Salé sucré : les secrets du tournage

Salé, Sucré est considéré par son réalisateur comme le dernier volet d'une trilogie sur les rapports familiaux. Le "premier opus", Pushing Hands, resta inédit en France jusqu'à sa sortie en DVD en 2014. Il fut suivi par Garçon d'honneur, succès public dans lequel un jeune homosexuel cache à ses parents ses préférences en organisant un faux mariage. L'acteur principal, Winston Chao, renouvela l'expérience avec Ang Lee sur Salé, Sucré. Les deux derniers volets de sa trilogie furent d'ailleurs distribués sur le sol américain par le même groupe, Samuel Goldwyn.

Ang Lee eut envie de faire un film sur le milieu de la cuisine depuis longtemps. Selon lui, la nourriture est une obsession à Taïwan, une véritable culture qui vient souvent s'immiscer en premier dans les discussions quotidiennes. Ici, ces séquences de repas sont filmées comme des rituels où la famille se réunit, instant que le cinéaste voit comme "à la fois fascinant et absurde".

Etant donné la complexité de la préparation des plats, les prises de vues devaient être réussies en un minimum de temps. Pour le tournage de la dernière scène du film, où 7 à 8 plats différents furent préparés en 45 minutes, l'actrice bafouilla à de nombreuses reprises son texte. Si bien qu'au bout de la sixième prise ratée, il n'y eut plus de soupe de disponible, élément pourtant indispensable au personnage. Fou de colère, Ang Lee, d'ordinaire plutôt calme et bienveillant, quitta le plateau. Lors de son retour quelques heures plus tard, tout fut rentré dans l'ordre et le tournage se termina alors dans le calme.

Salé, Sucré fut nominé au Golden Globe et à l'Oscar du meilleur film étranger en 1994. Il remporta néanmoins le prix de la critique américaine dans la même catégorie.