Même si j'ai beaucoup aimé, voir adoré certains de ses films, je ne suis pas spécialement friand de Sam Peckinpah. Mais, avant de lancer ce "Convoi", j'étais loin d'imaginer que j'allais vivre un quasi cauchemar. Dès le début, j'ai senti que ça n'allait pas coller et, au moment où intervient la grotesque bagarre dans le resto-route, j'ai su que j'étais parti pour subir un vrai chemin de croix. Rien ne va dans ce film. La mise en scène de Peckinpah est dégueulasse, les scènes d'actions sont très souvent illisibles, seuls quelques plans aériens sont bien foutus, ainsi que l'explosion du camion. L'histoire est d'un vide absolu. Entendons-nous bien : un film qui se résume à une longue course-poursuite n'est jamais automatiquement mauvais, après tout, le "Duel" de Spielberg, c'était ça aussi, mais là, c'est juste ni fait, ni à faire par un Peckinpah complètement ravagé par ses addictions à l'alcool et à la cocaïne. Quant à la dimension contestataire de l'oeuvre, sincèrement, j'aime mieux en rire. Alors, quand on est en pésence d'un tel échec, on peut parfois se raccrocher au casting. Peine perdue. Kris Kristofferson est charismatique, c'est entendu, mais quoi d'autre ? Burt Young est nul. Ali McGraw hérite d'un rôle nullisimme, elle fait juste office de pot de fleurs. Seul Ernest Borgnine, cabotin à souhait dans un rôle qu'on lui connaît par coeur, arrive à sortir la tête de l'eau. Pour moi, le verdict est sans appel : c'est un ratage complet, ce que j'ai vu de pire chez Peckinpah jusqu'à présent.