » de Dudley Nichols sur John Ford.
    Nécessitant un gros travail de préparation et tourné entre juin et octobre 1947, ce long-métrage incontournable du genre western se dote d’un budget conséquent pour l’époque, avec un montant astronomique de 2,5 millions de dollars. Le Massacre de Fort Apache adapte ainsi le roman Massacre, de James Warner Bellah, dont les écrits sur les Indiens et la cavalerie ont influencé de nombreuses œuvres cinématographiques, comme L’homme qui tua Liberty Valance (1962), toujours de John Ford. Ce dernier y raconte indirectement l’histoire de la célèbre bataille de Little Big Horn, déjà adaptée au cinéma par Raoul Walsh en 1941 dans La Charge fantastique, mais en modifiant les identités des personnages, le général Custer étant ainsi remplacé par le lieutenant-colonel Thursday (Henry Fonda).
    La politique, habituellement absente du western, est ici très présente, jusqu’à devenir un motif supplémentaire dans la discorde qui déchire Thursday et son subordonné, le capitaine Kirby (John Wayne). On y découvre ainsi le rôle insidieux d’un gouvernement américain qui cherche à pervertir l’esprit indien en installant dans leurs réserves des marchands d’armes trafiquées et d’alcools frelatés, et qui n’hésite pas non plus à trahir des promesses de paix malgré sa parole donnée.
    S’il y a bien un aspect novateur qu’il faut garder du Massacre de Fort Apache, c’est sa représentation sobre, humaniste et empathique des Indiens. Ici, l’Indien n’est plus seulement l’ennemi sauvage, barbare et insensible à toute civilisation qui attaque la diligence de La Chevauchée fantastique, mais il est un être humain sensible et valeureux qui défend ses valeurs et son mode de vie. John Ford l’a déclaré lui-même, à propos de ce film : « Les Indiens sont des héros présentés avec sympathie ». Cette citation permet à elle-seule de contredire l’idée fortement ancrée dans l’imaginaire collectif selon laquelle Ford était un cinéaste raciste et réactionnaire. Non, bien au contraire, le réalisateur a même été l’un des premiers à adopter une démarche anti-raciste, faisant même du Massacre de Fort Apache l’un des premiers westerns pro-Indiens.
    Dans l’un de ses plus grands rôles, celui du chef Cochise, Miguel Inclan nous montre un visage d’une honnêteté intacte, et y est certainement pour beaucoup dans la sympathie que ressentent alors les spectateurs de cette époque pour une nation jusque-là injustement méprisée.
    La voie du western pro-Indiens est ainsi désormais ouverte, voie dans laquelle s’engouffrent Delmer Daves et Anthony Mann en réalisant simultanément La Flèche brisée et La Porte du diable, deux célèbres westerns réalisés l’année suivante et dont le sujet principal est la nation indienne.
    Ce western humaniste propose aussi une profonde description de l’univers de la cavalerie américaine, un récit presque documentaire dans lequel on découvre les valeurs, coutumes, rituels et fêtes, grâce à plusieurs séquences sur la vie sociale dans cette garnison isolée. Mais si Ford ne cache pas son admiration pour ces hommes, et aussi ces femmes, seuls et en première ligne dans le conflit, il ne fait pas non plus preuve de retenue à l’égard de la hiérarchie militaire, grâce à une dénonciation de l’incompétence et du racisme du plus haut gradé de la garnison. Les décisions contestables du lieutenant-colonel, son obstination dans sa vie privée et professionnelle, et son mépris envers le peuple indien alimentent toutes sortes de tensions qui se développent dans ce milieu confiné : sociales, hiérarchiques et militaires.
    De plus, pour étayer la vision d’un cinéaste tolérant et humaniste, sa manière de mettre en avant les femmes de soldats démontre une certaine sensibilité et une considération exceptionnelle à cette époque. Elles représentent la douceur dans ce monde en guerre et John Ford en fait des modèles de vertu, de bonté et de courage alors qu’elles sont tous les jours confrontées à la mort. Que ce soit Mrs Collingwood, Mrs O’Rourke et même le personnage de Philadelphia, jouée par Shirley Temple, alors en fin de carrière, ces femmes sont toutes touchantes. Un petit bémol cependant à l’égard de la naïveté presque enfantine de la fille Thursday et de ses mimiques un peu exagérées.
    Durant la première moitié du film, Ford prend ainsi son temps en peignant l’atmosphère de cette garnison, quitte à parfois être un peu trop long. Mais la dernière demi-heure est véritablement haletante, étant entièrement consacrée à la transposition de la bataille de Little Big Horn dans un rythme incroyable et une éternelle maîtrise de la mise en scène dynamique. spoiler: En témoigne l’anéantissement de Thursday et de ses hommes dans le défilé, où les cascades, les attaques et la poursuite sont une véritable leçon de cinéma pour le genre western.

    Certains choix de mises en scène rappellent certaines scènes de précédents films du cinéaste, comme le travelling sur le désert traversé par les cavaliers qui vient se terminer sur les Indiens perchés au sommet des montagnes, faisant ainsi écho aux mêmes plans maîtrisés dans La Chevauchée fantastique.
    La conclusion du Massacre de Fort Apache a pu faire l’objet de critiques, et cette controverse se comprend. spoiler: En effet, après la mort de Thursday et les vives tensions qui l’ont opposées à son supérieur (jusqu’à son limogeage sur le champ de bataille, rien que ça), le capitaine Kirby, qui a pris la relève, vante les actions de son prédécesseur et glorifie sa mémoire face à des journalistes. Ce revirement dans l’opinion forgée par Kirby à l’égard de l’incompétent et autoritaire Thursday est assez déroutant, bien qu’on puisse comprendre que l’institution militaire et la promotion de ses héros (parfois construits) aient fini par prendre le dessus. Il faut dire que la cavalerie est un organe militaire suffisamment solide pour pouvoir extirper de son sein la brebis galeuse sans que ses valeurs fondamentales soient détruites pour autant. Mais Kirby n’est pas dupe non plus, et sans doute n’est-ce-pas un hasard si le dernier plan du capitaine nous fait découvrir son regard porté sur les soldats sacrifiés, et non sur son défunt supérieur raté.

    Face au critique Peter Bogdanovich, John Ford développe sa pensée sur cet épilogue controversé : « Je pense que c’est bon pour le pays. Nous avons beaucoup de personnes qui sont supposées avoir été des grands héros et nous savons sacrément bien qu’elles ne l’ont pas été. Mais c’est bon pour le pays d’avoir des héros à admirer. Prenons Custer, un grand héros. En réalité, il ne l’était pas. Ce n’était pas un homme stupide mais ce jour-là il s’est comporté stupidement. Ou Pat Garrett qui est un grand héros de l'Ouest. Il ne l'était pas non plus - il est censé avoir tué Billy the Kid, mais en réalité c'est un de ses hommes qui l'a fait. D'un autre côté, bien évidemment, les légendes ont toujours une base ». Ce travestissement de la réalité au profit d’une mémoire collective héroïque et fondatrice peut d’ailleurs être résumé par le célèbre adage, souligné par Bogdanovich lui-même au cours de l’entretien : « Lorsque les légendes deviennent la réalité, on imprime les légendes ». Jacques Lourcelles a lui aussi bien compris le message du réalisateur : « Ford prône la force d’exemple que recèlent les vertus du mythe sans rien cacher de l’aspect négatif de la réalité qui lui a donné naissance ».
    Porté par un prestigieux casting, Le Massacre de Fort Apache peut s’appuyer sur les épaules de deux des plus grands acteurs de l’histoire du cinéma américain : Henry Fonda et John Wayne.
    Le premier fait un pari osé, tout en tournant l’un de ses derniers films avec celui qui lui avait offert sa première nomination aux Oscars, avec Les Raisins de la Colère (1940). Après tant de rôles positifs, Fonda interprète Thursday, le premier personnage antipathique de sa carrière. Thursday est un colonel aigri, qui n’accepte pas la perte de son grade, un ambitieux avide de gloire, arrogant, n’écoutant aucun avis et les contrant même systématiquement, attaché à la séparation des classes sociales (il fait exprès de déformer les noms de ses inférieurs et refuse l’idylle de sa fille avec un jeune lieutenant). Il critique le relâchement vestimentaire, choisit ses stratégies sans prendre conseil et sans en informer personne. Il méprise les Indiens et ne possède aucune compassion pour ses hommes. Mais ce portrait en apparence entièrement négatif recèle néanmoins quelques lumières, comme dans l’admiration qu’il éprouve pour sa fille, dans l’amour qu’il lui porte et les gestes de tendresse qu’il lui prodigue.
    Le second, pour sa huitième collaboration avec Ford, campe le capitaine Kirby, capitaine valeureux et humaniste du régiment. Quelle surprise, lorsqu’on connait le tempérament de l’acteur et sa gloire alors étincelante au moment du film, de le trouver en retrait face à Henry Fonda. Kirby est un officier droit, franc, intègre et honnête, qui prend la défense de la nation indienne face aux préjugés racistes de son supérieur hiérarchique. Une douce ironie offerte par ce film qui bat en brèche les clichés ayant stigmatisé le Duke dans une accusation de racisme. Encore un préjugé renvoyé au nez des ignorants et calomniateurs grâce au Massacre de Fort Apache.
    Il a pu être écrit que Le Massacre de Fort Apache voit un passage de témoin entre Henry Fonda, acteur très célèbre mais vieillissant, et John Wayne, lancé depuis La Chevauchée fantastique sur la voie du succès. Mais cette analyse oublie les nombreux grands rôles joués par Fonda après cette collaboration entre les deux acteurs, témoignant du fait que sa carrière est encore loin d’être terminée à la fin des années 1940. Il suffit de penser à ses rôles inoubliables dans les productions tout aussi mémorables que sont Douze hommes en colère (1957), L’Homme aux colts d’or (1959), La Conquête de l’Ouest (1962), ou encore, Il était une fois dans l’Ouest (1968). Ainsi, bien que Wayne bénéficie d’un succès grandissant, Fonda est loin d’avoir raccroché.
    A sa sortie, ce western a su conquérir les spectateurs en récoltant près du double de recettes (4,9 millions de dollars) lors de son exploitation en salles. De quoi initier la trilogie de Ford de la plus belle des manières, puisque La Charge héroïque (1949) et Rio Grande (1950) ne déméritent pas au succès du premier opus, sa suite se payant même le luxe de décrocher un Oscar.
    Apleupleu
    Apleupleu

    6 abonnés 42 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 13 décembre 2019
    tres decevant comme la charge heroique ,c est du comique troupier viellot. heureusement john wayne et henry fonda sauve un peu le film.Sinon paysages et promenades a cheval tout le long.
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    86 abonnés 1 746 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 1 novembre 2018
    Fade, vieillot stéréotypé et mal joué. J'ai pas du tout accroché. Y a que Henry Fonda qui a une certaine classe que je retiendrais du film. Pour le reste...
    Mafoipourquoipas
    Mafoipourquoipas

    12 abonnés 719 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 octobre 2018
    2,5 étoiles - Le Massacre de Fort Apache

    Film qui n'a rien d'extraordinaire, mais qui est distrayant. Je n'ai pas grand chose à dire en plus ... C'est plutôt bien fait. Film spectacle avec un fond moral. Bref, film qui sait occuper un temps d'ennui.
    Antoine D.
    Antoine D.

    39 abonnés 343 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 septembre 2017
    Le scénario est tiré d'une histoire vraie comme de nombreux westerns. Celui-ci retrace le massacre de la troupe du général Custer par les troupes de Sitting Bull.
    John Ford met en scène la corruption, le racisme et dans les dernières séquences, la loyauté, le courage et l'honneur du Colonel Thursday.

    C'est l'une des première fois dans le cinéma que l'on voit un sous officier remettre en cause les ordres d'un officier qui veut imposer ses règles. On retrouvera ce genre dans le film de Kubrick, Les sentiers de la gloire ou celui de Aldrich, Attaque!

    L'humour est très souvent mis en scène, comme avec la scène où les soldats doivent monter sur leur cheval. L'humour est pourtant très rare dans ce genre de film.
    overlook2
    overlook2

    23 abonnés 163 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 juin 2016
    « Fort Apache » ne vaut pas l’étiquette de chef-d’œuvre impérissable qu’il est bon ton de lui coller – ce sera par contre le cas du film suivant de Ford sur la Cavalerie, l’inoubliable «Charge héroïque ». Non, celui-ci est assez bancal dans sa construction, mou dans son rythme et parfois pesant dans sa mise en scène (il n’a pas le classicisme altier et puissant d’autres chef-d ‘œuvres du maître). Paradoxalement, ces défauts lui confèrent le charme de l’esquisse et du pas de côté, tout en marquant une étape importante dans la prise en charge d’un discours politique dans le cadre du western, annonçant le tournant dans l’œuvre de Ford. Soit une première partie très flottante, chronique de la vie au fort, avec romance et rivalité d’égo en filigrane. S’enchaînent ici très inégalement des scènes un peu poussives (le côté « folklorique » des coutumes du camp et l’idylle fleur bleue des jeunes tourtereaux) et des moments plus émouvants, liés à la description de la force matricielle de la famille (qui n’atteignent cependant pas les sommets de « Quelle était verte ma vallée ») et à ce personnage complexe du Colonel Thursday, homme blessé et aigri, chez qui l’idéal s’est transformé en amertume et auquel Henry Fonda apporte une humanité bouleversante. Il y a enfin la belle présence, étonnamment effacée, de John Wayne, dans un second rôle alors que l’acteur était une star ! Cette humilité colle parfaitement au personnage du Capitaine York, lui-même très en retrait dans l’intrigue au début, pour ensuite monter en puissance et se poser en contre-point à l’aveuglement mortifère de Thursday. Et oui, John Wayne prône la tolérance et l’antiracisme et va jusqu’à réinventer sa manière de jouer, ici très intériorisée et minimaliste. Et l’acteur de camper un personnage d’une force et d’une humanité indéniable : paradoxalement, il tient là un de ses meilleurs rôles ! Vient une deuxième partie qui fait glisser le film sur le terrain du politique : à travers la reconstitution (à peine déguisée) de Little Big Horn, Ford aborde l’ambiguïté – pour ne pas dire le cynisme meurtrier – du gouvernement américain vis-à-vis des indiens. Geste fort dans le contexte de l’époque (et carrément gonflé dans le cadre du western où les Indiens étaient au mieux traités comme de bons sauvages), Ford montre la nation indienne dans sa noblesse et surtout souligne l’injustice et l’oppression dont elle fut l’objet par le gouvernement américain, qui travailla à sa décomposition - de l’intérieur à travers le personnage du trafiquant d’alcool et sur le terrain militaire, en poussant les Indiens à la rébellion pour mieux les éradiquer. La grande intelligence du film est de doubler cette cinglante critique politique par une réflexion très subtile sur le mythe (celui de la Cavalerie, mais aussi celui de l’Amérique en général). Irriguant souterrainement les précédents westerns de Ford, cette réflexion sera portée en exergue par les suivants – jusqu’à l’exemplaire «Liberty Valence ». Toute la subtilité – et la lucidité – du cinéaste tient le mélange détonant d’ironie et d’idéalisme qui trouve son aboutissement dans la résolution finale : l’hommage posthume ambigu que rend York à Thursday et son éloge de l’esprit de corps de la Cavalerie. La période d’immédiate après-guerre peut en partie expliquer ces nuances (nécessité de redonner espoir en un peuple qui a souffert d’une guerre lointaine) mais touche surtout la complexité du regard de Ford sur le mythe de sa Nation, auquel il a lui-même largement contribué : il prône la force d’exemple que recèlent les vertus du mythe sans rien cacher de l’aspect négatif de la réalité qui lui a donné naissance. Une ambivalence qui sauve in fine ce western inégal et qui fera la force des suivants.
    keating
    keating

    52 abonnés 582 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 janvier 2015
    « Le Massacre de Fort Apache » est incontestablement un western, mais il a plus évoqué en moi des films militaires durant la vision. La hiérarchie, les rituels et les règles militaires ont en effet une telle importance qu’il me fait plus penser à un « Full Metal Jacket » qu’à un « Il était une fois dans l’Ouest » ! Ceci dit, il est difficile de ne pas penser également à Liberty Valence lors des dernières scènes, où l’on retrouve la thématique o combien Fordienne de la dualité légende-réalité. Cette destinée de Thursday devient alors intéressante pour quiconque s’intéresse à la mythologie américaine, aux « héros » de l’Ouest, avec une parenté connue entre le film et le massacre de Little Big Horn, Thursday étant un avatar de Custer. Si cette thématique est toujours intéressante, il faut bien dire qu’elle souffre de la comparaison avec le Liberty Valence précité ; Ford reste ici un peu en surface des choses, ne faisant intervenir cette idée que sur la fin, en quelques répliques (certes efficaces) là où il développait son sujet de façon bien plus profonde tout au long de son film ultérieur. Mais mon principal problème est le personnage de Thursday lui-même. Je n’arrive pas à m’attacher à ce colonel autoritaire borné, passant son temps à ignorer les conseils des autres pour prendre des décisions de plus en plus insensées. Je n’arrive ni à tout à fait le comprendre, ni à ressentir le moindre sentiment pour lui. Pourtant, le récit est efficace, il y a quelques bons seconds rôles, y compris chez les femmes et les indiens, ce qui était plutôt novateur à ce moment-là il me semble. La mise en scène est très fluide, gardant notre attention sur le récit de bout en bout tout en se permettant quelques belles idées visuelles : Shirley Temple observant son cavalier préféré dans le miroir, une danse cachée pendant le bal, le brouillard entre Wayne et Cochise. Par contre, je dois avouer être resté un petit peu sur ma faim concernant la scène d’action finale ; mais au-delà de la qualité intrinsèque de la réalisation, ceci s’explique sans doute par mon absence d’empathie pour le personnage principal, et par le fait qu’elle se fasse attendre assez longtemps. Bref, c’est sans doute un western militaire historiquement important, à l’efficacité narrative toujours présente, mais qui ne me convainc pas tout à fait sur ses thématiques et personnages.
    Acidus
    Acidus

    718 abonnés 3 709 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 août 2014
    "Fort Apache" n'est surement pas le western le plus connu de John Ford mais mérite que l'on s'y attarde. Le scénario est classique mais prouve son efficacité par la grande maitrise du réalisateur américain, bien entouré par une belle brochette d'acteurs. Passionnant !
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