Le second long-métrage du très prometteur Martin Scorsese marchait sur les plates-bandes de "Bonnie and Clyde",dans le sens où l'on suit également des bandits en fuite en réponse à la déliquescence sociale et économique. Et comme l'action se passe durant la Grande Dépression,l'action prend tout son sens. Mais "Bertha Boxcar"(1972) est surtout intéressant parce qu'il préfigure toutes les figures thématiques scorsesienne dans un opus certes brouillon,mais vivifiant et humain. Barbara Hershey en pilleuse faussement candide y est déjà magnifique(une constante de sa carrière). David Carradine y est intense et desabusé(il s'appelle Bill au passage...). Deux autres larrons les accompagnent dans cette épopée tragique: un Juif Yankee poltron,et un Noir vengeur. La violence n'est pas chorégraphiée. Elle est sèche et a une justification. Cette cavale est une réaction justifiée à l'ostracisme de l'Amérique,qui n'en a pas fini avec ses démons: haine raciale,prédominance des armes à feu,supériorité arrogante de ses idées. Un condensé de bonnes idées en 84 minutes.
Road-movie sanglant, façon Bonnie and Clyde, où l'on sent la patte de Roger Corman, producteur du film, dans les scènes violentes et spectaculaires. C'est le deuxième long-métrage de Martin Scorsese qui trouve dans ce film de commande l'occasion de se faire la main, d'exprimer sa cinéphilie (nombreuses et curieuses références au Magicien d'Oz, petits rôles confiés aux réalisateurs Michael Powell et Emeric Pressburger...) et d'explorer quelques thèmes qui lui seront chers par la suite, notamment la marginalité et la violence. Le résultat est certes un peu outrancier, mais pas désagréable du tout. Rythmé, efficace.
Pour son second long-métrage Scorsese a tourné pour l'écurie Corman (d'ailleurs Bertha Boxcar n'est sans rappeler Bloody Mama réalisé par Corman lui-même) un film dont lequel on a du mal à reconnaître la patte du futur réalisateur de Taxi Driver et si ce n'est pas son meilleur film ça reste tout à fait regardable. Bertha Boxcar jouée par la séduisante Barbara Hershey qui va malgré elle vu les problèmes économiques de la Grande dépression plongée dans la délinquance ; si Scorsese réalise un film parfois maladroit par contre on sent clairement la volonté de ne pas faire un simple film divertissant et dont la violence n'est pas sans arrière pensées à l'exemple de la fin qui est vraiment marquante. Bertha Boxcar n'est donc pas un Scorsese à négliger et je le préfère aux décevants Shutter island et Hugo Cabret.
En 1972 c'était la consécration pour monsieur Coppola, mais c'était aussi la découverte d'un petit nouveau pour son premier long métrage! J'ai nommé monsieur Martin Scorsese! Dire que ce premier film est un premier chef d'œuvre serait mentir, car on en est quand même assez loin, même si certains passages le frôle! Car le long métrage n'est pas mauvais, il y a juste une impression de brouillon, une impression inachevée d'un artiste qui imposait déjà un style pas encore tout à fait défini! Et malgré quelques petites imperfections ici et la, notamment dans la façon de filmer, parfois chaotique, Scorsese avec ce premier film à su donner un ton et un style tellement particulier que l'on retrouvera dans pratiquement toutes ses œuvres!
Martin Scorsese sort de New York et signe là une ode aux laissés pour compte de la Grande Dépression, il nous décrit un monde en mutation qui n'est pas encore sorti du "farwest" mettant en scène 4 personnages comptant pour rien dans cette Amérique : une jeune fille qui fait la route en suivant la voie de chemin de fer, un syndicaliste qui se bat pour les droits des travailleurs, un yankee juif flambeur et un homme noir. Un film court, âpre, parfois violent (un final qui marque). Un film illuminé par le sourire de Barbara Hershey (qui marque lui aussi) et qui montre une fois de plus que dans les années 70, le cinéma étatsunien savait à la fois être divertissant et engagé...
Bertha Boxcar est un film sur la révolte et la liberté. Quatre rebuts de la société (une vagabonde aux mœurs légères, un syndicaliste, un petit escroc yankee et un noir) qui tente de se débrouiller dans une Amérique profonde qui les rejette et qui n'aime pas trop que l'on "suive une autre route qu'eux". Filmé comme un western et un road movie, Scorsese est bien loin des quartiers italiens de New York, et même si "Bertha Boxcar" n'égale pas ses chefs-d’œuvres, il reste très plaisant à regarder.
Le Rêve americain, c'est par où ? Martin Scorsese est produit par le Pape de la série b américaine Roger Corman et affiche déjà une maîtrise évidente. Durant la Grande Dépression, Bertha perd son père dans un accident d'avion. Elle prend la locomotive pour se déplacer et fait des rencontres au gré de ses voyages. Avec ses trois amis, elle décide de vivre de menu larcins mais les évènements iront en s'aggravant... Ici, c'est pas Le Pays des Merveilles, L'Amérique souffre et les Américains encore plus. Dans une société aux aboies, la pensée bien pensante n'aime personne : tu es noir ? communiste ? juif ? c'est pas bon pour toi ! les trois à la fois ? tire-toi une balle ! au pays du "je tire avant, on discute après" le destin peut vite s'assombrir. Dans cette réalité sociologique, survivre prend diverses formes et c'est une rébellion contre l'ordre établi. Portrait d'une jeunesse abandonnée, Bertha Boxcar est un film qui impressionne stylistiquement. Scorsese abuse de son talent naissant mais l'éclat de certains plans tient du génie. Ajouté à cela un montage prodigieux (à quelques exceptions près) du cinéaste lui-même, on remarque déjà les facilités du garçon. Son métrage c'est du Bonnie And Clyde de Penn et du Bloody Mama de Corman avec des thèmes intelligents et une mise en scène qui frappe. Travellings, jeux de lumière, zooms élégants (dans l'entrepôt), Bertha Boxcar est une suite de fulgurances servant un propos sensé. De très bons acteurs, Barbara Hershey au charme juvénile, David Carradine en ouvrier réfractaire... Scorsese est un grand, on le sait, mais il est encore plus que ça. 4/5
Martin Scorsese se fit connaitre avec l’histoire de cette braqueuse de trains dans années 30 qui, malgré sa violence, est bien loin des thèmes de la mafia et de la rédemption catholique courants dans les premières œuvres du plus célèbre des italo-américains. C’est un style très proche du western qui se dessine dans cette dénonciation de la tyrannie des employeurs sur le marché des chemins de fer. Les personnages marginaux brillamment incarnés par Barbara Hershey et David Carradine semblent peu sûrs d’eux, donnant une humanité poignante à ces bandits de grands chemins.
Les débuts d'un grand et prolifique réalisateur sont toujours intéressants. Le second film de Scorsese inspiré d'un livre sur une histoire vraie est une réussite. Les acteurs sont bien dirigés et plein de fougue pour emballer cette tranche de vie violente (beau duo amoureux), la réalisation est assez brute et froide et l'ambiance de ces années noires bien retranscrite. Un film certes pas percutant mais bien soigné pour se laisser prendre.
Voici le premier "vrai" film de Scorsese dans lequel on (re)trouve les thèmes qu'il développera au cours de sa brillante carrière. Des acteurs d'exception dont le regretté David Carradine qui livre une prestation parfaite aux côtés de Barbara Hershey, elle aussi brillante. Ces deux-là vont former le couple de braqueur de trains le plus célèbre des 30's aux Etats-Unis. Ils seront plusieurs fois séparés par la prison mais finiront toujours par se retrouver, spoiler: jusqu'à la mort de Bill. La scène de crucifixion est d'ailleurs particulièrement violente tout comme les événements qui suivent. Une vraie réussite pour le jeune mais déjà grand Scorsese.
Un des meilleurs films de Martin Scorsese. Une oeuvre pas évidente pour ceux qui ne connaissent pas ses autres films. On y trouve de nombreuses thématiques que le réalisateur développera dans ses films suivants. Un scénario d'apparence très simple mais qui se révèle très riche et qui est magnifiquement développé par Martin Scorsese avec de très belles trouvailles dans la mise en scène et certains effets de caméra. Du très grand art!! C'est en voyant ce genre de film que l'on comprend mieux le travail et les influences de réalisateurs comme Tarantino. On pourrait penser à une version bis de Bonnie and Clyde, mais c'est moins formaté, plus libre, plus créatif dans la mise en scène. Des acteurs excellents dont le regretté David Carradine qui interprète ici un personnage prénommé Bill....
Deuxième long métrage de Scorsese après "Who's that knocking at my door?", il dispose de nettement plus de fond! Entre conflits sociaux, haine raciale et violence extrême de la société américaine des années 30, ce film, par une explosion finale de violence préfigure déjà "Mean Streets" et "Taxi Driver". Et la scène de "presque" crucifixion en appelle un autre... dans le genre "road movie, homme et femme", "La Ballade Sauvage" de Malick et "Bonnie & Clyde" de Arthur Penn sont nettement supérieurs.
Scorcese loin de new york perd le petit plus qui fait la différence. Malgré une réalisation honnête on n'accroche pas au film et on a l'impression que les acteurs n'y sont pas non plus, difficile de dire pourquoi.
Déçu.Je m'attendais à mieux de la part du grand Scorcese.Barbara Hershey est fatiguante par son surjeu. En revanche, Carradine est excellent. Mais bon, un bon sujet de film, pas si mauvais pour un des premiers longs-metrages de Scorcese